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Critique de Tibere


Qu'est ce que l'idée de sphère, de boule dans la société humaine ? Un espace de sécurité, préservant un intérieur contre un extérieur, en dehors de la sphère, c'est-à-dire l'inconnu, l'étranger, l'ennemi. C'est la ville et ses murs qui ont donné cette notion de boule, qui s'est réellement imprimé dans l'esprit de l'homme. La ville devenant un monde en elle-même, une arche de Noé. Bien sûr au cours du temps, cette notion a évolué de plus en plus. Jusqu'à finalement éclater complètement. le modernisme n'a pas tué Dieu, il a tué la Boule (ce qui revient finalement un peu au même).
Sloterdijk pose donc le problème de la boule, de la sphère ainsi : Que doit devenir la boule dans une époque sans rois ou, que deviennent les rois dans une époque sans boule ? La boule est la représentation de la perfection, de ce qui n'a ni commencement, ni fin, échappe à la corruption du temps, symbolise le divin, un monde parfait où la nouveauté n'aurait pas sa place car synonyme forcément de dégradation. Pour nous modernes, cette représentation est morte. La culture d'innovation, la démocratie et l'Etre qui veut tout ont mis au bûcher la boule, qui ne sert plus à rien : la philosophie contemporaine a montré que l'homme est une créature lacunaire, qui n'arrivera pas à rencontrer l'Etre et qui préfère l'utilitarisme plutôt que le luxe de l'existence. Ce livre retrace la naissance, le développement (via l'Académie de Platon), l'apogée (à travers le Christianisme) et la lente désagrégation de la sphère dans l'espace européen. L'auteur nous emmène donc dans une véritable odyssée dans l'histoire des idées européenne, soit environ plus de 2000 ans à parcourir. C'est très intéressant, malgré quelques difficultés dans la conceptualisation de certains termes pour ma part. Je le recommande à tous ceux qui cherchent à comprendre les raisons du succès de l'impérialisme européen entre 1450 et 1945 mais aussi la mentalité d'un passé qui nous semble difficile à appréhender pour nous, modernes décentrés.
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