Les extraits de journal ne sont pas authentiques et cela se voit : le style est résolument contemporain, les thèmes abordés aussi. Quelle femme vivant à la fin du 19 ème siècle entretiendrait un rapport aussi libre avec son journal intime ? évoquerait avec une telle allégresse l'amour charnel durant la grossesse ? visiterait sa masseuse attitrée comme on va aujourd'hui chez le kiné ? narrerait avec un tel lyrisme une visite de son beau-frère, quasiment un inconnu pour elle ? userait d'un ton exalté de grande poétesse pour dépeindre son quotidien ? D'où est tiré l'épisode où une ligue de vertu la visite à domicile pour lui conseiller de détruire les tableaux en sa possession ? Ces anachronismes, ces manquements à la vraisemblance, ces affèteries stylistiques omniprésentes m'ont fait perdre l'envie de terminer ce livre qui a cassé mon imaginaire en ciblant trop visiblement un public féminin auquel adresser une belle image.
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