Citations sur Kennedy : Une vie en clair-obscur (21)
Être en forme, c’est le signe de la force, de la volonté, du courage et, surtout de l’ambition. Joe n’accepte pas les pleurs dans sa maison. A peine en entend-il, que sa voix résonne ainsi : "Pas de pleurs, pas de pleurs". Rose n’est pas en reste. Petit garçon Jack tombe, saigne du genou et vient se plaindre auprès de sa mère, qui sèchement lui intime l’ordre de se remettre sur ses pieds et repartir jouer. Mais avant cela, elle lui fait la morale : "Maintenant, tu sais comment te comporter. Sors et comporte-toi comme il faut". Pour les Kennedy, souffrir, c’est avouer sa faiblesse.
La mort de son frère ”semble avoir rompu l’ordre naturel des choses” écrit-t-il un peu plus loin. Le nouvel ordre s’impose à Jack. C’est désormais lui qui doit endosser les ambitions débordantes et délirantes de son père. Et quand on voit l’état de son dos, on est en droit de se demander si, cette fois-ci encore, Jack marviendra à surmonter son corps défaillant pour satisfaire ses ambitions et celles de son père.
Officiellement, Jack part s’entretenir avec quelques officiels du gouvernement français au sujet de la situation au Vietnam. Difficile de trouver plus éloigné de la réalité...Depuis Washington, Evelyn Lincoln, la secrétaire de Jack, a loué pour les deux amis un somptueux yacht. Pendant deux semaines, les jeunes filles se succèdent à un rythme fou à bord. Le capitaine du yacht n’en revient pas. Ce sont de véritables orgies qui s’organisent jour après jour.
Tout le paradoxe de Jack est résumé en cet été 1944. Deux opérations ratées, un corps faible et en souffrance, mais dans le même temps, la publication de "Survival” qui en fait un héros viril et courageux, une médaille militaire qui souligne sa bravoure et la mort de son frère aîné qui lui offre un avenir qui n’est pas le sien. C’est la fin de l’été 1944. À 27 ans, Jack entre dans la seconde partie de sa vie.
Gloser sur des rumeurs de l’époque qu’aucun témoignage crédible ne vient corroborer est aux antipodes du travail de l’historien. Cela étant, il ne peut balayer d’un revers de la main les moments troubles, les mensonges, les manipulations qui font aussi une existence.
La victoire a des centaines de pères et que la défaite est orpheline.
La vie politique est parfois surprenante. Perdre peut être une chance. Gagner une catastrophe. Jack a conscience que, jamais, il n’égalera son frère. Mais, paradoxalement, c’est un échec qui lui ouvrira la porte de la Maison Blanche, tandis que le succès de son frère l’en aurait éloigné. La magie a encore opéré. La réalité douloureuse – la défaite – se transforme en une réalité désirée – la victoire.
Dans le monde de Jack Kennedy, la vie rêvée et la ville réelle se confondent. Il suffit qu’une chose soit énoncée pour qu’elle devienne vraie.
Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre. John F. Kennedy est la meilleure illustration américaine de ce proverbe. Si l’ambassadeur Joe Kennedy est un esprit brillant (même ses ennemis politiques ne peuvent le nier), un homme débordant de charme, et ayant une manière bien personnelle d’entrer dans le cœur des gens avec de gros sabots, alors son deuxième fils a hérité d’encore bien plus que ce qu’il ne le devait.
Elle n’a pas la beauté froide que l’on voit souvent dans les pays scandinaves. Non, Inga dégage une chaleur réconfortante, une joie de vivre communicative, et une empathie naturelle qui place celui à qui elle s’adresse dans une situation de confort total. Et à tout cela s’ajoute une intelligence remarquable. Inga parle couramment quatre langues et, à peine un an après son installation aux États-Unis, rares sont ceux qui décèlent une origine étrangère.