AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782072904141
352 pages
Gallimard (01/10/2020)
3.76/5   223 notes
Résumé :
"Étais-tu un monstre, Putzi ? Étais-tu un clown ?Faut-il choisir ?"Il mesurait deux mètres, mais on le surnommait Putzi, "petit bonhomme". D'abord marchand d'art à New York, Ernst Hanfstaengl devient, dans les années 1920, le confident et le pianiste d'Hitler. Sans son soutien, le Führer ne serait sans doute jamais devenu celui qu'on connaît. Putzi lui offrit de l'argent, des relations, et des airs de Wagner. Jalousé par les nazis, cet homme excentrique crut en son ... >Voir plus
Que lire après PutziVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 223 notes
5
10 avis
4
24 avis
3
9 avis
2
0 avis
1
0 avis
Putzi est la biographie romancée, mais très documentée, d'un des « vieux camarades » d'Hitler, un de ces personnages présents dés les débuts du parti nazi : Ernst Hanfstaengl.

Hanfstaengl, surnommé Putzi par dérision, car c'était un géant débonnaire de deux mètres, était par ses origines, ses études, et son mariage, à moitié américain. Issu d'une famille de marchands d'arts, il avait été diplômé de Harvard juste avant la première guerre mondiale. Durant le conflit, il s'était senti rejeté en tant qu'Allemand par ses amis de la haute bourgeoisie américaine. Aussi, quand la succursale new yorkaise de la galerie familiale avait du mettre la clé sous la porte, il était rentré en Allemagne, à Munich. Cet intellectuel, musicien amateur, partagé entre deux pays, avait assisté aux premiers meetings d'Hitler, admiré ses talents d'orateur, et l'avait recueilli juste après le putsch raté de novembre 1923, avant que le chef du parti national socialiste ne soit enfermé quelque temps en prison.
A partir de là, Hanfstaengl, va être au plus prés d'Hitler. Il est des premiers lecteurs de Mein Kampf. Il partage avec Hitler le goût de la musique de Wagner. Dans leurs conversations, Putzi cherche à pousser Hitler vers une alliance américano-allemande. Ce rapprochement lui semble possible : à l'époque, nombre d'Américains rejettent l'immigration, voire tiennent ouvertement des propos anti-sémites…
L'accession au pouvoir du Führer va faire de lui le chargé des communications avec la presse étrangère, surtout américaine. Putzi est à son zénith, il va de réceptions en réceptions, et permet à des journalistes étrangers triés sur le volet d'accéder au chancelier allemand. Mais peu à peu, dans de violentes luttes d'influence, les anciens compagnons d'Hitler disparaissent les uns après les autres. Putzi échappe à la nuit des longs couteaux en juin 1934, car il est alors présent sur le sol américain. Mais il n'échappera pas à la montée de l'influence de Goebbels...

Thomas Snégaroff intervient régulièrement à la radio et à la télévision pour commenter la vie politique américaine et l'histoire de ce pays. Cette incursion allemande s'explique par la bi-nationalité de Putzi. Si ce livre se base sur les travaux d'un chercheur américain et sur les archives de Hanfstaengl, Snégaroff remplit les manques, les omissions, en imaginant ce qui a pu motiver ce riche intellectuel à suivre aveuglément Hitler, au point de le choisir comme parrain de son fils. le portrait qui en ressort montre sa suffisance, quand il croit pouvoir orienter la politique allemande; sa naïveté, quand il se persuade qu'Hitler ne peut pas l'écarter du pouvoir; sa fidélité au Führer jusque dans les prisons britanniques ou américaines. Hanfstaengl après cette enquête demeure une énigme : n'était-il qu'un paon se délectant d'être au centre des jeux de pouvoirs ? S'est-il vraiment à un quelconque moment reproché ses choix ? le livre de Snégaroff ne peut bien entendu pas répondre à ces questions, mais il montre comment des individus destinés à n'être que des seconds rôles peuvent se laisser griser par la proximité des hommes de pouvoir.

Après une entrée en matière laborieuse, Snégaroff au-delà de Putzi déroule toute la période de la montée au pouvoir des nazis, les luttes d'influence et la culture de la violence qui les accompagnait. L'ouvrage est intéressant autant pour la petite que pour la grande Histoire.
Commenter  J’apprécie          413
Putzi - qui signifie Petit homme, c'est le surnom d'enfance d'Ernst Hanfstaengl
- alors qu'il mesure adulte, près de deux mètres -, est issu d'une grande famille germano-americaine qui possède notamment une résidence à un jet de pierre de celle de Thomas Mann, près de Munich. Trop jeune pour prendre part à la première guerre mondiale, il est envoyé dans sa famille américaine pour y étudier à Harvard et gérer, à galerie d'art familiale. de retour dans les années 1920, grand pianiste, cultivé et grand amateur de la musique de Wagner, il fait la connaissance d'Hitler, quand ce dernier, aux abois après le putsch raté, est hébergé par la famille. Commence pour Putzi, une véritable histoire d'amour pour le dictateur, qui l'amènera à soutenir puis adhérer au parti nazi, et le revendiquer, mais surtout à essayer jusqu'aux année quarante, de faire un pont en créant une alliance États-Unis Allemagne pour faire triompher les idées nationalistes contre le communisme.
Thomas Snegaroff dresse un portrait intéressant d'un personnage peu connu mais qui reste assez fascinant, alternant grande culture et naïveté vis à vis d'un régime nazi qu'il soutient mais surtout qu'il sert par fidélité à la personne qu'il admire au delà de tout, Hitler. Mais être le pianiste attitré d'Hitler, puis responsable des relations avec la presse étrangère, ayant directement l'oreille du dictateur et que tout interlocuteur doit contacter pour avoir accès au dictateur, ne l'exonère pas d'être dans la ligne de mire des Goebbels et autre Göring qui le considerent comme un clown, uniquement bon à amuser la galerie lors des cocktails. A côté de la réalité et de la politique mais se targuant de la comprendre et de vouloir y mettre son empreinte, il n'aura de cesse d'essayer d'allier ses deux pays de coeur les États-Unis et l'Allemagne. Excentrique, trop confiant et grande gueule, il est bientôt écarté par le cercle des proches d'Hitler - un événement qui finalement le sauvera -, avant de se rapprocher de Roosevelt en tant que conseiller, puis à la fin de la guerre repasser par des camps en Allemagne et Grande-Bretagne.
Un portrait vivant très documenté qui retrace une vie rocambolesque, et qui permet de balayer l'ensemble des protagonistes de cette période trouble, Putzi en tête.
Commenter  J’apprécie          383
Putzi signifie en allemand "petit bonhomme". Étrange surnom donné au pianiste Ernst Hanfstaengl qui mesurait près de deux mètres.
"Pour les uns il fut un traître ou un bouffon sans conséquence, pour les autres, l'un des artisans du mal." nous dit la quatrième de couverture.
Mais qui se cache derrière Putzi ? Qui était vraiment Ernst Hanfstaengl ?
C'est ce que vous découvrirez dans ce livre.
Ou peut-être pas.
Car, même après la lecture, le personnage reste insaisissable.

Putzi n'était pas un dignitaire du parti nazi, c'était un second couteau, voire troisième ou plus.
Mais il rêvait de grimper dans cette hiérarchie funeste, il rêvait de devenir influent, de devenir indispensable.
En fait, il rêvait d'exister, et peu importe à travers quoi, à travers qui.
L'auteur ne veut en aucun cas l'absoudre, mais le présente comme désoeuvré, marié à une femme qu'il n'aime pas. Un insatisfait qui se cherche quelque chose de grand, qui cherche de la reconnaissance à tout prix.
Il se trouve que le nazisme avait le vent en poupe et que le musicien a cru trouver là un moyen d'assurer sa gloire.
Une coïncidence malheureuse ?

Thomas Snégaroff n'épargne pas Putzi et le présente comme un petit toutou servile auprès d'Hitler chez qui il guette le moindre signe d'encouragement. Il peut passer de l'abattement le plus profond à la joie frénétique rien qu'à travers un mot, un fait insignifiant, un signe à peine perceptible : "Le Führer était devenu la boussole de son état d'esprit".
Dans un autre contexte, le lecteur le prendrait en pitié ce pauvre homme bien falot et assez ridicule dans ses tentatives désespérées d'exister.
Mais la soif de reconnaissance a des limites morales, non ?

L'auteur a eu le mérite de s'intéresser à cet homme somme toute assez insignifiant, mais dont la vie, par le contexte historique et les personnes qu'il a fréquentées, ne l'est pas du tout.
Ce livre nous montre une autre facette du nazisme, un aperçu de ceux qui, à un moment ou un autre, ont entouré Hitler.
Les rivalités et les jeux d'influence dans un marigot nauséabond.

Une lecture qui permet de découvrir de nouveaux aspects de cette période sombre. Un ouvrage qui intéressera tous ceux qui aiment L Histoire, et les autres, même s'il n'est pas exempt de défauts.
Par exemple, je n'ai pas vu l'intérêt de ne pas avoir suivi l'ordre chronologique : le "puzzle" proposé n'apporte rien de plus, à mon avis.

Un grand merci à mon fils qui m'a offert ce cadeau à Noël.
Il n'y a pas si longtemps nous lisions ensemble et partagions de formidables moments autour de livres variés ; maintenant, c'est lui qui m'en offre un... la roue tourne.
Très bon choix, Édouard, tu connais mes goûts. Merci !
Commenter  J’apprécie          350
L'histoire de Ernst Hanfstaengel surnommé Putzi " le petit bon homme", un surnom ridicule surtout pour un homme mesurant plus de deux mètres, se confond avec les débuts en politique d'Adolf Hitler. Putzi fût marchand d'art à New York où il tenait une boutique d'art au plein coeur de New York. Toute sa vie, il sera tenaillé entre sa vie aux Etats-Unis au début et son retour en Allemagne sa patrie d'origine. Putzi perdra son frère tant aimé durant la Première guerre mondiale. Ce drame le poursuivra toute sa vie. Homme volontiers affable, aimant la fête en clown et bon vivant qu'il était, sa rencontre avec Hitler est rocambolesque suite au putsch de la brasserie de Munich en novembre 1923. Hitler est blessé et décide d'aller se cacher dans la maison familiale des Hanfstaengel. Il y est accueilli par la mère de Putzi, une nazie convaincu. Putzi est fasciné par Hitler après l'avoir entendu prononcer un discours. L'histoire nous la connaissons tous. Hitler ne fera que quelques semaines de prison, lieu où il écrira l'indigent Mein Kampf, fourre tout raciste et antisémite d'une violence inouï. Peu de monde alors, prennent au sérieux ce caporal autrichien. Mais l'aura d'Hitler commence à se faire sentir en Bavière, et tout particulièrement à Munich, lieu où se trouve le quartier général du parti. Hitler a un besoin croissant d'argent car le mouvement national-socialiste est au plus bas dans les années 1920. C'est Putzi est sa famille qui finance le journal du parti nazi en lui procurant de grandes sommes d'argent. C'est Putzi et sa famille qui organise les rencontres avec les pontes industriels à la fois effrayé et séduit par cet homme, Hitler perçu comme celui qui peut enterrer la République de Weimar, honni par tant d'Allemands. le traité de Versailles, Hitler le foulera aux pieds. Au tout début de sa rencontre avec Hitler et de son amitié indéfectible envers le futur dictateur, on peut entrevoir qu'Hitler se sert de façon cynique de Putzi. Celui-ci lui présente des femmes pour qu'Hitler se marie. Peine perdu. Il promeut l'alliance avec les Etats-Unis et l'Angleterre, mais là encore Hitler ne le suit pas. C'est l'histoire d'un homme, Putzi qui refuse de voir la véritable absence de sentiment pour cet homme dont Putzi est enamouré de façon strictement platonique bien sûr. Putzi se rêve un destin grandiose. Mais la réalité est la suivante, pour Hitler il n'est qu'un second couteau. S'occupant de la relation avec la presse Anglo-saxonne , Putzi se voit enfin pouvoir peser sur l'histoire. Il n'en sera jamais ainsi. Il deviendra même le souffre douleur d'un homme qui monte dans le parti nazi et qui a les faveurs d'Hitler, un certain Joseph Goebbels qui s'occupe de ministère de la propagande du IIIème Reich. Surnommé le boiteux par Putzi, la haine des deux hommes qui se disputent les faveurs du Führer est proverbiale. Mais Putzi n'est rien. Oublié, mis de côté, Putzi souffre comme un admirateur éconduit par son idole. Sa fascination pour Hitler va continuer et notre homme va avaler toutes les couleuvres. On assite à la montée d'Hitler et à sa faculté de diviser ces proches pour mieux régner. C'est un ouvrage fascinant signé Thomas Snégaroff. On ne s'ennuie jamais. On dissèque ici la fascination d'un homme pourtant très intelligent pour Hitler. Menacé, craignant pour sa vie, Putzi fini par partir en Angleterre avant d'être rapatrié en Amérique dans un camps de prisonniers allemands. Refusant de rompre le serment tenu avec son Führer, il mettra longtemps à réaliser la nature véritable du IIIème Reich et de son Führer. C'est le récit d'une enquête sur un homme qui quelques mois avant de mourir, reçoit deux journaliste qui enquête pour mieux saisir le passé ambivalent d'un homme affable et mystérieux quant à ses fidélités douteuses. Était t'il un nazi convaincu ou un opportuniste accourant pour obtenir les faveurs de cet homme qui était autrefois, le croyait-il son ami. Comment un homme aussi cultivé, pianiste hors père, à t'il pu se laisser entraîné par le programme délirant du National Socialisme. Hitler électrisait les foules, son absence de finesse intellectuel, son obsession du judéo-bolchevisme. le drame se met en place. L'accession d'Hitler au pouvoir en janvier 1933 signe l'ouverture de la page la plus sombre de l'histoire de l'Allemagne. Très bien écrit, passionnant car mené comme une enquête pour découvrir les différentes facettes de Putzi. Qui était-il, le nazi convaincu des débuts, un opportuniste, puis après son arrivé aux Etats-Unis où il sert d'informateur à Roosevelt, pourquoi ce basculement. On côtoie les futurs pontes du régime hitlérien. Un ouvrage passionnant signé Thomas Snégaroff "Putzi, le pianiste d'Hitler."




Lien : https://thedude524.com/2022/..
Commenter  J’apprécie          325
Malheureusement l'histoire que nous raconte Thomas Snégaroff n'est pas à la hauteur du titre accrocheur, car effectivement ça ne peut qu'exciter la curiosité qu'Hitler ait eu un pianiste et qui plus est, un « ami » pianiste comme on le découvre rapidement.
A la place d'avoir le plaisir de lire un récit romancé d'une des petites histoires de la grande Histoire, on est noyé dans une accumulation de documentations, saluons au passage le gros travail de recherche de l'auteur, mais qui nous fait vite sombrer dans l'ennui car perdus dans les méandres des dates et des anecdotes, qui parfois tiennent plus de la digression que de l'argument.
Thomas Snégaroff nous jette à la figure l'ensemble de ses travaux, sans soucis de les lier entre eux par le respect d'une chronologie pour commencer, et de rédiger le récit à la façon d'un roman afin de le rendre plus digeste et nous captiver.
Un projet prometteur au départ, raté à l'arrivée, un brouillon de biographie.
Editions Gallimard, Folio, 356 pages.
Commenter  J’apprécie          390

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La régénération de la race allemande devait passer par l’élimination des Juifs. Wagner l’avait formulé sans ambiguïté : ”On pourra arriver un jour à un résultat certain quand il n’y aura plus de Juifs”. Hitler pouvait être l’homme providentiel dont rêvait le compositeur. Tel le Siegfried de l’opéra, il s’emparerait du glaive. Wagner écrit encore : ”Notre mission n’est pas de rechercher la personne. Elle nous est donnée du Ciel ou non. Notre mission, c’est de dresser le glaive nécessaire. Notre mission est de donner au dictateur, quand il arrivera, un peuple suffisamment mûr pour lui ! Peuple allemand, réveille toi ! Ce jour est arrivé !”
Hitler était revenu de Bayreuth avec la certitude d’être l’élu.
Commenter  J’apprécie          162
Malgré son désintérêt pour les automobiles, il fut heureux de s’asseoir cuisse contre cuisse, à côté du Führer et de rouler en direction de la capitale. Les deux hommes rendirent visite à quelques soutiens du parti et passèrent un moment au Luna Park de la ville, où Putzi retrouva l’innocence de sa jeunesse américaine. Au milieu des attractions électriques et des odeurs de barbe à papa, pourtant, il fut déçu : Hitler ne partageait pas son enthousiasme. Celui-ci detesta Berlin, ville de tous les vices. Le jazz, la sexualité débridée, les scènes où se tremoussaient des danseuses américaines aux jambes fines, tout cela le dégoûtait. Il n’y voyait que la décadence morale de l’Allemagne. Le pays était en train de devenir les ”États-Unis d’Europe”.
Commenter  J’apprécie          130
Après s'être reposé un moment, Hitler décida qu'il était temps de repartir vers l'Autriche. Mais il était trop tard. La mère de Putzi téléphona. La police était là. Elle venait de fouiller sa maison, et ne tarderait pas à frapper à leur porte. C'en était fini. Hitler, livide, flottait dans le peignoir de Putzi qu'Helene lui avait prêté. Selon elle, il se saisit alors de son pistolet, bien décidé à se faire exploser la cervelle. D'un geste rapide, elle lui arracha l'arme des mains, la cacha dans un pot de farine, puis blâma Hitler d'avoir songé à abandonner la lutte et les camarades qui croyaient en lui. « Vous sortirez de prison en héros ! » insista-t-elle.

Après s'être ressaisi, Hitler dicta ses instructions pour ses plus proches collaborateurs. Quelques instants plus tard, le lieutenant de police Rudolf Belleville lui passa les menottes sans qu'il opposât la moindre résistance.

Sur le pas de la porte, les bras croisés pour se protéger du froid, Helene regarda Hitler s'éloigner, le cœur battant, fière de lui avoir sauvé la vie. L'Histoire lui en serait reconnaissante, se dit-elle.

(On est en 1923...)
Commenter  J’apprécie          40
Toujours à voix basse, Churchill poursuivit : ”Dites de ma part à votre patron que l’antisémitisme est peut-être un bon cheval de bataille pour démarrer, mais qu’à la longue ça ne paie pas !” Putzi répondit par un sourire. C’était mieux ainsi. Plus la soirée avançait, plus il bénissait Hitler de ne pas s’être présenté. Dieu sait que celui-ci ne supportait pas les admonestations des étrangers sur son antisémitisme. Il serait à coup sûr monté sur ses grands chevaux et, à la différence des journalistes étrangers qui s’etaient aventurés sur ce sentier escarpé, Churchill n’aurait pas courbé l’échine. Cette recontre aurait été un carnage.
Commenter  J’apprécie          70
Putzi alternait les phases d'angoisse et d'apaisement. Ce qui l’inquiétait le plus,c'est que l'ancienneté de son engagement auprès du Führer ne le protégeait pas. Kurt Ludecke,qu'il détestait d'autant plus que celui ci avait donné son âme et son argent à Hitler dès 1922 ,n'avait il pas été été jeté sans raison valable dans un camps en février 1934 ? Pour le Führer, loyauté,fidélité et reconnaissance étaient des terres inconnues.
"L' amitié disparait quand celui qui aime devient puissant" écrit Chateaubriand au sujet du cardinal de Retz et de Rancé. C'est un phénomène classique dans les démocraties,les dictatures,,ou les cours royales, que celui qui parvient au sommet se détourne de ses premiers partisans,par le silence ou les purges. La seconde option a la préférence des tyrans: elle a le mérite d'imposer un climat de terreur propice à la pleine expression d'un pouvoir sans partage.
Mais éliminer les proches parmi les proches,ceux qui ont été aux premières loges des défaites et des humiliations précédents la victoire,c'est aussi se débarrasser de ceux qui les ont connu au plus bas.
Le romantisme des années difficiles ne pèse rien dans la balance du puissant qui détruit l'ombre avec la rage de celui qui est dans la lumière.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Thomas Snégaroff (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas Snégaroff
Qu'il sera riche, ce mois de juin, de plongées historiques et documentaires.
À l'approche des jeux, vous découvrirez une biographie sublime et sublimée de Jesse Owens par Gradimir Smudja. Louison et Thomas Snégaroff se sont alliés pour adapter le roman sur Putzi, le pianiste d'Hitler. Laurent Bonneau et Alain Bujak vous feront entendre le Bruit de l'eau en enquêtant dans la vallée de la Roya. Jeff Lemire proposera la fin des Éphémères. Quant à Luc Brunschwig et Laurent Hirn, ils vont clore leur immense saga, après 35 ans : le Pouvoir des innocents se termine !
autres livres classés : nazismeVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (572) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..