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3,76

sur 95 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un peu déroutée
Je le pose
Il faut pourtant que je le lise, c'est l'engagement
Un livre contre un billet, bon ou mauvais.
Je le reprends
Pas à pas Irène Solà m'entraîne dans son univers.
Les Pyrénées se dressent devant mes yeux.
Champignons, nuages, montagnes, villages et villageois, chevreuils, chien, ours retiennent désormais mon attention.
(J'abandonne Ulysse un moment pour finir le récit de la Catalane 😊).
Et alors ?
Assurément, un texte beau, fort et poétique, assez souvent. Un texte parfois naïf et maladroit aussi.
Un texte en tous cas que j'aurais eu tort de lire à la va-vite (au début, j'avoue, l'idée m'en ait venu).
Merci Babelio, merci aux Éditions du Seuil, sans vous je n'aurais jamais lu Irène Solà, et c'eut été un peu dommage.

Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil
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C'est un petit village, à flanc de montagne, dans les Pyrénées espagnoles. Oublié de tous, il conserve les traditions, les superstitions, la mémoire des drames du passé. On peut y croiser des esprits, des fantômes, des dones d'aigua, mais aussi des habitants de chair et d'os. Ici, les hommes vivent en harmonie avec la nature, se soumettent à sa force, se plient à sa volonté. le village a pendu des femmes qu'on disait sorcières. Sur le chemin de la Retirada, il a vu passer les Républicains qui fuyaient vers la France en semant armes, balles et grenades. Il a connu Domènec, le paysan poète, coupé en deux par la foudre, laissant Sió veuve et Mia et Hilari orphelins de père. Il a enterré Hilari, tué accidentellement d'une balle dans le dos par Jaume, son meilleur ami lors d'une partie de chasse. On naît dans ce coin de montagne, on y grandit, on y aime, on peut avoir envie de le fuir parfois, attiré par Barcelone et les lumières de la ville, mais toujours on y revient, pour s'y ressourcer, pour y vieillir, pour y mourir.

Pour raconter ce village perdu, Irene Solà convoque les mythes catalans et donne la parole aux habitants, aux fantômes, aux créatures de légende, aux animaux de la forêt, aux nuages…Cela donne un récit débridé et poétique, aux accents parfois dramatiques qui laisse la part belle à la nature orgueilleuse, impétueuse. Un récit très charnel, bestial parfois, en tout cas envoûtant. L'écriture de l'autrice se moque de réalité et de chronologie pour nous entraîner dans un monde à la fois onirique et cru. On succombe à la beauté des paysages pyrénéens, à la mélopée de Solà et au réalisme magique de ce lieu coupé du monde.
Une lecture particulière, originale, sensuelle et poétique.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette masse critique privilégiée.
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Les Pyrénées sublimes montagnes, nous enchantent et nous ensorcellent sous la plume d'Irene Solà.

"Je chante et la montagne danse" nous immerge dans ces montagnes, avec leur histoire, leurs richesses, leurs rudesses.

Le livre nous invite à découvrir les habitants de ces montagnes, ceux qui s'y accrochent et vivent dans ce lieu si beau et si aussi si dure .

On découvre leurs histoires, à ces gens d'ici, ces gens du haut, qui vivent dans un lieu magnifique.

La nature sauvage qui règne dans les montagnes guide sa loi et sait offrir tant de belles choses.

Irene Solà nous offre un récit envoutant, onirique, poétique, où les saisons et le temps entrelacent les histoires.

Irene Solà va invoquer les dones d'aigua, les sorcières, des figures mythologiques. Ces dames de l'eau sont aussi des guérisseuses.

Elle invoque même La Montagne qui prend la parole dans le chapitre intitulé "Le choc".

La vie d'une montagne est si longue, qu'elle replace très facilement la vie des hommes dans une dimension très éphémère.

Elle fait parler aussi parler les animaux : chien, ours.

Irene Solà, nous offre de l'originalité dans son récit.

Dans ce livre il y a des deuils, de ceux qui bousculent la vie de ceux qui restent (une femme, un ami, une soeur, des enfants…).


Il y a toujours là, la montagne, qui donne mais peut tout prendre aussi et la folie des hommes.

Je suis friande des récits mêlant poésie, mythologie, légendes et histoires humaines au coeur de paysages façonnant les êtres, ainsi cette masse critique privilégiée a été pour moi une vraie belle découverte. J'ai trouvé l'écriture inventive.

J'ai pensé aussi à l'écriture de Jón Kalman Stefánsson, cet écrivain que j'aime beaucoup c'est une bonne référence pour moi.

L'histoire n'est pas linéaire et on peut ne pas aimer, ce n'est pas mon cas.

Cette belle lecture résonnera longtemps en moi. C'est une ode magnifique faite aux montagnes des Pyrénées. Ces montagnes qui ont su ravir mon coeur ♥

Le livre est très joli avec sa couverture qui montre une partie de l'illustration de Joseph Anton Koch 1796. Mais en faisant quelques recherches, je me rends compte qu'il n'y a aucun rapport avec les Pyrénées car il s'agit d'une chute d'eau dans les hautes terres de Berne, le peintre est autrichien. Enfin, ce genre de cascade existe dans les Pyrénées...

Cette masse critique privilégiée était une très belle lecture
et je remercie Babelio et les éditions Seuil pour ce cadeau !
Ce livre vous le trouverez dans vos librairies ce vendredi 13 mai 2022.

Alors n'hésitez pas à offrir ou/et à vous offrir ce beau livre !



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Roman qui exige une petite capacité d'adaptation du lecteur mais le jeu en vaut la chandelle.
Avec ce roman, il faut savoir lâcher prise. Ne pas chercher forcément à comprendre, à vouloir une histoire bien dans l'ordre chronologique, avec sujet verbe complément pour chaque phrase.
Laisser les personnages quels qu'ils soient vous prendre par la main et vous guider.
Vous laisser envoûter par ces histoires multiples et qui s'entremêlent.
Savourer chaque mot comme une friandise de l'âme, se laisser bercer par les mots,
Devenir poésie à son tour.
Polyphonie des voix qui racontent.
Les Pyrénées. Les tragédies vécues par plusieurs générations d'une famille.
La nature et l'amour. La mort qui frappe, cruelle.
Un récit poétique et surprenant raconté tour à tour par les nuages, l'éclair, le chien, l'ours, les sorcières et les champignons (mon chapitre préféré), les humains aussi.
Un récit magique et enchanteur, un peu triste aussi.

Merci Babelio et les éditions Seuil pour cette belle découverte de la plume d'Irène Solà et du folklore des Pyrénées Catalanes.
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Les Pyrénées catalanes, un lieu où légendes et passé s'inscrivent dans la pierre et dans l'air. C'est dans ces montagnes qu'Irène Molina convoquent les souvenirs organiques, minéraux et végétaux pour évoquer contes et drames, la légendes des sorcières, les fantômes, le drame de Sio, de son fils Hilari, sa fille Mia et Jaume l'ami amoureux et la mort accidentelle de l'un d'eux, c'est aussi la voix du chevreuil ou des trompettes de la mort témoins muets des drames et c'est aussi l'évocation des meurtres des Républicains dans leur fuite vers la France pendant la guerre civile.

Des évocations construites comme autant de nouvelles, chacune s'attachant à un personnage, un décor ou un animal, Irène Molina construit un kaléidoscope pour faire revivre l'histoire - la grande et la petite -, dans ces vallées et montagnes encaissées, dans lesquelles les habitants ou témoins restent taiseux. Elle mêle événements, périodes et brouille la chronologie pour ne souligner que l'intensité des caractères et des événements forgés par cette nature âpre et difficile.
Je chante et la montagne danse est une ode à la nature difficile qui marque la destinée des êtres qui y vivent et elle réussit à y mêler l'histoire de manière poétique et quelquefois mystique.
Une oeuvre originale et atypique.
Je remercie Babelio et les éditions Seuil pour cette masse critique privilégiée.
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Une lecture qui ne se laisse pas facilement apprivoiser – je l'ai commencé une première fois, puis abandonné, puis repris. Et je ne regrette pas car Je chante et la montagne danse (le titre est évocateur) mérite qu'on dépasse les premières pages car c'est une oeuvre très originale. le roman est écrit dans un style à la fois familier et très recherché, qui emprunte à la mythologie, à la tradition et au folklore, à la poésie, à l'imaginaire pur.
Irene Solà entraine son lecteur au coeur des montagnes pyrénéennes. Au départ, il y a Domènec, parti dans la montagne chercher l'inspiration un jour de pluie et transpercé par un éclair. Il laisse Sió veuve avec deux jeunes enfants et un beau-père vieillissant. Sió que Domènec a rencontré à la ville, qui ne sait pas faire grand-chose à la ferme mais qui l'envoûte une fois la nuit venue. de leur amour naitra Mia d'abord, puis Hilari qui ne connaîtra pas son père.
Les chapitres se succèdent donnant la parole tantôt aux sorcières qui connaissent les potions et l'art d'enfanter, aux champignons, puis à un chevreuil dont la chasse s'avérera tragique, à l'agutzil et à sa femme Neus, … dans une polyphonie un perturbante mais qui finit par charmer car fil conducteur il y a finalement. Chacun est narrateur et tisse les fils qui donnent au récit une cohérence, une couleur particulière. L'auteur compose ainsi tout un univers où la violence des éléments le disputent à la solidarité et à l'amour de la montagne.
Il faut se laisser porter et apprécier les différents tableaux sans forcément chercher de lien - ce qui n'a pas toujours été aisé pour moi je dois bien l'avouer. A la fin, le sentiment d'avoir respiré profondément l'air des crètes, d'avoir rencontré des personnages qui affrontent des drames mais restent debout et surtout d'avoir découvert un auteur de talent.
Merci à Babelio et aux Editions du Seuil de m'avoir permis cette jolie rencontre.
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Quel livre étrange qui mêle le présent et les légendes, les hommes et les animaux, les femmes et les sorcières.
Dans les Pyrénées catalanes, les légendes ont la vie belle, la forêt, les montagnes, les bêtes, tiennent une place prépondérante dans tous les villages y compris et surtout sans doute les plus reculés.
Sio est mariée à domenc mais celui-ci meurt un soir d'orage frappé par la foudre. C'est sa femme et ses enfants que l'on va suivre tout au long de ces chapitres où alternent la vie et la mort, le cycle normal des hommes mais parfois perturbé par les éléments comme la foudre, ou le hasard malheureux comme cette balle destinée au chevreuil et qui tue l'ami de toujours.
L'écriture, ou du moins sa traduction, donne une lmpression étrange de ce roman écrit au temps présent avec les éléments de la modernité, téléphone, réseaux, etc. et la place des éléments de sorcellerie et du surnaturel, qui s'entremêlent avec une facilité et une évidence qui donnent un rythme et un effet très particulier à cette histoire.

Ce ne sera pas forcément un grand souvenir de lecture, et pourtant cette écriture très singulière m'a semblé intéressante. À replacer dans un contexte sans doute, celui de l'importance des traditions et des croyances dans cette région de l'Espagne si proche de nous.
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J'entame donc la lecture de ce roman ( qui m'a été offert) … un peu à reculons n'étant pas dans mes lectures habituelles ( j'enchaîne plutôt les romans policiers).

Il m'a fallu du temps pour m'y plonger.
J'ai dû m'habituer à la façon qu'a l'autrice d'écrire, comme si on contait plutôt que racontait.
Il me paraissait hors du temps, avec des histoires dont je n'avais pas les références.
De plus, chaque chapitre s'ouvrait sur un personnage nouveau, et les deux ou trois premiers chapitres, j'ai eu l'impression que rien ne se suivait.

Ainsi, au fur et à mesure, je me suis imprégnée de cette façon d'écrire, de cette atmosphère, et passé tous ces freins ( pour moi), après avoir commencé à petits pas , lisant un chapitre par ci par là, j'ai été ensuite happée et j'ai enchaîné les chapitres, appréciant ces contes, ces personnages insolites, ces histoires qui s'entremêlent.

Je l'ai donc trouvé abrupt. Abrupt comme l'accueil d'un étranger par les habitants d'un petit village où tout le monde se connaît. Abrupt comme la montagne, qui ne se laisse pas dompter facilement, qui se mérite après avoir marché durement et qui nous délivre un paysage magnifique, poétique, et qui nous charme.
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Irène SOLA. Je chante et la montagne danse.

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman, lors d'une opération masse Critique. Une découverte insolite d'une jeune auteure catalane. Elle perpétue les légendes espagnoles dans ses récits.

Ces nouvelles nous narrent l'histoire d'un petit village perché sur les contreforts des Pyrénées, côté espagnol. Nous avons la joie de rencontrer des ours, des chevreuils, qui fraternisent avec les hommes. Et cette nature, luxuriante, ces ravins dangereux, cette neige épaisse qui tapisse le sol. C'est là que vit Sio, dans une petite maison, à flanc de montagne. Elle élève seule ses deux enfants, Hilari et Mia. Son beau-père Ton partage leur quotidien. C'est un vieil homme usé, à la mémoire défaillante. Son époux, Domènec, a été victime d'un éclair, foudroyé, le crâne fendu en deux, alors qu'il tentait de délivrer un petit veau pris dans les barbelés. Cette montagne est rude, aussi bien pour les hommes que pour les animaux. Et les légendes sont encore vivaces . « Les dones d'aigua, ces naïades sont des petites voleuses : ce sont elles qui ont dérobé la nappe blanche, brodée par la tante Carme. Cette région a été meurtrie par la guerre civile. le ressenti est encore ancré dans la mémoire des anciens. Les mariages entre gens du coin, les décès , les amitiés, les histoires de sorcellerie, la présence de ces nymphes des eaux et des bois alimentent les veillées. La vie est rude dans cette montagne. Hommes, animaux, nature cohabitent en harmonie. Mais les drames, les accidents, les fêtes, les jalousies, les deuils ponctuent les saisons, la vie.

Hilari sera tué, accidentellement, au cours d'une chasse au chevreuil par un ami, Jaume. Ce dernier purgera une peine de prison de vingt cinq années. Puis il rentrera au pays et viendra implorer Sio et lui annoncera son retour au pays. Il a même acheté la boucherie. Et le vie poursuivra son cours… Certains jeunes ont quitté le pays pour Barcelone.... Ils reviennent vite sur leurs terres, ne supportant pas le rythme effréné imposé par la métropole. N'ayons pas peur du chevreuil, ni de l'ours qui se dresse face à nous. Si nous les respectons, ils ne ne feront pas de mal. Tentons de vivre en harmonie, en osmose...

Cette jeune autrice nous plonge dans la vie rude, que vivent ces montagnards dans une zone peu propice, peu encline aux cultures, d'accès difficile. C'est une ode à la nature, à la vraie vie qu'elle porte à bout de bras et qu'elle défend farouchement. La magie se mêle à la réalité. Et au cours de son récit, elle nous présente la formation de la chaîne montagneuse qui sépare la France et l'Espagne, avec des croquis, indiquant les mouvements tectoniques des plaques terrestres. Des poèmes émaillent son récit. Une belle plume. Merci encore pour ce cadeau. ( 14/04/2022)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Peut-on imaginer qu'un orage, plutôt un éclair, celui qui foudroie un homme qui ramasse des champignons, que les trompettes de la mort que Doménec, le paysan poète cueillait, qu'un chevreuil qui échappe aux chasseurs, que des montagnes, en l'occurence, les Pyrénées, qu'une chienne, LLuna, qu'un ours, puissent écrire ce qu'ils vivent, ce qu'ils voient, sentent, ce qu'ils pensent, comment ils sont devenus ce qu'ils sont auprès des humains? C'est la réussite originale de Irène Solà dans ce roman poétique qui mêle à la fois des légendes, du folklore catalans, des rêves, des histoires passées, celles de la guerre civile, et celle présentes de la vie d'un village isolé en haut des Pyrénées, et rend un hommage à ce pays et à ses habitants. Chaque chapitre est un peu comme une nouvelle. L'un d'eux est un recueil de poèmes, et un autre une suite de dessins sur la formation des montagnes. Tous sont touchants, on y croise l'amour et l'amitié, les naissances et le deuil, les joies et les peines, les souvenirs de la guerre qui a marqué ce pays et jusqu'à la vie dans le café d'un village isolé. Après la mort de Domènec foudroyé, ce sont des personnages mythologiques les "femmes d'eau". Sió, la veuve de Domènec qui raconte la perte de son homme poète, et élève seule ses enfants. Ce sont des montagnards qui parlent de la guerre et qui raconte les armes que l'on trouve encore dans la montagne, puis l'homme à tout faire du village, la nappe blanche que l'on brode pour célébrer un mariage. puis la chienne qui assistent aux ébats amoureux de Mia et Jaume, la mort de Hilari lors d'un accident de chasse, puis les fêtes de village et tant d'autres personnages descendants de Sió et Domènec où qui les côtoient. J'ai parfois été désorienté par la non chronologie des événements, mais c'est un livre que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire. Merci aux éditions su Seuil de l'avoir fait magnifiquement traduire et publié et à l'opération Masse critique de m'avoir permis de le lire.
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