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3.76/5 (sur 95 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) : 1990
Biographie :

Irene Solà est une écrivaine, poète et artiste née en 1990 en Catalogne. Ses poèmes et ses courts-métrages ont été présentés à la Whitechapel Gallery de Londres, ainsi qu’à Barcelone, Santander et Gérone. ‘Je chante et la montagne danse’ a obtenu quatre prix littéraires, dont le prix de littérature de l’Union européenne en 2019. Il sera traduit en dix-sept langues. Le livre a également été adapté au théâtre en Catalogne.

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Bibliographie de Irene Solà   (1)Voir plus

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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
J'ai la poésie dans le sang. Et je garde tous mes poèmes dans ma mémoire comme dans une commode bien rangée. Je suis un broc rempli d'eau. D'eau toute simple, comme celle des torrents et des sources. Je me penche et je verse un jet de vers. Et je ne les mets jamais sur le papier. Pour ne pas les tuer. Parce que le papier, c'est l'eau douce du fleuve qui se perd dans la mer. C'est le lieu de tous les échecs. La poésie doit être libre comme le rossignol. Comme le matin. Comme l'air léger du soir. Qui va en France. Ou pas. Qui va où il veut. Et aussi parce que je n'ai pas de papier, ni de crayon.
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Sa bouche s'est desséchée, à grand-père Ton. Comme un raisin sec. Certains hommes, leur langue se coince et se dessèche dans leur bouche, et ils ne savent plus l'ouvrir, même pour dire des jolies choses à leurs enfants, ou des jolies choses à leurs petits-enfants, et c'est comme ça que les histoires de familles se perdent, et tu ne connais plus rien d'autre que le pain sec que tu manges aujourd'hui et la pluie qui tombe aujourd'hui et comme tes os te font mal aujourd'hui. Tristesse de montagne.
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[…]
Je chante les jours magnanimes,
la brise d'été, la brise d'hiver,
les matins, les soirs,
la pluie ténue, la pluie rageuse.
Je chante la pente, le sommet, le pré,
les orties, l'églantier, la ronce.
Je chante comme on fait son jardin,
comme on coupe une planche,
comme on bâtit une maison,
comme on grimpe une colline,
comme on mange une noix,
comme on fait de la braise.
Comme Dieu créant les animaux et les plantes.
Je chante et la montagne danse.
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Après l'arrivée, le calme, et la pression, et l'air repoussé au fond des vallées, nous avons lâché le premier éclair. Bang ! Comme un soulagement. Et les escargots torsadés ont frissonné dans leurs demeures solitaires, sans dieu et sans prière, sachant que s'ils ne mouraient pas noyés ils sortiraient respirer la mouillure rédemptrice.
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Mais parfois tu veux cesser de vivre. Quand ton homme est traversé par un éclair, comme un lapin. Quand on te perce le cœur avec une branche, mais sans te tuer. Tu veux cesser de vivre. Et alors on t'oblige à vivre. Les enfants crient et t'obligent à vivre. Le viel homme a faim et on te réclame. Les gens du village t'apportent des haricots et des courgettes rien que pour t'obliger à vivre. Et tu cesses d'être une femme et tu deviens une veuve, une mère. Tu cesses d'être la sève et le sang, parce qu'on t'a obligée à renoncer à tout ce que tu voulais.
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Dans la poésie, il y a tout. Dans la poésie, il y a la beauté, la pureté, la musique, il y a les images, le mot prononcé, la liberté et la faculté d'émouvoir et de laisser entrevoir l'infini. L'au-delà. L'infini qui n'est ni sur la terre ni dans le ciel. L'infini à l'intérieur de chacun. Comme une fenêtre tout en haut de la tête, dont on ignorait qu'elle était là et que la voix du poète ouvre un peu, un tout petit peu, et là-haut, dans cet interstice, il y a l'infini.
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Parfois, je m'imagine les maisons comme les étoiles d'une constellation. Les villages, comme le lait de la Voie lactée. Et quand on laisse une maison tomber en morceaux, c'est comme si un petit point s'éteignait dans le firmament.
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Maintenant laissez-moi dormir en paix, créatures déracinées, mauvaises herbes, tempêtes rachitiques, arbres tristes. D’autres sont venus, il en vient toujours d’autres, des comme vous. Pour construire des nids, creuser des terriers, faire résonner leurs sabots. Faire naître des pousses vertes sur des arbres fendus. Et mes murs et mes pics et mes crêtes ont été vos nouveaux gîtes, mes pauvres, mes très chers, tellement misérables.
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Sa bouche s’est desséchée, à grand-père Ton. Comme un raisin sec. Certains hommes, leur langue se coince et se dessèche dans leur bouche, et ils ne savent plus l’ouvrir, même pour dire de jolies choses à leurs enfants, ou de jolies choses à leurs petits-enfants, et c’est comme ça que les histoires des familles se perdent, et tu ne connais plus rien d’autre que le pain sec que tu manges aujourd'hui et la pluie qui tombe aujourd'hui et comme tes os te font mal aujourd'hui.
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La plupart des hommes sont des menteurs. Les hommes qui inventent des histoires et ceux qui les racontent. Ceux qui nous découpent et nous pressent et nous mettent dans les mots pour que nous soyons comme l'histoire qu'ils veulent raconter, avec la morale qu'ils veulent raconter. Découpées et réduites et enserrées dans leurs toutes petites têtes. Minuscules et stupides, mais tout aussi méchantes.
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