AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


Romain commence à tenir son journal sur les conseils du médecin qui l'a examiné aux urgences à la suite d'une chute avec perte de connaissance qui lui a laissé une amnésie, afin de décrire ce qu'il ressent et tenter de retrouver des souvenirs.

Ses parents, notamment son père ne le croient pas et pensent qu'il simule pour échapper à la réalité ou manipuler son entourage. Alors, Romain a recours à la phrase magique : « Céledocteurkiladi » pour tenter de se retrouver.

Son journal commence le 22 mai et s'étend jusqu'au 11 juin, et Romain lui confie tout sans tricher.

Première difficulté : il ne reconnait pas ses parents et décide de les appelle par leurs prénoms, ce qui en dit long sur les relations dans la maison. Un père autoritaire, intransigeant, une mère effacée qui lui cuisine du quinoa, du tofu, ou pilpil galettes de riz…

La maison reluit de sol au plafond, la chaîne Hi-Fi est la propriété exclusive du père et il est interdit d'y toucher et cerise sur le gâteau, on entre dans sa chambre comme dans un moulin, il n'a aucune intimité. Ambiance terrible donc.

Le médecin lui ayant conseillé d'imaginer qu'il est le héros d'un film, il se plonge dans « le comte de Monte-Cristo » et s'identifie à Edmond Dantès, comparant leur prison respective…

« Moi aussi je suis prisonnier. Mon château d'If, c'est ce corps. Cette vie. Et de cette geôle-là, on ne s'efface pas. »

Ensuite il faut affronter le retour au lycée, où il ne reconnaît personne, les amis, les ennemis ? à qui doit-il faire confiance ?

Ce roman explore, on l'aura deviné, le harcèlement à l'école, car on comprend très vite que l'amnésie permet à Romain de fuir une réalité. Maltraitance des gens qui sont différents, telle Adeline, surnommée « grosse vache », l'auteure utilise une phrase lourde de signification :

« C'est drôle comme les gens vous évitent quand vous êtes différent. On dirait qu'ils ont peur d'attraper votre problème. »

Romain est subjugué par Morgane, une belle adolescente aux cheveux d'or « la fée Morgane » dont il est persuadé d'avoir entretenu une relation privilégiée avant ? il se rapproche du meneur, Elias et de ses « valets », car il veut se faire des amis à tout prix…

L'auteure explore au passage la différence, le piège des réseaux sociaux (dans lequel Elias et ses acolytes le font tomber et pour cause), les vidéos qu'on y poste, les « amis » virtuels, et par voie de conséquence une autre forme de harcèlement, et tout au bout le chantage.

Nathalie Somers démontre dans ce court roman, le terrain sur lequel se greffe et prospère le harcèlement : un ado peu sûr de lui qui a été élevé de façon stricte, auquel on a toujours demandé d'être parfait en tout et à travers lequel, les parents tentent de vivre la vie qu'ils n'ont pas pu vivre. Cela a donné un garçon qui ne s'est jamais révolté, s'est isolé et constitue une proie facile.

Je salue au passage les autres auteurs qui ont collaboré également à l'écriture de ce roman : Nicolo Giacomin et Lucia Calfapietra.

Ce roman jeunesse m'a bien plu, il est bien écrit, et l'auteure a bien su explorer le sujet, avec des termes qui sont propres à l'adolescence, et donc le message passe bien, même si les personnages sont parfois caricaturaux, notamment les parents qui m'ont rappelé des souvenirs…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Didier Jeunesse qui m'ont permis de découvrir ce roman.

#JournalDunAmnésique #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          674



Ont apprécié cette critique (59)voir plus




{* *}