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Critique de kuroineko


Étrange roman que ce Mystère Croatoan. C'est ce nom propre qui m'a attirée, me rappelant mes cours de licence sur les colonisations françaises et britanniques en Amérique aux XVIème et XVIIème siècles. Croatoan est le mot gravé sur un arbre de la colonie anglaise de Roanoke en Virginie où tous les habitants semblent s'être volatilisés vers 1590. Et voilà comment on achète un livre sur un mot du titre sans même regarder la quatrième (et puis le tableau ténébreux en couverture me plaisait aussi beaucoup).

Autant j'étais ressortie avec un avis mitigé de Tétraméron, autant cette seconde incursion dans l'univers fantasque de José Carlos Somoza m'a plus plu.
De bizarres phénomènes surgissent tout à coup un peu partout sur la planète, concernant animaux et êtres humains. Vu la vélocité de la propagation, beaucoup de questions se posent sur la nature du problème. Virus? Manipulations? Extraterrestres? Complot international? Impossible de répondre tant les choses évoluent vite.

Au jour J de ce changement, Carmela, jeune éthologue espagnole, ainsi que plusieurs de ses collègues, reçoit un mail mystérieux - un seul mot : Croatoan - de son vénéré professeur d'éthologie... suicidé deux ans auparavant. Comme si la situation n'était déjà pas assez complexe! A elle de réfléchir à ces étranges et nouveaux comportements qui se répandent partout.

José Carlos Somoza signe ici un roman inquiétant et fascinant. Je n'ai pas les connaissances nécessaires pour savoir si les thèses qu'il avance sont plausibles ou non. Toujours est-il que je me suis laissée facilement emportée par cette mystérieuse histoire. Si le terme "apocalyptique" résonnait au début dans mon esprit, je me suis rapidement aperçue qu'il s'agissait plus d'une vision de fin d'un monde plutôt que de fin du monde. Un champ d'interrogations intéressant à explorer.

Certaines scènes comportementales sont assez difficiles à lire et mettent mal à l'aise sans toutefois tomber dans le gore complet. Dans les personnages mis en avant, plus que les principaux Carmela et Nico, j'ai eu une nette préférence pour le jeune Sergi dont la schizophrénie lui fait entendre sans cesse des voix dans sa tête, ce qui n'enlève rien à son degré d'empathie et de positivité.

Finalement j'ai bien fait de céder à ma curiosité sur le mot Croatoan (et l'admiration pour la noire silhouette de la princesse Francesca Rupoli en illustration).
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