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EAN : 9782330098414
416 pages
Actes Sud (03/01/2018)
2.73/5   100 notes
Résumé :
Des colonies d’invertébrés et d’humains rampent et marchent, inexorablement unis en un seul corps, à travers villes et forêts. Toute vie rencontrée est agglomérée ou détruite. Avant de se donner la mort, un scientifique, spécialisé dans le comportement des espèces animales, a programmé à l’intention de ses proches un message qui pourrait permettre de changer le cours de ces événements terribles qui semblent signer la disparition de toute forme de civilisation. Sauro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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La gratuité est-elle un idéal qualitatif à rechercher à tout prix ? La gratuité d'un bien de consommation nous réjouit tandis que celle d'une insulte ou d'une sanction nous afflige. Qu'en est-il des fins d'un roman ? L'insoutenable gratuité d'un roman comme aurait pu l'écrire Milan Kundera… Il arrive à mon mari et à mes amis de me charrier gentiment sur le fait que je ne lise à peu près que des « vieux trucs ».

Qu'en est-il de la nouveauté après la gratuité ? Est-ce encore un autre mythe mélioratif ? le nouveau s'oppose à l'ancien. Il est clair que quand on parle d'ordinateur, de démarreur automobile, de paire de chaussettes usagées, de sac d'aspirateur plein, on voit sans peine l'intérêt de la nouveauté. Mais en terme d'art ? et de roman en particulier, qu'en est-il ? Ô, insoutenable légèreté de la nouveauté, ne me regarde pas comme ça, j'essaie juste de te mettre au banc d'essai…

Partons d'un postulat simple : nous ne disposons que d'une vie. À un rythme moyen de lecture de 20 pages à l'heure, à supposer que l'on puisse allouer sans défaillir 2 heures par jour en moyenne à la littérature, on arrive au bout d'une année à un total de 14600 pages lues. Si l'on suppute que la taille moyenne d'un roman format poche tourne autour de 200 pages, on arrive à la conclusion qu'il nous est théoriquement possible de lire 73 livres par an. Certains lecteurs sont au-delà mais je crois savoir que la majorité se situe en deçà.

Sachant qu'à chaque rentrée littéraire, c'est de l'ordre de 600 nouveaux romans qui paraissent, on voit de suite que la lutte pour se maintenir au fait de la nouveauté est un combat perdu d'avance. D'ailleurs, sur les 600 (environ) romans parus il y a 10 ans, mettons, combien font encore aujourd'hui l'objet d'une petite vague d'intérêt (et donc de lecture) ? Je serais curieuse de savoir ne serait-ce que le nombre de ceux qui sont encore édités…

Bref, la course au nouveau a depuis longtemps cessé de m'intéresser et ce n'est certainement pas celui-là qui va me faire changer d'avis. Les classiques sont des nouveautés qui ont passé victorieusement l'épreuve du temps et, en terme d'intérêt littéraire, même si ce n'est pas une vérité absolue, au moins est-ce un indicateur assez fiable.

Donc, faisant entorse à ma ligne de conduite ordinaire, je me suis laissée berner à lire une nouveauté. Ce livre m'a été offert car, connaissant mon passé d'éthologiste et attirés par une quatrième de couverture affriolante, mes amis ont cru que ce roman pourrait être dans mes cordes. (La fameuse théorie des cordes…)

Abandonnant séance tenante d'authentiques chefs-d'oeuvre anciens pour me lancer à corps perdu dans cette nouveauté, j'en ressors, non pas affligée, mais pas loin tout de même. On y découvre en effet un florilège de toutes les erreurs à ne pas commettre en tant qu'auteur si l'on souhaite que son livre ait une chance de franchir la redoutable épreuve du temps.

D'abord et avant tout, premier écueil à éviter, la gratuité : Pourquoi l'auteur a-t-il écrit ce livre ? Peut-être est-il là le vrai mystère croatoan, car même en l'ayant lu attentivement de bout en bout, à l'heure qu'il est, je n'en ai pas la moindre idée. Selon moi, ça n'a, pour ainsi dire, ni queue ni tête, or, ce me semble, l'objectif de l'auteur n'était pas de faire dans l'absurde à la manière d'un Ionesco.

Ensuite, impératif numéro 2 : créer des personnages vis-à-vis desquels on éprouve quelque chose. Ici, en ce qui me concerne, c'est l'indifférence totale. Ils crèvent ? Je m'en fiche. Ils survivent ? M'en fiche aussi. Empathogramme plat de bout en bout : Carmela, Nico, Mandel, Laredo, Enrique, Fatima, Logan et consorts ne m'ont rien fait ressentir mais ce qui s'appelle rien. C'étaient des marionnettes en papier grossièrement découpées.

Grave problème numéro 3 : l'écriture scolaire. Bon, en soit, qu'il n'y ait absolument aucun style, si la mécanique fonctionne bien, cela passe très bien. Ici, il n'y a aucun style, ça déjà c'est réglé, mais surtout, on lit avec un coup d'avance toutes les ficelles que va employer l'auteur pour entretenir maladroitement un suspense poussif. Bien consciencieusement un petit cliffhanger à la fin de chaque chapitre, dès que quelque chose doit devenir menaçant, mouche, souris, gamin ou autre, on l'évoque comme en passant et bing, deux pages plus loin, ça devient un monstre, ça ne rate jamais. Quel ennui…

Erreur rédhibitoire numéro 4 : créer des personnages, nous en imposer la filiation et l'univers, pour finalement les abandonner en cours de route sans qu'on en comprenne la raison. C'est le cas par exemple de toute l'histoire du super flic Laredo. Or, c'est volumineux en terme de pages qui lui sont consacrées et pour finalement quoi ? Que dalle, nada, peau de balle. Merci pour nous Monsieur Somoza mais notre temps est précieux.

Résumons-nous : des personnages inintéressants, une intrigue construite en kit qui ne débouche sur rien, des personnages importants ou supposés tels qu'on ne suit plus à partir d'un moment. Qu'est-ce qui peut encore sauver le soldat Somoza ? le pouvoir de persuasion de son histoire ?

Là, chapeau bas José Carlos, dans le genre bidon branlant absolu on pouvait difficilement faire mieux. Allez, juste pour rire, je n'en prends qu'un exemple. Deux des personnages (je ne vous dis pas lesquels pour ne pas être injustement taxée de gâcher une histoire qui s'en charge bien toute seule) sont à un moment dans la campagne et se font submerger par, devinez quoi ? Une tornade ? Non. Un tsunami ? Presque, vous brûlez… Mais non décidément. Il s'agit bien d'un genre de vague en effet, une vague de terre, haute d'au moins 4 mètres et résultant du… (c'est à peine si j'ose l'écrire tellement c'est grotesque !) … du mouvement incontrôlable des vers de terre et autre micro faune du sol ! Bon là, pas d'erreur possible, question crédibilité, vous comprenez que vous êtes en de bonnes mains avec Monsieur Somoza.

En somme, l'auteur surfe sur toutes les tendances actuelles et si possible racoleuses : des zombis, du gore, du détraqué mental et/ou sexuel, des grandes épidémies et/ou du terrorisme à l'échelle globale, du complot des puissants, de la science-fiction et de l'intrigue policière. Bref, tout y est sauf l'essentiel : ce qui fait d'un roman un bon roman.

Alors si vraiment vous n'avez rien d'autre à lire et que vous êtes incarcérés à la prison de la santé ou coincés dans les transports en commun, pourquoi pas, mais franchement, rien qu'en fermant les yeux, vous verrez dans votre imaginaire mille choses plus belles et plus intéressantes. Bien entendu, ce n'est qu'un croatoan Krakatoan croate-infâme mystérieux avis, c'est-à-dire pas grand-chose puisqu'on va tous crever, comme c'est écrit dans le livre.

P. S. : Et comme vous n'avez qu'une seule vie, ne la gaspillez pas trop à lire ce machin-là car il y a tout plein de livres bien parmi les moins nouveaux voire même les franchement anciens.
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Étrange roman que ce Mystère Croatoan. C'est ce nom propre qui m'a attirée, me rappelant mes cours de licence sur les colonisations françaises et britanniques en Amérique aux XVIème et XVIIème siècles. Croatoan est le mot gravé sur un arbre de la colonie anglaise de Roanoke en Virginie où tous les habitants semblent s'être volatilisés vers 1590. Et voilà comment on achète un livre sur un mot du titre sans même regarder la quatrième (et puis le tableau ténébreux en couverture me plaisait aussi beaucoup).

Autant j'étais ressortie avec un avis mitigé de Tétraméron, autant cette seconde incursion dans l'univers fantasque de José Carlos Somoza m'a plus plu.
De bizarres phénomènes surgissent tout à coup un peu partout sur la planète, concernant animaux et êtres humains. Vu la vélocité de la propagation, beaucoup de questions se posent sur la nature du problème. Virus? Manipulations? Extraterrestres? Complot international? Impossible de répondre tant les choses évoluent vite.

Au jour J de ce changement, Carmela, jeune éthologue espagnole, ainsi que plusieurs de ses collègues, reçoit un mail mystérieux - un seul mot : Croatoan - de son vénéré professeur d'éthologie... suicidé deux ans auparavant. Comme si la situation n'était déjà pas assez complexe! A elle de réfléchir à ces étranges et nouveaux comportements qui se répandent partout.

José Carlos Somoza signe ici un roman inquiétant et fascinant. Je n'ai pas les connaissances nécessaires pour savoir si les thèses qu'il avance sont plausibles ou non. Toujours est-il que je me suis laissée facilement emportée par cette mystérieuse histoire. Si le terme "apocalyptique" résonnait au début dans mon esprit, je me suis rapidement aperçue qu'il s'agissait plus d'une vision de fin d'un monde plutôt que de fin du monde. Un champ d'interrogations intéressant à explorer.

Certaines scènes comportementales sont assez difficiles à lire et mettent mal à l'aise sans toutefois tomber dans le gore complet. Dans les personnages mis en avant, plus que les principaux Carmela et Nico, j'ai eu une nette préférence pour le jeune Sergi dont la schizophrénie lui fait entendre sans cesse des voix dans sa tête, ce qui n'enlève rien à son degré d'empathie et de positivité.

Finalement j'ai bien fait de céder à ma curiosité sur le mot Croatoan (et l'admiration pour la noire silhouette de la princesse Francesca Rupoli en illustration).
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Tandis qu'une vague de comportements étranges a lieu en Australie et en Asie, touchant des groupes d'animaux et d'humains, le Centre technique d'écosystème de Madrid reçoit un message sibyllin d'un de leur chercheur : « Croatoan » annonce Carlos Mandel. Sauf que Mandel, zoologue de génie, s'est suicidé deux ans plus tôt...
Cet avertissement posthume est-il lié aux phénomènes de groupe qui prennent de plus en plus d'ampleur de part le monde ? S'agit-il d'une nouvelle maladie ? D'un virus ? D'un nouveau genre d'attaque terroriste ? Cela a-t-il à voir avec l'étude de Mandel sur les relations inter-comportementales, théorie qu'il n'avait pas pu prouver avant sa mort ?
Très vite, un groupe se forme, composé de personnes ayant connu Mandel et qui ont tous reçu des messages cryptés de l'éthologue décédé : Carmela, son ancienne élève ; Nico, l'ancien flic devenu peintre qui a partagé sa vie quelque temps ; Fatima, une droguée internée dans un hôpital psychiatrique ; et Logan, le leader d'une secte animiste. À tous, il est demandé de se rendre avant minuit à l'observatoire d'éthologie, seul lieu où ils seront relativement à l'abri, tandis que le reste du monde sombre dans le chaos.

José Carlos Somoza est un auteur talentueux, n'ayant de cesse de repousser les limites de la littérature blanche vers les zones fantastiques. Après avoir abordé les sciences dans « La Théorie des cordes » et celui du langage dans « L'Appât », il se penche ici dans le comportement des populations animales, sans oublier de considérer l'être humain comme un animal comme les autres.
Avec un point de départ crédible, il déroule une histoire horrifique, quasi d'apocalypse, où les protagonistes doivent choisir dans l'urgence entre la vie et la mort.
La mort ? Non justement. Et c'est bien cela le sujet et la réflexion de ce roman. Les humains victimes d'un Pic ne meurent pas forcément... Ils sont « juste » devenus autre chose...
On pensera évidemment à la série de Robert Kirkman « The Walking Dead » et surtout à l'ouvrage de Richard Matheson « Je suis une légende » pour les questions éthiques et philosophiques que Somoza pose. Mais que cela ne prête pas à confusion : l'auteur ne se répand pas dans l'horreur et le gore. Tellement peu d'ailleurs que les passages obligés d'atrocités sont narrés en filigrane, floutés, sous-entendus et sans entrer dans les détails.
C'est même au contraire un roman d'une rare délicatesse : parce que ses personnages sont déjà bien abîmés par la vie, Somoza donne l'impression de vouloir les ménager dans les moments de crise, les entourant de mots moins crus, de phrases moins rudes, d'adjectifs moins tranchants, comme pour ne pas les accabler davantage.
Ce qui n'empêche pas le déroulement inexorable des événements...
Un roman sur la fin du monde donc, mais assaisonné à la théorie de l'évolution darwinienne. Un roman sur la fin d'un monde plutôt, où à contre-pied, les éléments dits « faibles » ont un avantage certain sur les autres.

Lecture maelstrom et addictive, qui fera vivre au lecteur toute la gamme des sensations, de la beauté à la terreur, de l'espoir à la tristesse, « Le Mystère Croatoan » signe le retour de José Carlos Somoza au faîte de son talent, après un « Tétraméron » plutôt décevant.
Une pépite à dévorer en ce début d'année et à côté de laquelle il ne faut pas passer, comme toujours chez Actes Sud magnifiquement illustrée en couverture.
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Le dernier roman de José Carlos Somoza m'a donné le plaisir de retrouver une ambiance comparable à celle que j'avais trouvée dans la théorie des cordes.
Ici, tout commence par une famille sauvagement assassinée et dont on retrouve les corps déchiquetés, en même temps que plusieurs personnes reçoivent le même message.
Ces personnes, que rien en apparence ne réunit, reçoivent du professeur Carlos Mandel, célèbre éthologue qui s'est donné la mort deux ans plus tôt, un e-mail contenant ce seul mot : CROATOAN.
Quel message a-t-il voulu envoyer deux ans après sa mort ? Quel est le sens des événements qui secouent plusieurs pays au monde ? Quel lien unit les créatures vivantes et qui les fait converger ?
Dans un suspense haletant, un environnement surréaliste et dramatique, l'auteur nous mène jusqu'à un dénouement inattendu en même temps qu'évident à travers les aventures parallèles de plusieurs personnages liés, chacun à leur manière, au professeur Mandel.
Au-delà des faits, la question est posée : est-ce la fin de la vie qui menace ou la transition vers une autre vie ?
Un très bon roman, même s'il faut demeurer concentré pour ne laisser échapper aucun détail de cette intrigue complexe.
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Oh mon Dieu que je n'ai pas aimé ce livre.

Le Mystère Croatoan (Croatoan, 2018) est un roman fantastico-sf-thriller écrit par Jose Carlos Somoza. A la croisée des genres, il s'agit surtout d'un récit à proprement parler apocalyptique, puisqu'on est ici en plein dedans (ce fut également ma lente apocalypse).

En gros, un mystérieux éthologue suicidé deux ans plus tôt a prédit à son ancien cercle de proches une fin du monde à l'heure près. Pas n'importe comment, et accrochez-vous: on observe au-travers le monde des hordes de centaines de milliers d'animaux et humains mélangés, tantôt marchant, tantôt rampant, tantôt s'entretuant, tantôt poursuivant leur marche de façon automatique. Et personne ne semble comprendre d'où viennent ces espèces de déferlantes de chair, où l'homme est bien remis à sa place dans le règne animal. Sauf bien sûr, notre héroïne Carmela, qui tentera de comprendre les liens entre son ancien professeur, ses théories et l'effondrement du vivant tel qu'on le connait.

Alors, on va tout de suite détailler ce qui était bon dans ce livre (et qui explique que la note ne soit pas nulle non plus).
Tout d'abord, c'est effectivement mystérieux. L'atmosphère distillée dans la première moitié du roman est intrigante et porte régulièrement le lecteur dans un certain malaise.
C'est également assez évocateur, riche en image d'apocalypses, pour le coup assez originales. Autant les stricts lecteurs de blanche se trouveront vite impressionnés par ces chariots humains, autant les amateurs de SFFF ne sauront trouver ici un argument justifiant à lui seul leur lecture.

Et pour ce qui ne va pas:
- le bouquin est extrêmement fade. Même s'il n'est franchement pas médiocre, il manque d'une fougue certaine. Comment dire: malgré un sujet qui se prêterait à un rythme tambour battant et une atmosphère insoutenable, on est ici face à un récit extrêmement plat. Les différents rebondissements tombent systématiquement à l'eau.
- Les personnages sont affreux. Pour ainsi dire, on ne s'attache à aucun d'entre eux. Rajoutons qu'ils sont parfaitement caricaturaux (au moins concernant Borja, le peintre, la bande de mercenaires...).
- le tout donne un fin assemblage de série Z. Disons que se boire une soupe déshydratée en septembre vous réchauffera, mais ne comptez pas dessus pour en faire un souvenir impérissable. Bah c'est pareil.
- N'oublions pas que ce livre ne donne pas grandement à réfléchir. Pouvant évidemment être affiché en grande métaphore éco-humaniste replaçant l'homme au centre d'un monde qui décidément tourne sans lui (ou avec lui, en égal), ce serait en vérité sacrément tiré par les cheveux de vous le décrire comme ça. Ca ne raconte pas grand-chose quoi, par contre on sent qu'à grands renforts de théories fumeuses pseudo-scientifiques, ou de perceptions soudainement philosophiques, on essaie de nous bourrer le mou. Ca ne fonctionne évidemment pas.

Donc voilà tout: Somoza livre ici un ouvrage fade, parfois pompeux et contemplatif. A lire si vous êtes réellement intrigués.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
— Nous vivons l'époque de la plus grande manipulation de masse qu'ait connue l'histoire de notre espèce, Carmela, lui disait-il, son regard bleu fixé sur elle. La publicité, les gouvernements, les moyens de communication… Ils n'ont jamais disposé de tant de possibilités de nous contrôler, de nous faire sentir, croire, désirer ce que d'autres veulent. Et la tendance s'intensifie. Monopole mental : voilà le futur. Acheter, penser, vivre dans une vaste communauté de consommateurs dont les réactions sont manipulées pour qu'ils ressemblent à des insectes vivant en société. Voter pour deux partis, tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre : on appelle ça " démocratie ". Acheter ce que la majorité achète : " goût ". Croire ce que tout le monde croit : " éducation ". Désirer ce que tout le monde désire : " vie ".

Chapitre 4 : L'appel.
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- C'est toi, qui vas te tuer ! Tu ne vois pas ? Tu NE LE VOIS PAS ?
- Non, l'ami. Je ne vais pas mourir. Ceci est vivant, dit-il en désignant de la tête les arbres sur lesquels se tordent les corps. C'est toi qui ne vois pas.
Comme s'il ne suffisait pas de crier, De Soto fait des pauses entre les mots.
- Ce... n'est pas une... VIE !
- Ce n'est pas la nôtre. C'est la nouvelle vie. Une option supplémentaire.
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Pour les animaux au moins, c'est clair. Ils font ce qu'ils font. Ce qu'ils ont toujours fait. […] Mais, et nous ? On peut choisir ? Fatima parlait de son addiction à la drogue. C'est dans notre nature ? Mais dans ce cas, pourquoi n'est-ce pas dans notre nature d'assumer ce que nous sommes, de nous en contenter, sans souffrir ni faire souffrir ?

Chapitre 13 : Expressions.
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Et cette même hésitation lui apprend qu'il ne doit plus hésiter.
Il se calme. Il reste assis et sourit à l'enfant.
- Chut, dit-il en posant un doigt sur sa moustache. Ne t'inquiète pas, mon petit gars.
Il entend le rouet du nuage qui s'approche. Il continue à faire des grimaces pour que l'enfant ne regarde pas en arrière. Il est soudain assailli par un souvenir : ses parents étaient riches, et un chauffeur l'emmenait lui aussi partout. Il est devenu zoologue. Directeur. Il a vécu toute une vie pour parvenir à cet instant, à cette Lexus, près de cet enfant.
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La conversation se déroule sur le terrain familier des prébendes, faveurs et influences, exercice auquel tous les politiciens sont rompus bien avant d'accepter leurs charges.

Chapitre 12 : Ministère de l'intérieur.
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