Nous sommes nombreux, qui aimons
Antigone, fille et soeur de son père Oedipe le vagabond éternel
Elle n'accepte pas la loi - celle de Créon et, malgré les édits royaux, elle ensevelit son frère Polynice - mort lors des combats devant la ville.
C'est pour elle un devoir sacré.
Le lien qui l'unit à son frère est unique; un mari, un enfant - si elle les avait eus, puis les avait perdus, elle pouvait recréer le lien, mais avec un frère, quand les parents sont morts…?
Elle sait que la gloire en un tel acte lui apportera la mort, une mort qui surviendra avant d'être arrivée au terme de sa vie .
Sophocle, économe de mots et d'espérance, prodigue d'intelligence traite les conflits majeurs de nos vies: l'homme et la femme, la jeunesse et la vieillesse, le courage et la lâcheté, les dieux et les hommes, la vie et l'immortalité, le destin choisi et la vie subie, l'état et l'individu.
Antigone marque la fin de notre être primitif et de son intelligence de la vie dans le groupe et la naissance de l'homme moderne - en l'occurrence de la femme ( est-ce un hasard ?) individu debout (les anthropologues nous ont appris que c'est cette position debout, permettant de rafraîchir, développe le cerveau)*, individualité et non plus simple membre d'un groupe dont il adopte la pensée.
Exemple que nous tentons de suivre depuis
Antigone contre les groupes, contre les états, contre les pensées (?) fabriquées pour que nous les adoptions poliment.
Peut être viendra-t-il ce monde des après de l'impossible ….
On boira de l'Ouzo.
N'importe où vers Thèbes,
En écourtant
Carl Orff.
(son
Antigone est difficile à trouver; cherchez la, elle est belle)
Les extraits d'
Antigone ont été traduits par
V.H. Debidour
* Stephen Mithen The Prehistory of Mind
Lien :
http://holophernes.over-blog..