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Citations sur Les goules (8)

Je buvais mon troisième double expresso de la matinée quand le téléphone de mon bureau sonna. J'étais tellement sous l'emprise de la caféine que je décrochai avant la deuxième sonnerie.
– Quoi ?
– Peter, j'ai en ligne une dame qui veut te parler, dit Gerta, la standardiste. Une dame âgée.
– Mhhh, qu'est-ce qu'elle veut ?
– Elle dit qu'elle a une foutue bonne histoire à te raconter. C'est le terme qu'elle a employé. Une foutue bonne histoire.
Je grommelai quelque chose que seule mon ex-femme aurait été en mesure de comprendre. Des histoires, comme le disait Louis-Ferdinand Céline, tout le monde a à en raconter. Il y en a plein les tribunaux, des histoires... Est-ce que toutes méritent d'être racontées dans un journal aussi prestigieux que le Blitz ? Certainement pas, ce que ne parvenaient manifestement pas à comprendre certains de ses lecteurs qui me harcelaient pour que je raconte avec-le-talent-qui-me-caractérise leur « foutue bonne histoire ». Je devais rendre pour le lendemain un papier sur mon immersion d'une semaine dans le quotidien d'un junkie de Berlin. J'en étais sorti éreinté, fatigué physiquement et psychologiquement. J'avais vu certaines choses qui n'amélioraient pas l'image que je m'étais faite de la condition humaine. Je ne donnais pas un an à vivre à Stefan, le garçon de vingt-deux ans dont j'avais partagé l'intimité durant une semaine, et avec qui j'avais éprouvé la dure loi de la rue. Le crack, le SIDA ou un autre marginal aurait bientôt sa peau. C'était dommage, parce qu'en une semaine, j'avais eu le temps de me rendre compte que c'était un type bien. Mais Stefan n'avait pas envie d'être sauvé. Stefan aspirait à crever. J'éprouvais le besoin de traiter un sujet plus léger. On ne savait jamais…

(Incipit)
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Mais je digresse... Pardonnez-moi, l'esprit des personnes âgées a du mal à s'amarrer, il passe bien souvent en pilotage automatique.
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Une des cages était ouverte, et le lapin qui l'habitait n'avait même pas essayé de s'échapper – notez, Peter, que quand les hommes et les animaux sont depuis trop longtemps enfermés, ils n'aspirent plus à recouvrer leur liberté, ils se résignent.
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C'est la litière du mal, cher Peter. L'antichambre de l'Enfer. J'allais à l'école là-bas, toute seule. Deux kilomètres à pied le matin, deux kilomètres le soir, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, et inutile d'espérer une grève des bus pour manquer un jour d'école. J'étais une enfant assez intelligente et sociable, j'aimais apprendre, l'école est quelque chose de merveilleux, peut-être la plus belle invention de l'homme, et pourtant je m'y rendais avec une boule au ventre, une aigreur en tête, sans trop savoir pourquoi.
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« Voilà pourquoi je ne voulais pas que tu écoutes les sornettes de Kathi Hemann. Et dire que cette femme a six enfants... Ce n'est certainement pas elle qui leur a appris à lacer leurs chaussures ! »
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J'allai voir l'agneau à la bergerie. Il ne bougeait pas et sa mère semblait s'en désintéresser, comme si elle avait eu honte d'avoir mis au monde un petit difforme et maladif. Je fus pris d'une immense tristesse, à la pensée que cet agneau ne saurait jamais le goût de l'herbe, ni même celui du lait de sa mère. Bon, s'il n'avait pas été malade, il aurait fini dans une assiette, mais je suis une femme née dans les années trente ; de mon temps, on pouvait tout à fait prétendre aimer les animaux et respecter toutes les formes de vie, et manger de la viande aussi souvent qu'on le pouvait.
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L'esprit des personnes âgées a du mal à s'amarrer.Il passe bien souvent en pilotage automatique.
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On ne discute pas les décisions du capitaine,surtout quand la tempête fait rage,et que la réalité se démonte.
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