Un aviateur re-nommé en U.R.S.S. proclame : « Là où paraît Staline, les ténèbres se dissipent…», prouvant que l’on peut monter très haut et descendre très bas, que certain héroïsme et certaine indignité sont compatibles.
Les écrivains plus occidentaux s’alignent d’ailleurs sans effort. Un certain Prokofiev résume : « Tout est inclus dans ce nom tellement immense. Tout : le Parti, la patrie, la vie, l’amour, l’immortalité, tout ! » Un nommé Avdéienko, simulant à merveille la spontanéité, récite un grand air de bravoure appris par coeur, avec des strophes dans le genre de : « Je peux m’envoler vers la Lune, voyager sur l’Arctique, faire quelque grande découverte, inventer une nouvelle machine, car mon énergie n’est opprimée par personne, tout cela grâce à toi, grand éducateur Staline ! », et la finale : « Les hommes dans tous les temps, de tous les peuples, appelleront de ton nom tout ce qui est beau, fort, sage, merveilleux. Ton nom est et sera gravé dans chaque usine, sur chaque machine, sur chaque touffe de la terre, dans le coeur de tous les hommes. »