AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Traité de la réforme de l'entendement (20)

"quant à l’honneur, il absorbe l’esprit d’une façon bien plus exclusive encore, parce qu’on ne manque jamais de le considérer comme une chose bonne par elle-même, et comme une fin dernière à laquelle se rapportent toutes les actions. En outre l’honneur et la richesse ne sont point suivis de repentir comme le plaisir ; au contraire, plus on possède soit de l’un soit de l’autre, plus la joie qu’on éprouve est accrue, d’où cette conséquence qu’on est de plus en plus excité à les augmenter ; mais si en quelque occasion nous sommes trompés dans notre espoir, alors prend naissance une tristesse extrême. L’honneur enfin est encore un grand empêchement en ce que, pour y parvenir, il faut nécessairement diriger sa vie d’après la manière de voir des hommes, c’està- dire fuir ce qu’ils fuient communément et chercher ce qu’ils cherchent."
Commenter  J’apprécie          180
Les mots sont créés arbitrairement et suivant le niveau du vulgaire. Aussi ne sont-ils que des signes des choses telles qu'elles apparaissent à l'imagination et non à l'entendement. Ce que montre clairement le fait qu'à toutes les choses qui sont seulement dans l'entendement, et non dans l'imagination, on a souvent imposé des noms négatifs comme incorporel, infini, etc., et qu'on exprime aussi négativement beaucoup de choses positives et inversement, par exemple : incréé, indépendant, infini, immortel, etc., sans doute parce que nous imaginons beaucoup plus facilement les contraires.
Commenter  J’apprécie          100
"dans le plaisir l’âme est suspendue comme si elle eût trouvé un bien où se reposer ; elle est donc au plus haut point empêchée de penser à un autre bien ; après la jouissance d’autre part vient une extrême tristesse qui, si elle ne suspend pas la pensée, la trouble et l’émousse. La poursuite de l’honneur et de la richesse n’absorbe pas moins l’esprit ; celle de la richesse, surtout quand on la recherche pour elle-même, parce qu’alors on lui donne rang de souverain bien."
Commenter  J’apprécie          90
"Je me bornerai à dire ici brièvement ce que j’entends par un bien véritable et aussi ce qu’est le souverain bien. Pour l’entendre droitement il faut noter que bon et mauvais se disent en un sens purement relatif, une seule et même chose pouvant être appelée bonne et mauvaise suivant l’aspect sous lequel on la considère ; ainsi en est-il de parfait et d’imparfait. Nulle chose, en effet, considérée dans sa propre nature ne sera dite parfaite ou imparfaite, surtout quand on aura connu que tout ce qui arrive se produit selon un ordre éternel et des lois de nature déterminées."
Commenter  J’apprécie          90
Quand l'expérience m'eut appris que tous les événements ordinaires de la vie sont vains et futiles, voyant que tout ce qui était pour moi cause ou objet de crainte ne contenait rien de bon ni de mauvais en soi, mais dans la seule mesure où l'âme en était émue, je me décidai en fin de compte à rechercher s'il n'existait pas un bien véritable et qui pût se communiquer, quelque chose enfin dont la découverte et l'acquisition me procureraient pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante.
Commenter  J’apprécie          80
Toute notre félicité et notre misère dépendent de la seule qualité de l'objet auquel nous sommes attachés par amour.
Commenter  J’apprécie          60
Après que l’expérience m’eut appris que tout ce qui arrive d’ordinaire dans la vie commune est vain et futile, ayant vu que tout ce qui était pour moi cause ou objet de crainte n’avait en soi rien de bon ou de mauvais, mais dans la seule mesure où mon âme en était émue, je me décidai enfin à chercher s’il n’existait pas un bien véritable, communicable, et tel que mon âme, rejetant tout le reste, pût être affecté par lui seul ; bien plus, s’il n’y avait pas quelque chose dont la découverte et l’acquisition me ferait jouir pour l’éternité d’une joie continue et souveraine.
Commenter  J’apprécie          40
"L’expérience m’avait appris que toutes les occurrences les plus fréquentes de la vie ordinaire sont vaines et futiles ; je voyais qu’aucune des choses, qui étaient pour moi cause ou objet de crainte, ne contient rien en soi de bon ni de mauvais, si ce n’est à proportion du mouvement qu’elle excite dans l’âme : je résolus enfin de chercher s’il existait quelque objet qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et par quoi l’âme, renonçant à tout autre, pût être affectée uniquement, un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine."
Commenter  J’apprécie          40
La pensée vraie ne se distingue pas seulement de la fausse par un caractère extrinsèque, mais surtout par un caractère intrinsèque. Si, par exemple, un ouvrier conçoit un ouvrage qui n'a jamais existé et n'existera jamais, sa pensée est cependant exacte : que cet ouvrage existe ou non, sa pensée reste la même. Au contraire, si on dit que Pierre existe sans savoir s'il existe réellement, la pensée de qui le prétend est fausse ou, si l'on préfère, n'est pas vraie, même si Pierre existe réellement.
Commenter  J’apprécie          30
(des propriétés de l'entendement) "les idées que nous formons claires et distinctes semblent découler de la seule nécéssité de notre nature, de sortes qu'elles semblent dépendre absolument de notre seule puissance ; et l'inverse pour les idées confuses, car elles se forment souvent malgré nous."
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (226) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    440 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}