AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lebelier


La lecture de l'Ethique est assez ardue. le lecteur contemporain n'a guère l'habitude de ce style scolastique avec ses propositions, démonstrations, ses scolies et corollaires.
Avant de lire l'Ethique, j'ai eu la chance de tomber sur le livre d'Alain « Spinoza » qui est une explication claire de cet ouvrage et nous le fait lire sous un angle plus serein.
Ces quelques notes sont un résumé de notes beaucoup plus vastes que j'ai prises au fil de ma lecture et un condensé de ce que j'ai pu modestement en retirer.
Par là même, la lecture est une sorte de répétition d'une hypothèse mathématique que l'on démontre et que l'on explique ensuite. Les scolies sont des moments de repos de l'esprit dans lesquelles l'auteur donne des exemples plus probants.
Spinoza part de l'existence de Dieu en tant que « substance constituée d'une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie. »
Il s'est proposé, dans son Ethique (Spinoza, pas Dieu) de procéder comme dans la géométrie. Si j'ai bien compris, je peux considérer que Dieu est le cercle (infini et éternel) qui englobe tout : la Nature, les hommes, les animaux et objets.
Dieu est en l'homme. Il est à la fois ordre et confusion, essence et existence mais l'homme doit se méfier de son imagination -l'idée de confusion - qui l'entraîne à avoir une notion fausse de la divinité car « Dieu est tout et perfection. » Seul l'homme est trompé par ses propres sens :

« Car la perfection des choses doit s'estimer seulement par leur nature et leur puissance, et elles ne sont donc pas plus ou moins parfaites parce qu'elles plaisent aux sens de l'homme ou les offensent, conviennent à la nature humaine ou lui répugnent. »

L'homme passe à travers trois sortes de connaissances : le premier genre qui est l'imagination, le fantasme, l'idée confuse, le deuxième qui est la raison, la logique la connaissance apprise, enfin le troisième genre qui est l'intuition de l'Ame ou science intuitive qui est

« … l'idée adéquate de l'essence formelle de certains attributs de Dieu, à la connaissance adéquate de l'essence des choses. »

Il va donc falloir distinguer les causes et les idées adéquates (issues de Dieu et revenant à lui) et les causes et idées inadéquates, issues de l'imagination, imparfaites et vagues.
Il ne lui reste plus qu'à faire en sorte que la Raison prenne le pas sur les Passions, affects ou affections – cela dépend certainement des traductions – car l'ouvrage fut d'abord écrit en latin, langue de communication intellectuelle de l'époque, pour atteindre la Béatitude aspiration suprême de l'Ame car elle contient l'Amour divin : puisque Dieu « s'aime lui-même » et que Dieu est cause de tout, alors Dieu aime les hommes et cela est une seule et même chose.
Spinoza va démontrer, fouiller, prouver comment l'homme peut parvenir à la Joie, ne pas se laisser envahir par la Tristesse et son cortège de passions du corps corruptible mais au contraire la rejeter pour une Béatitude qui participe de l'éternité des choses puisque il est quelque chose d'éternel dans la Raison elle-même. La Béatitude ,selon Spinoza amène l'homme à une grande liberté et le libère du joug des passions sensuelles.

« La Béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle-même ; et cet épanouissement n'est pas obtenu par la réduction de nos appétits sensuels, mais c'est au contraire cet épanouissement qui rend possible la réduction de nos appétits sensuels. »

Tout cela est bien sûr à l'opposé des religions du martyre où les fidèles pensent que plus ils souffrent, plus ils méritent le paradis. Or il semble que pour Spinoza, le paradis soit dans cette Béatitude à la fois immanente et éternelle, lorsque l'homme est libéré de ses passions. Mais pour y parvenir, il faudra quand même faire des efforts car :

« Comment serait-il possible, si le salut était sous la main et si l'on pouvait y parvenir sans grand-peine, qu'il fût négligé par presque tous ? Mais tout ce qui est beau est difficile autant que rare. »

Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}