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3,91

sur 716 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aussi loin que remonte mes souvenirs c'est mon premier livre qui parle de la seconde guerre mondiale. Cette première fois est un succès ! J'ai adoré, Sébastien Spitzer a réussi à me transporter en 1945, L Histoire raconté sous forme de roman c'est beaucoup mieux que de simple cours! (Attention la suite spoil)

Dans le livre, on va suivre 4 rescapés des camps : Aimé, Judah, Fela et Ava. Dans cette ordre, car Aimé va mourir brûler dans une grange au début du roman, Judah est tué par un fermier puis manger par les cochons (à ce qu'il paraît ils mangent même les os...), Fela qui après avoir accompagné sa fille Ava en sûreté va mourir de la gangrène et Ava la dernière rescapé né dans un camp survivra.

En parallèle, on suivra l'histoire de Magda Goebbels, la "première dame" du troisième Reich, amie d'Adolf Hitler. Cette femme a véritablement exister et a tout pour être un personnage de roman. Dans le bunker du Führer, elle organise ses derniers jours et ceux de ses six enfants, qu'elle empoisonnera.

De plus les lettres de son père Richard Friedländer, qui est juif et enfermé dans un camp de concentration vont nous apparaître progressivement le long du roman. On comprendra au travers de ces lettres que Magda a abandonné son père et est une honte car elle renie ses origines juives. Ces lettres vont être transmise par les rescapés des camps à une photographe Lee Meyer qui les publiera.

L'histoire est très touchante et raconté à merveille. C'est presque un coup de coeur pour moi. Je suis très contente que le premier roman que j'ai lu sur la seconde guerre mondiale soit celui de Sébastien Spitzer! J'ai hâte de le rencontrer au festival du premier roman!

PS : Merci aux éditions de l'Observatoire!
Lien : http://machalise.blogspot.fr
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Tout d'abord, j'ai peiné à entrer dans le récit. L'écriture de Sébastien Spitzer est assez dense, parfois poétique, chargée de longues phrases parfois un peu hermétiques. Puis, peu à peu, je me suis habituée à ce style et je me suis entièrement laissée happer par cette histoire.

La structure du récit lui imprime un rythme particulier car elle alterne les points de vue des différents personnages : nous avons chaque fois un chapitre centré sur Magda Goebbels, suivi d'un chapitre centré sur le groupe de rescapés des camps pendant leur marche forcée. Puis, entre ces passages écrits à la 3e personne du singulier, nous découvrons des lettres d'un père qui s'adresse directement à sa fille et qui semblent avoir été écrites plus tôt dans l'histoire, quand les prisonniers étaient encore dans les camps de concentration. Cette alternance permet au lecteur de bénéficier de « bouffée d'air » lui permettant de changer de perspective. Aucune n'est particulièrement réjouissante mais, les passages dans le bunker notamment, sont assez oppressants et cela fait du bien de ne pas y rester enfermé trop longtemps.

L'un des points forts de ce roman est assurément le développement qu'il est fait des personnages. Celui de Magda est particulièrement réussi : on aurait presque envie de s'attacher à cette femme dont on comprend que l'enfance est loin d'avoir été idyllique. On comprend cette soif de reconnaissance qui semblait la dévorer au point d'embrasser la cause nazie dans le seul but de devenir quelqu'un d'important. Cela va la pousser à se détourner de son passé et d'une grande partie des personnes qui l'ont aimée : c'est une femme seule, malgré sa position et l'auteur a réussi à faire en sorte qu'on puisse s'y attacher. Puis, par moments, il nous la montre sous son jour le plus exécrable et tout ce qu'elle parvient à nous inspirer, c'est de l'horreur… C'est vraiment très réussi ! Les prisonniers, quant à eux, sont tous des personnages qui inspirent le respect : ils sont encore chargés de l'espoir de sortir de cet enfer et de pouvoir retrouver leurs proches. Ils témoignent des atrocités qu'ils ont vécues de manière froide, quasi détachés d'eux-mêmes mais leurs témoignages sont empreints d'une grande force et d'une volonté que leur histoire ne soit pas oubliée.

Ce roman décrit également la lenteur de la libération pour les prisonniers des camps : les rumeurs de l'arrivée des Américains et des Russes leur sont parvenues bien avant qu'ils ne puissent réellement sortir. Et durant ces semaines, la cruauté de leurs bourreaux n'a cessé d'augmenter… C'est une réalité qui ne m'était pas apparue aussi clairement dans d'autres romans ou films que j'ai pu « consommer » à ce propos.

Enfin, ce roman, c'est celui d'un déclin vécu de l'intérieur : avec Magda, nous sommes dans le bunker, aux côtés d'Hitler lorsqu'il s'aperçoit que tout est fini. On s'immisce dans leurs derniers moments de vie, lorsqu'ils comprennent qu'ils ont vécu l'apogée de leur rêve et que désormais, il ne leur reste plus que la mort pour échapper à la honte de leur échec et « finir leur oeuvre en beauté ».

Ce premier roman de Sébastien Spitzer m'a vraiment bouleversée à plusieurs reprises : je l'ai trouvé original dans son traitement de la Seconde Guerre mondiale, de par les personnages qu'il nous permet d'approcher et les moments qu'il choisit d'illustrer. C'est un récit sombre où la perte est omniprésente mais qui nous offre également de l'espoir, notamment, à travers le personnage d'Ava. Je n'ai qu'un conseil à vous donner : foncez !
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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A force de le voir doucement mais sûrement émerger des critiques littéraires, et toujours en termes élogieux, et bien j'ai fini par me le procurer – je suis très influençable, c'est fou !
Pour une fois, je n'ai aucun regret puisqu'il fait partie de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire !

Le récit débute dans une file de détenus - des juifs - qui marchent vers un train, puis vers une grange. On veut les empaqueter dedans et y mettre le feu. Ne plus laisser de traces. Heureusement, certains arrivent à s'échapper. Dont un qui garde des précieux papiers. Un secret historique, entre autres écrits. Et une jeune enfant qui va devoir en prendre la charge. Puis le chapitre suivant s'ouvre sur une Magda Goebbels qui comprend que la fin du IIIe Reich est proche...

Trop en dire ne serait pas permis, ce livre est d'une puissance émotionnel de par son contexte historique (la fin de la Seconde Guerre Mondiale), ses protagonistes et la construction narrative, qu'il est plus judicieux de laisser la surprise de la découverte faire son oeuvre. Et comme je suis du genre sympa, je vous invite fortement à vous y plonger.

Et en moins mystérieux, c'est un très beau roman, qui aborde un sujet sensible (attention, si vous n'êtes pas attirés par la Seconde Guerre Mondiale, ne perdez pas votre temps !), traité un nombre incalculable de fois par des milliers d'écrivains, cependant on a un angle nouveau, un secret historique qui n'est pas évoqué dans les manuels scolaires. L'alternance des deux histoires mises en parallèle - et donc des deux protagonistes - fonctionne parfaitement. le résultat est esthétiquement beau et sur le plan émotionnel, c'est fort, grossièrement ça donne : les méchants perdent et les gentils gagnent. C'est émouvant et plein d'espoir à la fois. Martha Goebbels est un personnage qui ne gagne pas à être connue, cependant c'est enrichissant de se focaliser sur elle, d'en apprendre plus sur cette femme, sur le pourquoi et le comment elle en est arrivée là.
Quant au lien qui unit ces deux récits est inattendu et subtil. Subtil est d'ailleurs le mot parfait pour exprimer la justesse du texte et la qualité de l'écriture de l'auteur.

Remarquons également  que c'est le premier roman de Sébastien Spitzer, et s'il garde son style, c'est clairement un auteur à suivre de près !
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Deux fils narratifs s'entrecroisent dans ce roman. L'histoire de la fuite de 3 rescapés des camps, Judah, Fela et Ava, une petite fille qui conserve précieusement des rouleaux, vient se mêler à l'histoire de Magda Goebbels, isolée dans un bunker avec ses enfants, son mari, Hitler, etc. Tandis que la petite Ava rencontrera des personnes qui l'aideront survivre, Magda Goebbels vit ses derniers jours.
« Ces rêves qu'on piétine » explore le passé, la personnalité de Magda Goebbels, et ce lien rompu avec un père juif qu'elle reniera. C'est une femme d'apparence, qui a réalisé son voeu d'être la première dame du Reich. Une femme froide et hautaine qui a renoncé à la tendresse et à l'amour pour ses rêves de grandeurs, qui craint que son passé lui nuise et qui va commettre l'irréparable en tuant ses propres enfants. Toute sa froideur, sa dureté, se retrouve dans les mots, le langage franc et sans réserve employé dans le roman. « elle oubliait la répulsion que lui inspirait son profil de rongeur. […] Joseph dominait. le soir, elle s'était résolue à lui ouvrir ses cuisses. » Pour parler de son mari, voici les mots employés : « ce boiteux de Joseph » ou encore « ce nabot boiteux ». Magda est gonflée d'orgueil d'être à sa place, elle aime être l'objet d'adoration d'Hitler, être dans les tribunes d'honneur, mais la fin du Reich approche, et Magda sombre peu à peu… Face à un tel personnage, aucune empathie n'est possible, ainsi ses agissements sont racontés mais jamais justifiés.
Ces rêves qu'on piétine est un livre fort qui rend hommage à ceux qui sont morts aux camps, à ceux qui ont survécu. On sent que l'écriture est différente, plus hachée, plus urgente, car l'enjeu est la survie et la mémoire. « Il faudra pouvoir dire tout ça, un jour. Raconter. Faire mentir Ebender. Prouver qu'il avait tort. Qu'ils survivraient ! Ne fût-ce qu'un seul ou la trace d'un.« p8. Sur les routes, la lutte est constante pour échapper aux allemands, à la mort, pour trouver la force d'avancer malgré l'épuisement. Les lettres que portent Ava dans son sac sont fictives, mais elles sont le fruit des études de l'auteur et permettent de donner corps au père de Magda Goebbels. Elles sont bouleversantes. Dans la première lettre, celle d'un père qui souffre à sa fille, aucun nom n'est cité. On devine de qui il s'agit. Plusieurs lettres du père de Magda sont placées entre deux chapitres et crée du lien entre les deux fils narratifs. Puis les lettres du père laissent place à celles d'autres prisonniers, qui ont écrit leur propre histoire. On perçoit très vite comme une sentence p 86 : « Ses lettres, ses mots, passés de main en main. Elles finiront leur course, ces lettres et celles qui suivent, yizker-bikher, jusqu'à la fille honteuse. Leur destination. » et p 210 « nous porterons ces lettres jusqu'à toi, Magda Goebbels, fille de Friedländer. Nous te tuerons de nos mots ».
Sebastien Spitzer a écrit un premier roman marquant, qui m'a permis de découvrir des éléments historiques que je ne connaissais pas. Je me suis plongée tout de suite dans ce roman rythmée, à la construction efficace. Certaines scènes déstabilisent, marquent par leur force d'évocation, c'est bien cela qui fait la puissance de ce roman.
Lien : https://aucafelitterairedece..
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Quoi ? Encore un roman traitant de la Seconde Guerre mondiale ? Non je passe mon tour, j'ai eu ma dose avec la rentrée littéraire de 2016 ! Et puis, cette visite chez mon libraire préféré déclenche ce petit quelque chose dans ma tête de lectrice. Zou dans mon sac !
Sébastien Spitzer nous plonge dans les derniers instants du régime nazi mais avec une double vision : celle des bourreaux qui sentent que leur pouvoir faiblit et celle des survivants qui font de leur lutte chaque instant.
Avril 1945, Magda Goebbels se réfugie avec ses six enfants dans le bunker du Führer, côtoyant les disciples d'Hitler. Emmurée, elle se remémore son passé. Cette gamine pauvre, élevée par des religieuses en pensionnat, qui tombe plus tard amoureuse d'un avocat dont elle aura un fils Harald qu'elle idolâtre plus que tout. Cette femme qui lors d'un meeting politique tombe sous le charme du gauleiter. Fascinée par le pouvoir et la domination elle voit son univers sombrer lors de l'arrivée des Américains.
« Montrer le bon exemple. Apprendre à étouffer ses doutes, les jeter, s'en débarrasser. le poids des morts est un fardeau. Les doutes détruisent. Les certitudes élèvent. Les ambitions, la volonté, la force et le courage font la grandeur. le doute est une mort lente, un épuisement de la race. Il y aura une victoire ou une chute. Mais pas de renoncement. »
En parallèle, Ava, trois ans, rescapée des camps avec sa maman Fela. Elles fuient les atrocités à travers les champs jusqu'à croiser la route d'un certain Judah qui trimbale avec lui un rouleau de cuir contenant les lettres de Richard Friedländer destinées à sa fille, Magda. Ava se voit porteuse de ce symbole de mémoire qui par la suite contiendra beaucoup plus de témoignages de survivants.
« Hier, deux vieux comme moi, c'est-à-dire pas si vieux, sont morts sous mes yeux. Ce camp est un accélérateur. Il ruine toute espérance. »
« L'esprit du Mal existe, ma fille. Il est entré dans ce camp. J'ai vu son visage. Sa couleur. Ce sont les hommes de Hitler. Ses clones aryens. Tellement plus hommes que nous autres qu'ils sont devenus les prédateurs. Des loups pour l'homme, comme dans le Léviathan. »

Ces rêves qu'on piétine' est un roman où l'humain prône, il a sa place du mauvais côté de l'Histoire avec Hitler, ce fou qui a fait trembler le monde avec ses idéologies diaboliques, mais aussi et heureusement du bon côté de l'Histoire où ces survivants ont fait preuve d'un immense courage pour affronter la folie d'un homme.
Le sujet de la Seconde Guerre mondiale est traité à la fin du conflit et cela change des autres textes sur cette période. On y découvre la place de Joseph et Magda Goebbels auprès d'Hitler. Magda prend une revanche sur ce passé dont elle a tellement souffert. Elle mène à la perfection ce rôle de femme puissante du IIIème Reich allant jusqu'à tuer ses enfants. Comment peut-on en arriver là ? Que se passe-t-il dans sa tête ? Grâce au travail de recherches que l'auteur a mené nous pénétrons la tête de Magda Goebbels sans pour autant en excuser le geste. Je précise que ce n'est pas un roman d'Histoire, le père de Magda tient une place prépondérante tout au long du récit ce qui donne une autre vision sur cette femme.
Les lettres signifient l'horreur des camps de concentration, l'inimaginable à nos yeux. Ava en est l'unique héritière et les bichonnent tel un doudou, ne pas les perdre pour ne pas oublier.
Sébastien Spitzer maîtrise son sujet du début à la fin, il le raconte avec justesse sans tomber dans le pathos. Certains passages sont insoutenables mais indispensables dans la construction du récit, laissant le lecteur s'imprégner au plus près de cette part de l'Histoire.
« Il a retenu la leçon. Pour survivre, il faut s'oublier. Oublier l'épuisement. Oublier les blessures. Oublier ce creux au bide. Oublier ses besoins et les odeurs d'urine et de merde qui leur collent à la peau parce qu'ils n'ont pas d'autre choix que de se chier dessus, sans perdre la cadence. »
« On ne dénombre pas les juifs. On ne les désigne pas. Ils sont. Ils existent. Ils vivent. Les chiffres qu'on leur a tatoués sur la peau sont une désignation mortelle, un doigt comptable qui les livre à la mort. On ne compte pas les Juifs. »
Un livre profond qui trottera longtemps dans ma petite tête…

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Magda FRIEDLANDER est juive. Petite, sa mère lui a caché qui était son père. Elle est élevée par les soeurs religieuses, sa mère ayant peu d'instinct maternel. Souvent en marge des autres, elle va se forger une ambition énorme dans la vie, se mariant à un riche industriel allemand, Quandt (l'Empire des piles Varta, les descendants sont encore des actionnaires importants de BMW) puis au bras droit d'Hitler, Joseph GOEBBELS. Devenue l'égérie du Reich, elle a totalement effacé de sa biographie ce père … juif qui pourrait faire tomber tout le château de cartes qu'elle a patiemment construit toute sa vie ! C'est ce même père qui écrit à sa fille, d'un camp de concentration, pour qu'elle lui fasse un signe, qu'elle accepte les courriers qu'il lui envoie, qu'elle sauve ce père si près de la mort. Sébastien SPITZER fait se côtoyer en parallèle ces deux trajectoires si diamétralement opposées … Emouvant, révoltant, pathétique …
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Ce roman nous amène a la fin de la 2eme guerre mondiale! Ce n'est pas le premier que je lis sur cette période, mais celui-ci est, de loin, un des meilleurs de ma liste. je n'ai pas de mots pour décrire cette "Première Dame"...je suis stupéfaite! L'écriture est fluide et très belle. Même si on connaît la fin avant de le lire, ce livre nous tient en haleine jusqu'au bout!
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