AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 716 notes
Il y a là un bon sujet (les derniers jours de Magda Goebbels et de ses enfants dans le bunker), une idée de roman choral aussi. Mais quelque chose manque; un souffle probablement.
Le lien entre les personnages (Ava, Magda) ne se dévoile certes qu'à la fin mais c'est finalement plus malaisant que facteur de suspens.
Le roman, les personnages semblent manquer d'épaisseur. Ce qui ferait un bon article de magazine s'étire ici sur plus de 300 pages.
Assez ennuyeux globalement.
Commenter  J’apprécie          50
Lu en 2018. Si je salue l'entreprise de documentation qui a permis à l'auteur d'écrire ce roman, j'avoue n'avoir pas été très sensible à sa plume.
Un roman choral composé d'une alternance de chapitres courts qui racontent, d'une part l'ascension fulgurante de Magda (future Goebbels), de son heure de gloire à sa funeste destinée et, d'autre part, la tentative de survie de quatre personnages des "marches de la mort"... Un style que j'ai trouvé trop dépouillé, n'incitant pas assez le lecteur à pousser l'analyse, à approfondir sa réflexion. Pour ma part, un récit trop déséquilibré dans sa structuration pour me captiver totalement.
Commenter  J’apprécie          40
Si l'histoire retient le couple Goebbels comme la représentation du fanatisme le plus dévoué au IIIe Reich et une participation éminente à l'idéal Nazi, Magda Goebbels est l'incarnation du filicide dans toute son horreur.
Comment comprendre un tel acte ?
Sébastien Spitzer propose une approche de la personnalité de Magda, cohérente avec l'aboutissement criminel de sa vie.
Entre conscience et lucidité, Magda ne serait pas cette illuminée mais plutôt une personne au contrôle élevée de ses actions.
Magda n'est ni dupe ni stupide, et elle oeuvre auprès des hauts dignitaires du parti Nazi pour arriver à ses fins.
En mettant en parallèle le destin de la mère juive Fela, l'auteur ne tombe pas pour autant dans le roman moraliste.
Sébastien Spitzer renoue aussi avec une richesse d'écriture remarquable qui échappe au style direct et minimaliste du roman actuel.
Malgré le peu de crédibilité du personnage de la fillette Ava, Ces rêves qu'on piétine est une fiction à la réalité impressionnante.
Commenter  J’apprécie          80
Ce premier roman de Sébastien Spitzer, que je découvrais enfin début octobre, n'est pas passé loin de figurer au titre de mes déceptions du mois. Ce qui l'en a sauvé tient en un nom glaçant : Magda Goebbels.

Deux histoires s'alternent. Même époque, lieux différents. le bunker berlinois construit par Hitler pour se cacher alors que l'Allemagne tombe pour l'une ; les routes spectatrices des “marches de la mort” empruntées par les déportés enfin libérés pour l'autre. Bien sûr les deux histoires finiront par n'en faire qu'une, apportant un éclairage sur celle qui aura tenu l'un des principaux rôles féminins du IIIe Reich.
Me voilà donc avec, entre les mains, une sorte de biographie romancée de Magda Goebbels à qui je trouve quelques défauts (à l'une comme à l'autre^^) mais qui a exercé sur moi une vraie fascination… Cette femme froide et terrible fait des choix de jeune fille, d'épouse, de mère difficiles à comprendre, de même que l'est son entêtement aveugle.

De mon point de vue, c'est dommage que ces éléments biographiques aient été mêlés à tant de fiction. Je pense que je m'en serais contentée et que les inventions romanesques et un style parfois désincarné m'ont écartée du récit.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai adoré ce roman historique qui nous replonge dans une période troublante de l'Histoire.
Avril 1945, la fin de la seconde guerre mondiale est proche... Deux histoires s'entrecroisent : celle de Magda Goebbels dans une Allemagne qui s'effondre et celle d'Aimé, un juif prisonnier des camps de concentration. Magda Goebbels est la femme de Joseph Goebbels, ministre de la propagande sous le troisième Reich. Cette femme ambitieuse est prête à renier sa famille et ses souvenirs d'enfance. En effet, ce que l'on sait moins d'elle c'est qu'elle est la fille de adoptive d'un commerçant juif. Son père sera parmi les premiers raflés et malgré l'indifférence de sa fille, il continuera de lui écrire.
Un récit passionnant, émouvant d'autant plus qu'il n'est pas fictif. Une belle écriture, directe, épurée, des phrases courtes.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai beau me fixer une liste pour l'année, lorsque je tombe sur un livre évoquant la Seconde Guerre mondiale, je craque systématiquement...
Si je me suis arrêtée sur CES REVES QU'ON PIETINE de Sébastien SPITZER, c'est que ce roman (inspiré en partie de faits réels) avait l'avantage d'évoquer la vie de Magda Goebbels, moins célèbre que son sinistre mari mais néanmoins figure de proue puissante du troisième Reich, tant elle avait l'oreille d'Hitler. Il abordait son histoire sous un angle particulier : celui de sa vie personnelle (de son enfance à sa mort). Et quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre qu'elle avait été adoptée par Richard Friedländer... un père adoptif fort gênant puisqu'il avait la particularité encombrante d'être un juif !

Ce livre se partage donc entre plusieurs histoires :

- celle qui, au travers de différents personnages (Aimé, Judah, Fela, Ava), évoque les derniers sursauts des nazis, acculés par les bombardements subis et l'arrivée prochaine des Russes et des Américains, se lancent sur les routes (les fameuses Marches de la mort) pour, de quelque façon que ce soit, achever leurs prisonniers, issus de différents pays, mais tous ayant transité par les camps de travail ou d'extermination, et tous destinés à mourir, car juifs.
Au fil de l'avancée de cette marche et des dernières exactions commises par les nazis, on apprend qu'il est important de protéger une certaine sacoche au sein de laquelle des documents importants se doivent de parvenir au mieux à une destinataire particulière, au moins aux Alliés. C'est ainsi que plusieurs personnes en seront les dépositaires.

- celle des derniers jours des principaux dirigeants nazis planqués dans leur forteresse souterraine à Berlin et confrontés à l'arrivée imminente des Russes, au rang desquels Madga Goebbels qui trompe son angoisse et la course inéluctable du temps, en évoquant son passé et notamment sa position de fille auprès d'une mère immature, de femme auprès d'un homme volage et monstrueux, d'amie fidèle auprès du chancelier Hitler, de mère intransigeante mais néanmoins aimante auprès de ses sept enfants (dont six qu'elle n'hésitera pas néanmoins à tuer de ses mains).

Ces deux histoires s'entremêlent dans les différents chapitres, comme pour mieux montrer les destins parallèles qui se jouent dans la course du temps...

- et puis, dans une écriture en italiques et dans des chapitres séparés, le lecteur est amené à découvrir la correspondance d'un homme (qui a été raflé et dont on comprend qu'il est en camp de concentration) qui s'adresse à sa fille et qui, au seuil de la mort, exprime ses regrets face à la séparation qui a été la leur. Correspondance précieuse dès lors que l'on comprend qu'il s'agit du père adoptif de Madga Goebbels... Ces lettres comptent parmi les documents présents dans la fameuse sacoche et sont à faire parvenir à qui de droit, s'il en est encore temps ou pour faire savoir au plus grand nombre cette cruelle réalité.

Ava, petite fille orpheline, sera la dernière dépositaire de la sacoche qui, contre sa volonté, atteindra toutefois son but et révèlera son contenu par l'intermédiaire d'un personnage de photographe de guerre Lee Meyer (inspiré par la véritable photographe de guerre américaine Lee Miller). Ce sera l'occasion pour l'auteur d'évoquer la façon dont les Américains ont été confrontés à la réalité des camps, comment ils ont pris en charge les survivants et comment ils ont avancé jusqu'à Berlin.

Mais celle-ci n'arrivera pas à temps pour confronter Madga à l'amnésie de son histoire, puisque, un à un, les hauts dignitaires du régime nazi feront le choix de se suicider dans leur bunker, dont Madga et ses enfants. Ce sera l'occasion pour l'auteur d'évoquer ces quelques semaines de déni total puis de tension extrême jusqu'à la fin... et les circonstances de la découverte par les Russes des différentes personnes décédées.

Pour moi qui lit beaucoup de livres de témoignages sur la Shoah et la Seconde guerre mondiale, tout cela n'était pas très nouveau (hormis l'histoire personnelle de Magda Goebbels).
J'ai été gênée par l'évocation des jours dans le bunker, tant ce qui était raconté semblait copié/collé avec ce que j'avais lu dans une précédente lecture (J'étais Garde du corps d'Hitler de Rochus Misch).
J'ai pensé au plagiat mais j'ose espérer qu'il ne s'agit-là que d'intertextualité particulièrement inspirée.

Néanmoins, l'écriture est particulièrement fluide et on se laisse facilement embarquer dans la dramaturgie des différentes histoires. La présence d'une postface de plusieurs pages, à la fin du roman, permet d'identifier les aspects qui relèvent de la fiction et ceux qui relèvent de la réalité (l'auteur a puisé à la source de nombreuses archives d'historiens), mais aussi les zones d'ombre restant à éclairer.

Un livre intéressant donc, car bien documenté et bien écrit, pour qui s'intéresse à cette période de l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          70
Ce roman se concentre sur les derniers jours de la 2nde Guerre Mondiale, juste avant que l'Armistice ne soit signé, et s'intéresse particulièrement à une femme, la première femme du IIIème Reich, l'épouse et la mère modèle de l'Allemagne nazie : Magda Goebbels, femme de Joseph Goebbels, ministre de la propagande et proche d'Hitler.

Ce récit est passionnant et se lit très facilement, malgré la dureté du sujet. On est saisi par l'urgence de la situation et la plume de l'auteur, incisive, retranscrit cet état d'esprit. Pour les uns, il faut tenir. Encore. Encore un pas, encore un jour. Pour les autres, il faut abdiquer. Fuir. Ou mourir dans la “dignité” selon la méthode indiquée par le Führer.

Les chapitres alternent entre Magda Goebbels, ses souvenirs, sa vie, son statut et son séjour au sein du Führerbunker et les derniers jours de nombreux juifs que les SS évacuent en toute hâte, dans des marches de la mort, fuyant l'avancée de l'Armée rouge et la libération par les Alliés.

On retrouve ainsi différents personnages, beaucoup de noms anonymes, qui se transmettent un étrange carnet, composé de nombreuses lettres, de nombreux témoignages, comme un témoin immortel de ce qui a été perpétué durant cette sombre période. Certains chapitres sont également ponctués par les lettres d'un père à sa fille, une fille qu'il a perdue, une fille qui l'a renié… Et la boucle est bouclée.

J'ai apprécié découvrir l'histoire (bien que romancée) de Magda Goebbels, et de manière générale, j'apprécie de plus en plus de découvrir l'Histoire du côté des nazis, afin de plonger et d'essayer de “comprendre” (le peut-on seulement ?!) comment une telle folie, une telle monstruosité a-t-elle pu être envisagée, partagée et approuvée par cette majorité…

J'ai aussi apprécié le parti pris de l'auteur de dépeindre une Madga Goebbels “humaine”, avec ses failles, sa fragilité, ses désillusions, son sarcasme, son cynisme… Ses rêves de gloire, sa soif de reconnaissance, portée aux nues par Hitler qui en a fait l'emblême de la femme aryenne alors même qu'elle dissimulait ses origines, pauvres et juives, en partie… alors qu'elle était une femme profondément blessée et humiliée par un mari coureur de jupons, fier de tenir les comptes de son tableau de chasse. L'envers du décor. Il est toujours instructif de soulever le rideau et de jeter un oeil sur ce qu'il se passe en coulisse…

La petite Ava est, quant à elle, très touchante. C'est une miraculée, et son histoire apporte une note d'espoir au milieu de toute cette noirceur…

Challenge Multi-Défis 2023
Commenter  J’apprécie          80
Magda FRIEDLANDER est juive. Petite, sa mère lui a caché qui était son père. Elle est élevée par les soeurs religieuses, sa mère ayant peu d'instinct maternel. Souvent en marge des autres, elle va se forger une ambition énorme dans la vie, se mariant à un riche industriel allemand, Quandt (l'Empire des piles Varta, les descendants sont encore des actionnaires importants de BMW) puis au bras droit d'Hitler, Joseph GOEBBELS. Devenue l'égérie du Reich, elle a totalement effacé de sa biographie ce père … juif qui pourrait faire tomber tout le château de cartes qu'elle a patiemment construit toute sa vie ! C'est ce même père qui écrit à sa fille, d'un camp de concentration, pour qu'elle lui fasse un signe, qu'elle accepte les courriers qu'il lui envoie, qu'elle sauve ce père si près de la mort. Sébastien SPITZER fait se côtoyer en parallèle ces deux trajectoires si diamétralement opposées … Emouvant, révoltant, pathétique …
Commenter  J’apprécie          00
Je n'ai tout simplement pas réussi à me faire au style de l'auteur. C'est dommage car le pitch avait tout pour me plaire, à moi la fada de fiction historique sur la seconde guerre mondiale et qui nourrit une fascination pour les monstres qui ont jouer un rôle clé dans le 3eme Reich comme Magda, la "première dame", mère pondeuse de 6 enfants qu'elle a elle-même tué et mariée à l'immonde petit boiteux haineux.
Bref, je n'ai pas accroché a la succession de phrase très courte, la manière de décrire les scènes est très inhabituel... Je me suis retrouvé perplexe et ennuyée.

La malédiction qui veut que je n'apprécie jamais un livre encensé par les critiques continue.
Commenter  J’apprécie          40
Un bon livre, surtout quand on se rappelle que c'est le premier roman de cet auteur. Un peu brumeux et elliptique au début (donnant l'impression que l'auteur tourne autour de son sujet) ; quelques raccourcis féministes ça et là (qui ne sont pas toujours utiles et exacts à mon avis); mais ce roman biographique nous propose un angle nouveau, tout à fait intéressant, sur cette très sombre période de l'Histoire Humaine. Peu à peu ou plutôt petit à petit, l'histoire se resserre, se recentre sur Magda Goebels et les sinistres conséquences du régime qu'elle a servi pour servir sa soif de pouvoir et d'ascension sociale. On est pris jusqu'à la fin, sa fin, qu'on est presque contents de voir arriver.
Commenter  J’apprécie          80





Lecteurs (1524) Voir plus



Quiz Voir plus

Ces rêves qu'on piétine

Comment Magda est censé apprendre la mort de son père adoptif ?

De bouche à oreilles
Elle reçoit un sms
Elle reçoit des lettres
Elle fait des recherches

10 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SpitzerCréer un quiz sur ce livre

{* *}