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Critique de StCyr


Corine ou l'Italie est le tribut d'amour et d'admiration que Madame de Staël rend à ce pays, patrie des beaux-arts, de la nature exubérante et du ciel serein. Avec son style grandiose qui rappelle un autre grand contemporain - Chateaubriand -, elle conte le penchant chaque jour plus fort qui unit deux êtres, Corinne et Lord Nevil, que tout semblait séparer.

En effet, Corinne représente l'amour à l'italienne, l'amour-passion, les sentiments exaltés et magnifiés; alors que Lord Nelvil est le parangon de l'amour-raison, le respect des convenances, des moeurs des ancêtres, la pudeur dans les émotions toute britannique. Cette oeuvre parait être un roman à clef tant Corine incarne une manière de Madame de Staêl idéalisée, et les évènements de la vie de son héroïne semblent correspondre à ce qu'elle-même a vécu.

Trois villes y sont principalement détaillées, à savoir Rome, Naples,Venise, mais aussi Florence, Milan et Bologne. Quelques pages sont absolument sublimes de sensibilité et par leur force pathétique, notamment celles qui, paradoxalement, semblent être très largement tirées d'oeuvre du père de l'artiste, qui n'était autre que Jacques Necker, ministre sous Louis XVI. J'ai lut avec une délectation toute particulière les pages consacrées à Naples et ses alentours et le récit de l'histoire de Lord Nelvil. Néanmoins j'introduirai ici, un bémol : à mon avis les pages consacrées à l'amour tout platonique entre les deux protagonistes et les affres de la séparation prochaine sont un peu lassantes; on y trouve une certaine outrance dans l'expression des sentiments qui caractérise la période romantique. Ce livre est précurseur en matière de féminisme, car l'héroïne du roman est une femme qui revendique son indépendance, qui a bravé les convenances par désir d'accomplissement personnel, qui ne s'est pas réfugiée dans le mariage pour y éprouver la sécurité et qui assumera ces choix jusqu'à leur ultimes conséquences. de la grande et belle littérature.
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