Citations sur Mémorial pour Geneviève Et autres tombeaux: Et autres tom.. (6)
réfugiée
dans ma chapelle ardente
pour vêtir ton spectre
de pourpre et de velours
c’est ta robe bleue
qui émerge de ta biographie
comme une petite âme
endimanchée
s’échappant
d’un vaisseau fantôme,
vers quel cimetière marin
as-tu dérivé ?
vers quels ciels, quelle contrée
quelles eaux
hormis ce fleuve quand je te parle ?
dans le coin nord de la chambre
ta voix parfois
a des accents d’infinitude
tout dépend
de quel côté souffle l’espérance
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arrive la saison des vents d’ombre
des bourrasques s’annoncent
les glaces se figent
demain la tempête
reste au chaud avec moi
ma chérie
tu as l’éternité devant toi (pp. 124-125)
« maman… »
un mot ingénu
d'une telle amplitude
tu te redresses dans ton lit
croyant à l'orage (p. 106)
pourquoi t'acharner
tu as une valise
de larmes à vider
les visages de ta fille à recomposer (p. 76)
elle a la symphonie fabuleuse
des oiseaux migrateurs
la polyphonie des chorales célestes
le rugueux et le satin des dialectes
la sonorité du persan
du créole et du danois
mais c'est en italien
que tu lui demandes le parcours (p. 64)
dès que tu ouvres les yeux
ça se pétrifie
tu as soif de mirages
mais où dans la ville
ville assassine
ville fureur de vivre
tu demandes l'aumône
d'un début de délire
tu dis que tu cherches ta fille (p. 44)
le masque de tes souffrances
je l'ai gardé dans mon coffre à bijoux
avec tes médailles de guerre (p. 20)