AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sardanapale


Paru en 1933, ce premier véritable roman de John Steinbeck est assez méconnu. On y trouve pourtant en germe les grands thèmes de son oeuvre.

Joseph Wayne, fils de John Wayne, fermier dans le Vermont, décide de quitter sa terre natale pour les pâturages de la Californie. Là-bas, il achète un vaste terrain malgré les avertissements des anciens sur les risques de sécheresse. Rejoint par ses frères, débute une vie de pionnier. le sol est fertile, les bêtes croissent paisiblement. Joseph marie Elizabeth qui lui donnera un fils, John.
Par opposition à son frère Burton, un puritain très croyant, il vénère seulement la terre, le ciel et un vieil arbre dans lequel il voit la résurrection de son père. Un cycle de mort va troubler cet équilibre.

Au Dieu inconnu est une ode à la Nature et à la vallée de la Salinas, si chère à l'auteur. C'est également une réflexion sur la croyance : Burton est chrétien, Joseph un payen. Leur frère Thomas ne vénère que les animaux. Benjy, le plus jeune, ne croit en rien. Les indiens ont leurs propres rites, célébrés en dansant sous la pluie. Un vieillard rencontré dans la vallée, sorte d'ermite explique tout le mysticisme du roman, lui qui ne rend hommage qu'au Dieu Soleil : "je le fais pour moi même, dit-il. Je ne peux pas dire que cela n'aide pas le soleil. Mais c'est pour moi. A ce moment, je suis le soleil".

Ce premier roman a donc des allures de A l'est d'Eden par son empreinte biblique (c'est une reprise du Mythe de Joseph, vendu en esclavage par ses frères et devenu roi d'Égypte) mais aussi par son amour de la terre et de la figure du patriarche. le thème de l'exode et de la rudesse de la vie paysanne peut également faire penser aux Raisins de la colère. Au Dieu inconnu est un roman émouvant, mystique, une oeuvre philosophique qui peut par moment paraître un peu ésotérique. Une lecture incontournable pour qui veut pleinement saisir Steinbeck.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}