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Critique de Annette55


«  Les soldats lisaient les nouvelles de la capitale et des autres pays conquis, et dans leurs coeurs perçait une terreur «  Si notre pays s'effondrait , on ne nous le dirait pas… » .
«  La haine des conquis ne se relâchait jamais » ….
«  La haine froide s'accentuait avec l'hiver, la haine patiente , la haine morose » …
Trois extraits de ce court roman publié clandestinement en France par le futur Prix Nobel de littérature ..
Un récit remarquable, sans concession , construit à la manière d'une pièce de théâtre aux dialogues brefs ou cyniques , cinglants parfois , peu convenus ou abrupts ….

Voici un petit village perdu au fin fond de la Scandinavie, où Les échos de la guerre ne parviennent qu'à peine jusqu'au jour où les premiers soldats nazis apparaissent au sommet de la côte ….

Les nazis désirent s'approprier le charbon produit ici.

Stupéfaction des habitants face à cette soudaine invasion puis colère sourde ensuite une forme de résistance s'organise à bas bruit , silencieusement , obstinément , animée par Olden le maire et son plus vieil ami le docteur Winter .
Ils tentent de conserver leur libre arbitre , refusent de collaborer….Créent peu à peu un rapport de force qui s'inverse face au colonel Lanser, personnage intéressant qui a déjà vécu ce genre d'expérience , il connaît les difficultés qu'un occupant peut rencontrer.
Steinbeck décrit l'aveuglement du commandant Hunter et aussi ces jeunes soldats occupants loin de chez eux devenant de plus en plus malheureux entourés d'une haine silencieuse .
«  Les hommes du bataillon «  Ces jeunes dieux de la guerre » pensaient toujours à leur pays en venaient à détester l'endroit qu'ils avaient conquis » .
On voit progressivement la peur changer de camp …

La responsabilité personnelle et collective , la résistance , l'atmosphère glaciale sont renforcées par une neige tenace , lourde , s'accumulant devant les portes ,cernant le village —- part active du conflit ——-un huit - clos , accompagnant l'accablement ambiant , la haine froide et grandissante .

C'est un excellent roman subtil , intelligent ,une réflexion sur l'absurdité de la guerre , sa violence aveugle mais surtout l'union silencieuse, la dignité jamais prise en défaut d'un peuple soumis à l'accablement , au malheur , déterminé à acheminer les occupants vers l'angoisse et le désespoir …

Une dénonciation claire et sans ambiguïté de tout régime totalitaire qui s'imposerait .
«  La ville était occupée , les défenseurs étaient décimés , et la guerre était finie » …
Il y a très longtemps que je n'avais lu un ouvrage de cet auteur .
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