Tu sais bien comment nous fonctionnons, nous les hommes, dit Thomas en essayant de plaisanter. Nous ne sommes capables de nous concentrer que sur une chose à la fois.
Le mort, est-ce qu'il avait sur lui des " enveloppes hollandaises "?"
Thomas reconnut l'expression. La façon la plus courante de transporter quelques grammes de cocaïne était de prendre un bout de papier carré, format post-it, qu'on pliait en travers comme un bec.
- Pas de problèmes d'argent chez ces gens-là", lâcha à mi-voix Margit.
C'est peut-être justement là le problème, pensa Thomas, si un gamin de seize ans a les moyens de s'acheter régulièrement de la cocaïne.
" Le cannabis, c'est bien ce que les jeunes consomment le plus ? demanda-t-il.
- Oui. Viennent ensuite les amphétamines et la cocaïne.
- Et les mélanges, médicaments et alcool ? " dit Margit. (…)" C'est fréquent , mais vraiment dangereux. Ça rend très mou ou au contraire ça donne une pêche artificielle, il y a des cas d'empoisonnement, de profonde perte de conscience. Parfois, ça rend incontrôlable, agressif, violent. C'est un putain de cocktail.
Mais s'il cessait d'être policier, qui était-il ?
Comme un caméléon, il s’était adapté, en étudiant en cachette ses amis aisés et leurs manières. Comment faire la cour à une femme, comment s’adresser à une personne plus âgée ? Il assimilait tout.
Toujours agréable polar, une suite agréable des précédents. La série présentée sur Arte lui donne de la pub
Tobbe renifla. S'ils n'étaient pas allés à Sandhamn pour la Saint-Jean, s'il n'avait pas commencé à se droguer, s'il était allé à la plage un peu plus tôt..... ça n'avait pas de sens on ne pouvait rien y changer, et pourtant il n'arrêtait pas de ressasser. Les images défilaient sans répit derrière ses paupières. Qu'avait-il fait ?
Quelqu’un la bouscula, elle heurta une poubelle.
Son regard errait au hasard. Un sanglot lui échappa et elle s’appuya à une bouche d’incendie. Mais personne ne lui prêtait attention, le brouhaha alentour montait par vagues, la musique tonitruante noyait le gémissement qui s’échappait de sa gorge.
« Faut que je retrouve le bateau », geignit-elle.
Il y avait des gens partout, mais personne qu’elle connaisse. Tout le monde parlait et riait à grands éclats de voix. Elle se boucha les oreilles pour se protéger du vacarme et, désespérée, plissa les yeux dans la lumière du soir à la recherche d’un visage connu.
Une bande d’ados faisait un barbecue sur la plage, malgré les panneaux d’interdiction. Plus loin, plusieurs policiers en gilet jaune furent rejoints par quelques autres qui garèrent leur 4 × 4 rouge devant le restaurant des Navigateurs.
La fille sur le ponton ne les remarqua pas. Ses cheveux blonds étaient ébouriffés et ses yeux fixes écarquillés. Elle boitait un peu, il lui manquait une chaussure.