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Citations sur L'île des disparus, tome 1 : La fille de l'eau (17)

Lorsque nous accostons, la coque heurte le ponton et de l'eau jaillit par-dessus bord et arrose mon jean. Ce choc froid réveille mes cauchemars.
Un bain gris et gelé. Une fumée brûlante qui m'emplit la gorge, comme du feu embrasant mes poumons. Et la surface tout en haut, si loin.
Depuis des semaines, je rêve chaque nuit que je me noie.
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Quelques faits sur la mer Baltique
Il s’agit d’une des mers les plus polluées au monde.
90 millions d’habitants vivent dans les neuf pays qui l’entourent.
Les trois problèmes les plus graves sont le rejet de polluants toxiques, l’eutrophisation et la surpêche.
Il s’agit d’une petite mer intérieure, d’une profondeur moyenne de 55 mètres seulement (contre 1500 mètres pour la Méditerranée, par exemple). Voilà pourquoi elle est particulièrement sensible à la pollution.
L’eau de la Baltique met trente années à se renouveler.
Sur les plages de Suède, on trouve 133 déchets tous les 100 mètres.
Une bouteille en plastique peut résister 450 ans dans l’eau.
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J’enfonce les doigts dans les poils rêches de Bellman et je ferme les yeux. L’animal ne bouge pas. Après un long moment, je me relève et lui caresse le museau.
- Allez viens, on rentre à la maison. Ça suffit pour aujourd’hui.
Tandis que nous nous éloignons, j’entends des buissons frémir derrière nous. Mon cœur cogne dans ma poitrine. Je cours jusqu’à la maison, Bellman à mes côtés, qui aboie joyeusement, croyant que c’est un jeu.
J’espère qu’il a raison.
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Personne ne voulait leur donner de nom, de peur de leur attribuer de la force. Nommer quelque chose, c'est reconnaître son pouvoir.
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Lorsque le petit bateau à voile s’écarta du ponton, le temps était calme, mais des nuages bas planaient à l’horizon. Ils emmenaient leur fille en mer pour la première fois.
– On est sûrs que c’est prudent ?
L’homme interrogea sa femme du regard. Elle répondit en opinant doucement. Elle connaissait bien la mer et voulait que sa fille apprenne à l’aimer. L’enfant dormait, abandonnée dans ses bras. L’eau était claire et lisse.
Le ponton disparut rapidement derrière eux. Le premier
coup de vent se fit à peine sentir. Il n’était que quinze heures, mais le soleil semblait sur le point de se coucher. Les vagues se levèrent peu à peu, déchirant la surface de l’eau et battant la coque du navire. L’écume éclaboussait la cabine, les voiles se gonflaient, prêtes à craquer.
La femme serrait sa fille fort dans ses bras. À présent,
une odeur glaciale annonçait la pluie. La petite se réveilla et regarda autour d’elle de ses grands yeux gris. Le ciel s’assombrit d’un coup.
– On doit faire demi-tour ! cria l’homme pour couvrir
les sifflements du vent.
Cette fois, la femme approuva d’un vif hochement de tête, serrant sa fille plus fort encore. La petite, enveloppée dans une couverture, ne bougeait pas un cil. On eût dit qu’elle flairait le danger. L’homme tenta de virer de bord, mais la tempête les avait trouvés. La pluie tombant à verse fouettait les voiles. La fillette gémit et se tortilla dans les bras de sa mère.
Il était trop tard pour revenir.
La mère entonna une chanson, mais le vent cinglant
avalait la mélodie. Les vagues grossissaient, menaçant
d’engloutir l’embarcation.
– Je ne vois plus rien ! s’écria l’homme.
Sa voix se noya dans les hurlements de la tempête. La mère se redressa pour regarder au loin, tout en pressant l’enfant contre sa poitrine. Quelques secondes plus tôt, elle apercevait encore les îles qu’elle connaissait depuis son enfance. Mais à présent, elle ne discernait plus rien. Dans la pénombre, les îles avaient disparu. L’horizon et le ciel s’étaient transformés en une grande nuée grise.
Un décor inconnu et effrayant.
La peur s’abattit sur elle comme une lourde pierre.
– Attendons que ça se lève ! s’écria-t-elle. Essaie de
nous mettre à l’abri !
Le bébé hurlait.
Pendant un instant, le temps sembla s’arrêter. Une vague passa par-dessus le bastingage, telle une créature maléfique déchaînée. La femme vit le fond du bateau disparaître sous ses pieds et le voilier chavira. Jamais le rythme du monde ne lui avait semblé si rapide et si lent à la fois.
Elle sombra dans le chaos, cernée d’eau et de grondements. Elle remonta à la surface après quelques
secondes. Sans même qu’elle en ait conscience, des cris
s’échappèrent de sa bouche :
– Où est-elle ? hurlait-elle, encore et encore, d’une
voix éraillée.
L’homme plongea dans les profondeurs à la recherche de l’enfant. La femme s’élança à son tour, se débattant dans les courants et se forçant à ouvrir les yeux dans l’eau noire et glaciale. Plus la cruelle réalité s’insinuait en elle, moins elle pouvait l’accepter.
La mer lui avait pris sa fille.
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– Je suis Ivar Henriksson, se présente le brun. Et voici Daniel, Daniel Berggren, ajoute-t-il en désignant son collègue qui s’est installé à côté.
– Mes parents ne sont pas censés être là pendant que vous me posez des questions ? remarqué-je.
Si je fais semblant de connaître les règles, c’est pour avoir l’air plus âgée et surtout éviter de montrer qu’ils m’effraient.
Ivar esquisse un sourire. Son expression est moins forcée que celle de Maria.
– On les a appelés, précise-t-il. Ta mère est en chemin, mais on s’est dit qu’en l’attendant on pourrait commencer.
– Commencer quoi ?
– Nous ne pensons pas que tu aies fait quoi que ce soit, Tuva, répond Ivar. Nous voudrions simplement savoir ce qui s’est passé tout à l’heure.
– Donc, ce n’est pas un interrogatoire ?
Ma voix est plus aiguë que d’habitude. Je serre les mâchoires à m’en faire mal.
Ivar hausse les épaules.
– Pas besoin de mettre un nom là-dessus, commente-t-il. On veut juste t’entendre nous dire ce qui est arrivé dans la forêt, ce dont tu te souviens. Si tu vois ça comme un interrogatoire, disons que c’en est un.
Ce n’est pas vraiment une réponse.
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L’eau nous parle elle dénonce à demi-mot le crime que les hommes commettent contre la nature. Tout est pollué, souillé, gâché.
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L'eau nous parle, elle dénonce à demi-mot le crime que les hommes commettent contre la nature. Tout est pollué, souillé, gâché.
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- Je savais que tu n’étais pas une fille comme les autres, Tuva… déclare Rasmus.
Une expression se dessine enfin sur son visage : ni le dégout ni la peur. L’esquisse d’un sourire.
- Mais je n’aurais jamais cru que tu étais magique, conclut-il.
« Magique ». C’est nettement mieux que l’idée d’être un monstre !
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Le navire tangue. Je me roule tout de suite en boule pour ne pas vomir. Depuis quelques semaines, j’ai la nausée dès que je pose le pied sur le bateau qui m’emmène à l’école.
Österman vient toujours me chercher la première. Quand j’étais petite, je me disais que c’était parce que j’étais sa préférée, que j’avais quelque chose en plus, mais maintenant j’ai compris : comme il vit aussi à Harö, du côté sud de l’île, le plus rapide est de commencer par passer me prendre.
Il n’est pas bavard, Österman. Il pilote le bateau-bus dans son vieux ciré bleu qu’il doit avoir depuis avant ma naissance. J’ai douze ans. C’est un petit homme, avec des cheveux argentés jamais décoiffés par le vent, et de profondes rides autour de la bouche. On dirait des cicatrices.
Je ne l’ai jamais entendu dire plus de deux ou trois phrases par trajet.
Alors que nous tournons vers Eknö, des gouttes m’éclaboussent le visage. Je grelotte. J’ai l’impression que le soleil ne s’est pas montré depuis des semaines. Les gouttelettes forment une pellicule mouillée sur ma peau, et je sens sur mes lèvres le goût légèrement salé de l’eau.
Tout est calme. Je préfère l’archipel en cette saison, quand les touristes sont rentrés chez eux et que les oiseaux migrateurs ont pris leur envol.
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