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Critique de le_Bison


Jackson, Mississippi, au début des années soixante. Des femmes blanches, haute bourgeoisie locale, discutent autour d'une tasse de thé, de tout et de rien, probablement du prochain comité de charité. Un thé qui fume à la bonne température servie par d'exemplaires bonnes, noires. La ségrégation raciale continue à vivre de beaux jours encore à cette époque dans ce coin de l'Amérique, si bien qu'il est de mode de construire des toilettes au fond du jardin pour que ces bonnes puissent se soulager. Tu comprends, c'est mieux pour elle, avoir des chiottes rien qu'à elles. Tu comprends, en plus, elles ne pourront pas transmettre de maladie en s'asseyant du coup sur les toilettes des dames blanches.

D'ailleurs, elles ne boivent pas que tu thé, lors de leurs réunions tupperware et parties de cartes. Il faut bien aider à passer l'ennui d'une telle vie, en plus de vérifier que l'argenterie ne porte pas de trace, et surtout qu'il ne manque pas une petite cuillère qui se serait malencontreusement envolée par je ne sais quelle magie « noire ». Bref la vie n'est pas de tout repos pour ces dames blanches. Et que dire de ces « dames » noires qui élèvent les gosses des blanches jusqu'au jour ou ces derniers les appellent « maman » ou veuillent aller sur le pot des noires…

Au sein de ces dames blanches, Miss Skeeter, fille d'un grand propriétaire terrien, à la lumière des champs de coton en fleur, se sent différente. de retour dans son pays, où elle ne semble plus s'y reconnaitre, elle souffle le doux projet de devenir écrivaine. Mais pour cela, il faut dénicher le sujet qui reflétera sa personnalité, son envie, sa foi : « les bonnes noires ». Avec la vieille Aibileen et l'insolente Minny, elle va recueillir leurs témoignages, dans la discrétion, dans la peur, dans la chaleur de la nuit.

Oh que j'ai aimé ce roman. J'avais cette musique noire qui me trottait dans la tête, j'avais cette émotion, cette rage et cette impuissance. Jusqu'au bout, je me demandais, j'espérais que le roman allait se faire, pour faire bouger les choses. Ce sont des petits actes comme ça, qui parfois font avancer les droits, la vie. Les pages se tournent et j'ai pris part ainsi à cette vie, à ces vies, des rencontres émouvantes et attachantes, entre la sueur et les odeurs de pins, là où se cuisinent les meilleurs tartes du Mississippi. D'ailleurs, tu reprendras bien une part de tarte au chocolat ?
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