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Critique de betweenthebooks


Quatrième de couverture: "Assailli dans une pièce entièrement close par quelque chose ou quelqu'un, un éminent égyptologue est plongé dans un étrange état cataleptique. Puis, peu après, au même endroit, certains objets précieux disparaissent pendant que d'autres reviennent dans de troublantes et inexplicables conditions. Et, tandis que le mystère grandit, d'autres malédictions ressurgissent, dont une sous la forme d'une main momifiée. Une main pourvue de sept doigts. Une main où scintillent d'extraordinaires joyaux, semblables à des étoiles..."

Cela commence comme un roman policier avec un mystère en chambre close doublé d'un mystère médical. Mr Trelawny est retrouvé sans connaissance et blessé dans sa chambre. Tentative de vol? Agression? Sa fille Margaret fait appel à Malcom Ross, un ami avocat et notre narrateur pour lui venir en aide. Il y a un médecin, un policier et on cherche le mystérieux agresseur, on fait des hypothèses, on soupçonne mais déjà l'irrationnel entre en jeu. le registre change brusquement au réveil de Mr. Trelawny, on quitte le roman policier pour entrer dans le fantastique égyptomaniaque. Il est question d'un tombeau dissimulé, d'une momie, de morts étranges, d'une reine d'Egypte magicienne. Bref cela devient passionnant, surtout que cette momie est censée revenir à la vie. Brr... le personnage du policier, personnage du rationnel est rapidement évacué sous la pression de l'irrationnel, comme un personnage gênant, incompatible. Il était pourtant le garant d'un fantastique au sens strict, celui qui génère le doute. On passe alors au récit "fantastique" plus traditionnel, c'est-à-dire qui fait peur.

Pourtant je n'ai pas eu peur, même pas un brin d'angoisse. En effet, le narrateur reste comme extérieur aux événements, comme peu concerné et plus occupé par un autre sujet: Margaret, la fille de Trelawny. Ses considérations sur ses propres sentiments, son analyse romantique en quelque sorte, même si elle est fine, désamorce le fantastique sauf sur la fin. de plus l'angoisse que devrait susciter le danger est rapidement évacuée par une sorte de confiance amoureuse incompréhensible. Les personnages n'ont presque pas peur, alors nous non plus. L'édition propose deux fins, une heureuse et une malheureuse. L'intérêt de la fin heureuse, qui n'est pas l'originale, est relative. L'autre est plus saisissante par sa brusquerie, sa violence et son absence de réponse, faisant alors place à un efficace retour du vrai fantastique.

Pour être honnête, je ne sais pas si j'ai aimé. Il y a des passages extraordinaires sur l'impact des connaissances anciennes sur le monde moderne, une belle réflexion sur le progrès des sciences et des découvertes en égyptologie. Même si le texte est daté tant au niveau des connaissances scientifiques qu'en égyptologie (ou en considérations sur la place des femmes et sur leur nature), il montre un monde moderne qui voit dans la science l'humanité en progrès. de même, les descriptions et le récit sont colorés, précis, évocateurs et pittoresques. En réalité, il y a comme un goût d'inachevé. La préface de David Glover le dira mieux que moi:

""Il serait impossible de dire que penser exactement du Joyau des Sept Etoiles de M. Bram Stoker", confessait un critique américain en 1904, avant d'ajouter immédiatement que "c'est un de ces livres qui mettent le jugement au défi en raison même de l'intérêt qu'ils suscitent". (...) le "Mystère égyptien" de Stoker créa un sentiment de gêne qui se révéla difficile à exorciser. (...) Aujourd'hui encore, il reste comme une sorte d'énigme, comme un roman qui résiste aux interprétations et qui demeure l'oeuvre "la plus difficile à étiqueter" de Stoker."
Lien : http://ahezcess.canalblog.co..
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