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EAN : 9782954249339
le chant du merle (30/11/-1)
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Albert Strickler – Pour quelques becquées de lumière – Journal 2013
le chant du merle ( 20€- 434 pages)


Comment aborder la lecture du Journal 2013 d'Albert Strickler quand sa livraison arrive avec le printemps? Sempiternel dilemme. A chacun de choisir.
Saluons la persévérance du diariste, vu les difficultés à se faire éditer.

La couverture et le titre retiennent notre attention par cette offrande de lumière et ce partage de tendresse. On retrouve avec plaisir le poète dans son berceau de la Vancelle, où il veille sur ses compagnons: l'écureuil, ses arbres. Il décline un vibrant hymne aux arbres. Son amour pour cet « ingérable paradis », cet écrin de verdure, il ne cesse de nous le faire partager. Il confesse que « l'enchantement ici ne s'use jamais », et de sa terrasse qu'il prend pour le pont d'un navire, il se laisse étourdir.
Comme La Vancelle rime avec nacelle et naturel, c'est à bord d'une montgolfière qu'Albert Strickler nous convie à un survol de son année 2013. Un de ses talents est de nous faire partager l'intensité de sa relation avec ce qui l'environne et sa Sainte Victoire.

le poète contemplatif aux « mille et un yeux de paon » sait titiller tous nos sens.
On ne se lasse pas de prendre «  le thé de la lumière » dans « les tasses de magnolias ». On perçoit les grillons qui « grignotent le silence », « le chant du coucou », le « carillon de merles ». On distingue « le clavecin de la grêle », « le hautbois de la mélancolie »,
Nous parvient « le parfum suave du chèvrefeuille »,
Il nous fait saliver avec « les effluves de la première tarte aux questches ».



La météo joue un rôle prépondérant pour l'auteur. On tremble de savoir qu'il se risqua à emprunter « l'échelle du ciel verglacée » ou à être au volant d'une voiture incontrôlable, qui tanguait « comme un canoë dans la descente d'un torrent ivre ».
En août,c'est l'orage qui « donne un coup de canif à l'été » et la montagne en face qui «  fume comme un champ de bataille ».
Albert Strickler sait nous parler de nuages, pratique le « skying » à la manière de Constable, happé par « l'inouïe beauté du ciel » ou peint « les premières calottes de neige » coiffant « comme des kipas les cimes des Vosges ».

L'auteur , attentif à la marche du monde, commente quelques articles de presse ou événements d'actualité. Il nous donne ses impressions sur les spectacles films vus ou expositions. Il excelle à extirper le meilleur de ce qu'il croise.

Même si Albert Strickler ne nous a pas intimé de ne pas le secouer, on le devine plein de larmes, la sensibilité est à fleur de peau. N'attend-t-il pas « l'éclosion d'une larme » à «  la vue d'une première primevère »? le voici orphelin, éprouvé par le manque, utilisant l'imparfait. Chacun lira avec l'empathie proportionnelle à la proximité avec l'auteur. La fin 2013 fut donc un « annus horribilis » avec toute une série de chocs affectifs, plus un corps perclus de douleurs, mais l'auteur a su rebondir.



L'écrivain ne cache pas ses doutes quant à ses publications, ce qui rend d'autant plus précieux les échos de ses lecteurs, sa famille littéraire. Il sait leur être reconnaissant. Albert Strickler nous donne des nouvelles de ses proches. Avec fierté, il souligne le talent de ses fils. Il évoque les retrouvailles avec les plus jeunes. Une petite fille à qui on dédie un poème. Et nous voici émus.

Le mélomane ne manque pas de nous faire entendre la musique qui le transcende.



Lire Albert Strickler, c'est comme visiter son verger au fil des saisons, une vraie mosaïque de couleurs, c'est enrichir son carnet de citations et allonger sa liste de livres à lire ou à offrir.
C'est voyager , voir Budapest , Neuchâtel, rejoindre l'ami exilé en Sibérie.
Pourquoi voyager? « C'est se rendre à l'essentiel, se délester du futile, se désencombrer du superflu ». Lire ce journal, c'est avoir un aperçu des multiples activités de ce « flambeur d'énergie sans pareil » et balayer toutes ses publications, dont l'avant-dernière: La lumière et la mort ainsi que les titres de livres fantômes.

En fil rouge, « l'envie vive d'aller à Vézelay », projet sur le point de se concrétiser.

Albert Strickler continue à nous enchanter, en se livrant avec générosité et sincérité, et en épinglant son butin au fil des pages, au rythme haletant de la vie.

Lire ses journaux et sa poésie :
Danse avec la girouette, journal 2014 ( évocation de son expérience en résidence
à Vézelay)
Pour commander : Albert Strickler, éditions du Tourneciel, 31 rue des chalets,
67730 La Vancelle
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