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Critique de panurge


TRAGEDIE ANTIQUE

Cela commence mal. Un bataillon de Marines à l'exercice perd plusieurs hommes du fait d'un tir de mortier mal ajusté. La guerre du Pacifique est terminée, celle de Corée débute. Les morts sont des réservistes. L'indifférence à la mort des officiers de carrière contraste avec la violence ressentie par les officiers rappelés. Là se dessine déjà l'affrontement entre Templeton, commandant le bataillon, et Mannix, durement blessé à Okinawa (1945), capitaine rappelé.
Une fois les morceaux ramassés, Templeton, trouvant que certains manquent d'allant, décide d'une marche forcée de nuit de cinquante six kilomètres. le récit devient halluciné, hallucinant. La démesure (l'hubris) s'installe.La haine pointe son museau. Un affrontement majeur confronte le dogme intangible de l'ordre à la fureur humaine.
Le récit raconte cette tragédie. Culvert, ex-civil, lieutenant dans l'histoire, commente, tel un chef de choeur, cette course inéluctable vers une sorte d'abîme.
L'écriture brule les pages. La description d'une nature foncièrement hostile se ressent quasi-physiquement. le contraste entre la "caste" des guerriers et celle des "civils" s'expose simplement dans toutes ses oppositions. L'appartenance au Corps, sorte de transcendance qui modèle la façon de vivre, se réimpose à travers les conclusion des deux derniers chapitres. Mannix et Culvert redeviennent ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être : des Marines. Les épreuves extrêmes ne se "supportent" qu'à travers ce cadre.
J'avais lu "Le choix de Sophie", "La proie des flammes" et ce récit. La relecture réactive l'opinion que je m'étais faite. W. Styron écrit de façon extraordinaire ; son talent est immense ; son oeuvre est à lire.
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