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Critique de Andarta


Tout d'abord, merci à Babelio et à la maison d'édition Salvator pour ce livre.
J'avoue que le titre m'a interpellée et je me suis laissée guider par ma curiosité.
Sous-titré « Deux mystères évangéliques », l'auteur revisite à travers deux pièces de théâtre deux épisodes évangéliques : les hésitations de Ponce Pilate juste avant le procès de Jésus Christ (« le Procurateur ») et un miracle réalisé par Jésus qui guérit le fidèle serviteur d'un centurion très humaniste et pragmatique ( « Un soir à Capharnaüm »).
« le Procurateur » est une pièce relativement longue où Ponce Pilate, procurateur romain, se voit chargé du jugement de Jésus, un messie parmi tant d'autres, au milieu des problèmes d'aqueducs et de corruption de son préfet du prétoire. Tiraillé par ce dernier qui veut faire exécuter Jésus tout en tentant de sauver sa peau suite à ses escroqueries, par sa femme que ses rêves effraient ou par la conception de l'amour selon Judas et même par l'attitude hypocrite des religieux juifs, Pilate oscille et ne sait que faire, passant tour à tour pour un faible, un lâche, un pragmatique et un juste. Il semble rester dans l'indécision permanente et ne tranche que vers la toute fin et encore, poussé par sa propre conception de la situation, aidé en cela par la clairvoyance du magicien Mardouk, guide spirituel à la fois sage et impitoyable. A travers ce personnage, c'est donc les conceptions de justice, de la religion, la définition du messie et l'interrogation du dessein divin qui sont abordés à travers le philtre d'une personnalité à la fois prudente, carriériste et sans lustre, trop incertaine en son âme mais appelée de toute façon à jouer un rôle immuable et ingrat duquel il ne peut échapper.
« Un soir à Capharnaüm » nous introduit dans la maison du centurion Flavius, l'action en elle-même se déroulant en moins de 24 heures. Dans cette pièce, la question de la Foi universelle se pose face à la mesquinerie bassement humaine et au quand dira-t-on. Flavius est un personnage faisant preuve d'une très grande bonté et de volonté, prêt à tout pour sauver l'un des siens, croyant fermement aux miracles de celui qu'on surnomme le messie, même s'il est mal vu qu'un Romain vienne demander son aide… Et miracle, il y aura, effectivement…
Au-delà de ces quelques pistes de réflexions qu'offrent ces deux pièces, l'auteur parvient à nous montrer des personnages de « l'autre camp » profondément humains et perdus face à un monde dont le sens se brouille devant eux, le tout dans un style aisé, alliant même l'anachronisme par moment pour mieux encore montrer l'universalité des questions posées. Pour lui, nous sommes tous des Ponce Pilate lorsque nous sommes confrontés à des questions religieuses qui ne peuvent de toute évidence être abordées de façon purement cartésienne. Que l'on croit ou pas, là n'est pas la question, puisqu'en fin de compte, c'est le libre-arbitre même de chacun qui se retrouve ainsi questionné. Aux yeux de l'auteur, en effet, l'homme a-t-il seulement le choix dans cette grande pièce de théâtre qu'est la vie, que l'auteur en soit Dieu ou pas ?
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