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Citations sur Le Parfum (439)

Il n'évita plus désormais seulement les villes. Il évita les villages. Il était comme enivré par cet air de plus en plus délayé, de plus en plus étranger à l'humanité.
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Dieu accorde de bonnes époques et des mauvaises, mais il ne veut pas qu'aux époques mauvaises, nous nous plaignions et nous lamentions, il veut que nous montrions que nous sommes des hommes.
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La mer sentait comme une voile gonflée où se prenaient l'eau, le sel et un soleil froid. Elle avait une odeur toute bête, la mer, mais c'était en même temps une grande odeur et unique en son genre, si bien que Grenouille hésitait à la scinder en odeurs de poisson, de sel, d'eau, de varech, de fraîcheur, et autres. Il aimait laisser entière l'odeur de la mer, la conserver tout d'une pièce dans sa mémoire et en jouir sans partage.
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D'ailleurs, l'odeur humaine en général lui était en soi indifférente. L'odeur humaine, il était capable de l'imiter suffisamment bien avec des produits de remplacement. Ce qu'il désirait, c'était l'odeur de certains êtres humains : à savoir de ces êtres rarissismes qui inspirent l'amour. C'étaient eux ses victimes.
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Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le coeur des hommes.
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La mer sentait comme une voile gonflée où se prenaient l'eau, le sel et un soleil froid. Elle avait une odeur toute bête, la mer, mais c'était en même temps une grande odeur et unique en son genre, si bien que Grenouille hésitait à la scinder en odeurs de poisson, de sel, d'eau, de varech, de fraîcheur, et autres. Il aimait mieux laisser entière l'odeur de la mer, la conserver tout d'une pièce dans sa mémoire et en jouir sans partage. L'odeur de la mer lui plaisait tant qu'il souhaita l'avoir un jour dans toute sa pureté et en quantités telles qu'il puisse s'en soûler.
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A l'époque dont nous parlons, il régnait dans les villes une puanteur à peine imaginable pour les modernes que nous sommes. Les rues puaient le fumier, les arrière-cours puaient l'urine, les cages d'escalier puaient le bois moisi et la crotte de rat, les cuisines le chou pourri et la graisse de mouton ; les pièces d'habitation mal aérées puaient la poussière renfermée, les chambres à coucher puaient les draps graisseux, les courtepointes moites et le remugle âcre des pots de chambre. Les cheminées crachaient une puanteur de soufre, les tanneries la puanteur de leurs bains corrosifs, et les abattoirs la puanteur du sang caillé. Les gens puaient la sueur et les vêtements non lavés ; leurs bouches puaient les dents gâtées, leurs estomacs puaient le jus d'oignons, et leurs corps, dès qu'ils n'étaient plus tout jeunes, puaient le vieux fromage et le lait aigre et les tumeurs éruptives. Les rivières puaient, les places puaient, les églises puaient, cela puait sous les ponts et dans les palais. Le paysan puait comme le prêtre, le compagnon tout comme l'épouse de son maître artisan, la noblesse puait du haut jusqu'en bas, et le roi lui-même puait, il puait comme un fauve, et la reine comme une vieille chèvre, été comme hiver. Car en ce XVIIIe siècle, l'activité délétère des bactéries ne rencontrait encore aucune limite, aussi n'y avait-il aucune activité humaine, qu'elle fût constructive ou des tractive, aucune manifestation de la vie en germe ou bien à son déclin, qui ne fût accompagnée de puanteur.
(chap. 1)
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Le parfum est la musique que notre nez joue pour notre âme.
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Et c’est naturellement à Paris que la puanteur était la plus grande, car Paris était la plus grande ville de France. Et au sein de la capitale il était un endroit où la puanteur régnait de façon particulièrement infernale, entre la rue aux Fers et la rue de la Ferronnerie, c’était le cimetière des Innocents. Pendant huit cents ans, on avait transporté là les morts de l’Hôtel-Dieu et des paroisses circonvoisines, pendant huit cents ans on y avait jour après jour charroyé les cadavres par douzaines et on les y avait déversés dans de longues fosses, pendant huit cents ans on avait empli par couches successives charniers et ossuaires. Ce n’est que plus tard, à la veille de la Révolution, quand certaines de ces fosses communes se furent dangereusement effondrées et que la puanteur de ce cimetière débordant déclencha chez les riverains non plus de simples protestations, mais de véritables émeutes, qu’on finit par le fermer et par l’éventrer, et qu’on pelleta des millions d’ossements et de crânes en direction des catacombes de Montmartre, et qu’on édifia sur les lieux une place de marché.
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Et c’est naturellement à Paris que la puanteur était la plus grande, car Paris était la plus grande ville de France. Et au sein de la capitale il était un endroit où la puanteur régnait de façon particulièrement infernale, entre la rue aux Fers et la rue de la Ferronnerie, c’était le cimetière des Innocents.
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