AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yunnlith


Dès que j'ai aperçu le titre, je me suis jetée sur le livre : mes animaux préférés et l'Ordre Teutonique ? Mais que demande le peuple ? J'étais certaine d'adorer et....ce n'était pas vraiment le cas. Attention, le livre n'est en rien mauvais ; seulement, il correspond peu à mes goûts au final.


Quatre aspects majeurs reflétant à quel point cette oeuvre n'est pas faite pour moi :

1. le couple principal : Lilly éprouve un amour fou et inconditionnel pour "Ulfie"....ce qui m'a rappelé comme un fer les personnages des harems. Si vous n'y connaissez rien en mangas, ce sont des mangas où plusieurs filles sont follement amoureuses du personnage principal sans aucune raison si ce n'est que c'est le protagoniste et à la fâcheuse tendance à le coller littéralement au cours. Ce genre de mangas cherchant surtout à faire du fanservice gratuit plus qu'autre chose ce procédé ne me dérange pas dans ces derniers, mais dans un roman ? Je dois dire que cela a plutôt tendance à me laisser perplexe. Surtout quand ledit roman essaie de se prendre au sérieux. Autre comparaison possible : les fanfictions où les couples principaux ont aussi la fâcheuse tendance à s'aimer par la sacro-sainte "parce que". Alors, certes, l'auteur cherchera à justifier cette attitude de la part de Lily a posteriori, mais....personnellement, elle ne m'a pas le moins du monde convaincu. Mais après tout, c'est personnel, alors il est parfaitement possible qu'une fois cette explication donnée vous trouviez ce couple crédible. Quant à Udolf, j'en reparlerai quand j'exposerai quelques problèmes de l'oeuvre.

2. le "drama" : En tant que grande sadique, j'aime le tragique et le drame, voir les personnages souffrir... Ce que je n'aime pas en revanche c'est le mélodrame exagéré. Mais si vous savez, quand des fictions essaient tellement de vous faire pleurer par tous les moyens que vous ne pouvez qu'en rire ? Eh bien, à certains égards, ce volume m'a fait l'effet d'un sacré mélodrame ; mélodrame entourant encore une fois les jeunes tourteaux. L'auteur essaie tant bien que mal de créer un suspense quant à la réalisation de leur amour, mais....ça doit être parce que peu d'histoires d'amour me touchent, personnellement ça m'a juste donné envie de caricaturer les scènes. Mais, encore une fois, cela dépend de la sensibilité de chacun et peut-être serez-vous plus à même d'apprécier (surtout si vous appréciez déjà les dramas aka types de séries télévisées asiatiques).

3. La praline : "Cheesy", "cucul", "eau de rose" ; peu importe comment vous vous voulez appeler ça, le livre en est enduit dans tous les sens. Et ça, ça ne se limite pas au couple principal. (et que tous les gentils sont gentils *.* et que le rose est rose *.*) Ce qui a d'ailleurs tendance à avoir un impact négatif sur le livre, car les moments plus "sérieux" et - pour moi - beaucoup plus agréables ne peuvent se débarrasser complètement de cette épaisse croute. Mais, une fois de plus, le "problème" se situe plus par rapport à mes propres goûts ; après tout, la praline est très populaire auprès d'un certain public.

4. Mary Sue : Notre douce et chère Lilly pète les scores des tests de Mary Sue. Alors, si certains personnages de ce type (masculin ou féminin) peuvent être très bien écrits - Harry Potter par exemple - très souvent ce type de personnage est très mal écrit...ou est très désagréable. Mais bon, certaines mauvaises Mary Sue sont appréciées, comme Bella Swan ; donc je vais être gentille et dire que l'appréciation de ce personnage est personnel (même si ça ne va pas changer que Lilly est mal écrite). Vous aimez les Mary Sue ? Vous aimerez sans doute cette pauvre fille fragile, mais très très forte. (et si vous ne savez pas ce qu'est une Mary Sue, un rapide coup d'oeil sur google vous répondra)


Ces trois aspects tout personnels mis en place ; qu'est-ce qui n'est pas du ressort personnel dans ce cas ? Cette fois-ci deux parties (et un point de chipotage) :

1. le paradoxe : L'histoire a un rythme très lent ; ce qui n'est absolument pas négatif ; non le problème c'est qu'alors que le rythme est lent...l'évolution des sentiments et d'allégeance des différents personnages est aussi brutale que soudaine. Que ce soit vers le début où sans même avoir ne serait-ce qu'une conversation avec Lilly (qui agit avec la mentalité d'une enfant), Udolf pense au mariage et à la tristesse que ce serait si elle était déjà mariée (holà ! tout doux bonhomme ! ne perds pas la tête juste parce que tu l'as vue dans sa tenue d'Eve !) ou le revirement final (ainsi qu'énormément de moments au milieu) que je ne vais pas spoiler, on a l'impression que l'auteur, désireux de prendre son temps, se retrouve régulièrement paniqué et jette tout en vrac (ou alors qu'il n'a pas la moindre idée de comment faire évoluer ses personnages). Ce paradoxe est aussi perturbant que dommage, car cela aurait été vraiment intéressant de voir les personnages évolués plutôt que de recevoir un coup de massue divin sur la tête.

2. Viol et conditionnement : En général, quand on introduit certains types d'éléments, ils vont avoir une grande importance dans l'histoire qui va suivre. Mais parfois....des auteurs introduisent des éléments et les jettent à la poubelle en cours d'écriture sans rien changer à ce qui a été écrit précédemment. D'une certaine manière, cette partie est rattachée à la première, mais bon. Les "loups-garous" dans cet univers - enfin, les femelles - sont assez particuliers puisque leur hymen "repousse" après l'acte sexuel. Ce qui n'a d'autre intérêt que d'avoir un personnage violant en boucle les loups-garous. Oh, pardon, vous vous attendiez à ce que cela ait une répercussion psychologique profonde sur Lilly et que cela ait un impact sur le couple principal ? (si vous vous demandez en quoi, informez-vous sur le traumatisme du viol) Nulle inquiétude, Lilly finira par se jeter dans les bras d'Udolf dans un moment de pure fanfiction sans que rien de tout cela ne soit même abordé ou introduit ! Bref, un élément que j'appelle du mélodrame exagéré (parce qu'il n'y a pas de véritables répercussions). Cette même absence se retrouve dans le conditionnement de Lilly. le livre passe un bon moment à insister sur cet élément ; du coup on s'attend à ce que cela se révèle important pour la suite, mais....eh bien non... Lilly s'en débarrasse d'un claquement de doigts (un peu comme sa mentalité enfantine ; oh certes, on peut accuser le trauma crânien, mais il reste trop soudain et inégal) au moment où cela arrange l'auteur. Quand on n'utilise pas certains éléments (correctement), il est souvent préférable de les enlever plutôt que de les laisser en priant sur la passivité des gens ; c'est un moyen très simple d'éviter des problèmes. (ces deux éléments ne sont que des exemples, je pourrais rajouter d'autres éléments trop vite expédiés)

3. Un troisième élément ressort qui est plus du chipotage qu'autre chose : le changement de point de vue. Outil très intéressant, il est bon de ne pas en abusé, ce que fait parfois l'auteur. Plusieurs fois à travers le livre, on va se retrouver à revoir 2-4 fois la même scène, à la suite, vu par un autre personnage. Outre le sentiment très bordélique que cela procure, ces moments d'abus ne sont pas justifiés puisqu'ils n'ont pas d'impact et n'apprend rien de neuf et ressemble plus à du remplissage qu'autre chose. (par exemple quand on passe de la mère, au père, à la petite fille, au fils, etc. c'est bien gentil mais sans le moindre intérêt)


Tout ce que j'ai évoqué précédemment fait 2/3 du livre. le 1/3 qui reste est ce que j'ai apprécié le plus. Au final, malgré ce que j'en ai dit, j'ai quand même apprécié la lecture. Oh, j'ai lu beaucoup plus appréciable, et ce très facilement, mais le livre est loin d'être à jeter par la fenêtre.

En revanche, je ne conseillerais pas un tel livre à tous : vous aimez le mélodrame ? la praline ? alors ce livre est fait pour vous ; pour tous les autres, il est préférable de passer son chemin (à part peut-être ceux n'ayant qu'une très faible expérience littéraire, la prédictibilité du bouquin devrait moins vous toucher), y compris ceux appréciant L'Histoire, elle est de trop faible importance pour soutenir tout le reste.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}