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Critique de andman


L'approche verbale des secrets de famille est rarement chose aisée, le recours à l'écriture peut s'avérer nécessaire.

Olga habite Trieste, ville située à proximité de la nouvelle frontière italo-slovène. En cet automne 1992 les conflits armés s'intensifient sur le territoire de la proche Yougoslavie. Olga enrage de voir des innocents fuir le grand massacre des Balkans et traverser dans leur exode sa belle région du Carso tant de fois éprouvée elle aussi durant ce XXe siècle.

Cette dame octogénaire se sait condamnée à brève échéance. Depuis peu, elle consigne avec régularité sur le papier ses états d'âme mais aussi son parcours de vie jusqu'à ses secrets les plus enfouis.
Douze ans auparavant, Olga a perdu sa fille unique Ilaria dans un accident de voiture. Depuis ce jour tragique, elle élève seule sa petite-fille qui n'a pas connu son papa. Cette dernière, aujourd'hui âgée de seize ans, vient de commencer une année d'études aux USA.
Comment ne pas se faire du souci pour la jeune fille rebelle dont le caractère bien affirmé rappelle celui d'Ilaria ? Sans doute lui écrit-elle pour conjurer le sort qui frappe avec constance la famille, pour contrecarrer le malheur qui suit la ligne féminine et se transmet de mère en fille.
Sa propre mère au caractère intransigeant n'a pas été heureuse, sa fille Ilaria avant son accident broyait du noir, elle-même a vécu de nombreuses années empêtrée dans le conformisme d'un milieu bourgeois, prisonnière de la tyrannie des apparences.
Soulagée d'avoir mis son coeur à nu, d'avoir prodigué un dernier petit conseil, Olga a maintenant l'âme en paix. Cependant elle se garde bien d'expédier aux Etats-Unis une seule des quinze longues lettres, sa petite-fille les découvrira toutes ensemble à son retour.

Ce roman épistolaire de Susanna Tamaro, dans lequel la nature est omniprésente, s'adresse à un large public et rencontre depuis sa parution en 1994 un succès mérité. Petit par le format, il fait partie de ces livres dont la relecture n'est en rien rébarbative mais au contraire apaisante.

« Va où ton coeur te porte » est un formidable message d'amour d'une grand-mère libérée, un passage de témoin entre le siècle finissant et le prochain en devenir, une sorte de testament avec pour leitmotiv : « la conscience sereine d'exister ».
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