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Critique de belette2911


Augustin est brancardier et il sera notre guide dans cette énorme boucherie que fut la Première Guerre Mondiale, arpentant les tranchées, croisant bien des soldats et nous expliquant les choses les plus importantes qu'il y a à savoir sur ce conflit mondial.

Ne cherchez pas un fil conducteur, il n'y en a pas vraiment, les tribulations d'Augustin n'étant là que pour dénoncer les injustices, le racisme, les tueries de masse, les incompétences des officiers, les magouilles des politiciens, le fric qu'ont dû gagner les fournisseurs de matériel militaire et autres saloperies.

Le procès de la France est bien entendu à charge, l'auteur chargeant la mule de tous les reproches qu'on peut lui adresser, sans oublier de charger aussi l'Angleterre, qui fit venir tous les peuples des Dominions, pour les faire combattre dans la boue et les tranchées.

Ces deux pays, colonialistes au possible, n'ont jamais respecté les peuples de leurs colonies, devenu de la chair à canon dans un conflit dont en principe, ils n'avaient rien à voir.

Les procès à charge ne sont pas ma tasse de thé, l'équilibre n'étant pas assuré par un avocat, même du diable, mais dans ce cas-ci, je ne lui en voudrai pas, l'auteur ne faisant que dire des vérités et de mettre à jour des injustices flagrantes.

Augustin déambule, parle dans son argot des tranchées (compréhensible), les dessins des décors sont précis, il ne manque rien : ni les morts, ni les rats festoyant, ni les animaux crevés dans des fossés, ni les maisons détruites…

Tout est fait pour qu'en 88 pages, le lecteur en prenne plein la gueule et en sache le plus possible sur les différents gouvernements et leurs petites saloperies en coulisses. de toute façon, les politiciens n'ont jamais été patauger dans la boue, les tripes, le sang et les cadavres des tranchées, eux !

Ce récit parle de souffrance humaine, d'injustices, des horreurs du conflit mondial, qui a entraîné des morts en pagaille (avant que la grippe n'en fasse encore plus, la preuve que la vie ne manque jamais d'ironie) tout en engraissant d'autres (et pas que les rats).

Le discours est antimilitariste et je ne le reprocherai pas à l'auteur. Malgré tout, il manque un peu d'émotions, dans ces pages, et j'en avais reçu bien plus en lisant la trilogie du Stalag IIB.

Voilà encore une bédé de Tardi que j'ai appréciée, malgré l'absence de fil rouge, malgré le manque d'émotions, malgré le discours d'Augustin qui pourrait faire penser que l'auteur règle des comptes avec les militaires et tous les connards qui aiment les conflits. Là, il n'a pas tout à fait tort…

Dommage pour les émotions manquantes, j'aurais aimé qu'il y en ait dans cet album, vu le sujet traité.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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