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Tardi l'a annoncé, c'est la dernière fois, la der des der, qu'il racontera le récit de son grand-père, commencé depuis plus de quarante ans. Il était temps, le filon commençait à s'essouffler.

Pourtant, chaque fois le dessin fait mouche, l'argot et les descriptions des tranchées, qui s'appuient sur la documentation de Jean Pierre Verney, contribuent à rendre encore plus réaliste l'itinérance du brancardier Augustin. Il traverse les champs des batailles et rencontre même le caporal Hitler. Sorte d'avatar de l'auteur, il erre sur les lieux de guerre, accrochant au passage des pans de l'histoire des peuples comme une sorte de tour de piste final saisissant de cette putain de guerre.

S'intéressant plus à l'homme et à ses souffrances qu'aux commémorations, Tardi a boycotté les événements du centenaire et l'on se plait à imaginer les fresques qu'il aurait pu faire...
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Augustin est brancardier et il sera notre guide dans cette énorme boucherie que fut la Première Guerre Mondiale, arpentant les tranchées, croisant bien des soldats et nous expliquant les choses les plus importantes qu'il y a à savoir sur ce conflit mondial.

Ne cherchez pas un fil conducteur, il n'y en a pas vraiment, les tribulations d'Augustin n'étant là que pour dénoncer les injustices, le racisme, les tueries de masse, les incompétences des officiers, les magouilles des politiciens, le fric qu'ont dû gagner les fournisseurs de matériel militaire et autres saloperies.

Le procès de la France est bien entendu à charge, l'auteur chargeant la mule de tous les reproches qu'on peut lui adresser, sans oublier de charger aussi l'Angleterre, qui fit venir tous les peuples des Dominions, pour les faire combattre dans la boue et les tranchées.

Ces deux pays, colonialistes au possible, n'ont jamais respecté les peuples de leurs colonies, devenu de la chair à canon dans un conflit dont en principe, ils n'avaient rien à voir.

Les procès à charge ne sont pas ma tasse de thé, l'équilibre n'étant pas assuré par un avocat, même du diable, mais dans ce cas-ci, je ne lui en voudrai pas, l'auteur ne faisant que dire des vérités et de mettre à jour des injustices flagrantes.

Augustin déambule, parle dans son argot des tranchées (compréhensible), les dessins des décors sont précis, il ne manque rien : ni les morts, ni les rats festoyant, ni les animaux crevés dans des fossés, ni les maisons détruites…

Tout est fait pour qu'en 88 pages, le lecteur en prenne plein la gueule et en sache le plus possible sur les différents gouvernements et leurs petites saloperies en coulisses. de toute façon, les politiciens n'ont jamais été patauger dans la boue, les tripes, le sang et les cadavres des tranchées, eux !

Ce récit parle de souffrance humaine, d'injustices, des horreurs du conflit mondial, qui a entraîné des morts en pagaille (avant que la grippe n'en fasse encore plus, la preuve que la vie ne manque jamais d'ironie) tout en engraissant d'autres (et pas que les rats).

Le discours est antimilitariste et je ne le reprocherai pas à l'auteur. Malgré tout, il manque un peu d'émotions, dans ces pages, et j'en avais reçu bien plus en lisant la trilogie du Stalag IIB.

Voilà encore une bédé de Tardi que j'ai appréciée, malgré l'absence de fil rouge, malgré le manque d'émotions, malgré le discours d'Augustin qui pourrait faire penser que l'auteur règle des comptes avec les militaires et tous les connards qui aiment les conflits. Là, il n'a pas tout à fait tort…

Dommage pour les émotions manquantes, j'aurais aimé qu'il y en ait dans cet album, vu le sujet traité.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dernier volume de Tardi sur l'effroyable massacre que fut la première guerre mondiale, on y visite le front en 1917, à travers les yeux d'Augustin, brancardier traumatisé autant qu'il est désabusé par les horreurs dont il a été témoin.
On retrouve dans ce livre l'approche originale de Tardi sur le premier conflit mondial vu à hauteur d'homme.
On y vit la souffrance humaine la plus terrible confrontée aux enjeux industriel, économiques et politiques qui dépassaient de très loin ceux qui ont été massacrés.
Français, Allemands, corps expéditionnaire britannique, troupes coloniales, tous reposent en terre de Meuse ou d'Artois avec comme seul dénominateur commun la mort qui les a unis en ces lieux.
Un ouvrage qui s'ajoute aux précédents que sont Putain de guerre, et c'était la guerre des tranchées du même auteur.
Néanmoins, il n'y a guère ici de fil conducteur, sinon l'errance d'un poilu à travers le front qui nous livre ses pensées dans le désordre, sur un ton très engagé, sans toujours traduire la souffrance qui fut celle des soldats de cette effroyable guerre.
Peut-être est-ce l'album de trop ?
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Seconde bd de Tardi sur la première guerre pour moi. Autant "Putain de guerre" m'avait totalement convaincue, autant celle-ci me laisse une drôle d'impression.
Le dessin est toujours aussi fort et tragique. Mais le scénario m'a semblé quelque peu décousu, j'ai eu du mal à suivre, à m'intéresser vraiment au poilu Augustin. En plus, j'ai eu l'impression qu'il y avait un vrai jugement : les pauvres animaux/les vilains humains, les méchants allemands aimant la guerre, bien équipés, cruels/les pauvres français démunis, mal équipés. le seul allemand dont nous avons le portrait, est loin d'être humaniste. Et l'auteur imagine même un futur bien nazi à cet homme tué au front. Pas d'humanité qui pointe son nez. Je n'attendais pas d'angélisme mais de l'humanisme, oui. En plus, Augustin hésite et finalement épargne un soldat allemand. Comme par hasard, ce soldat est Adolf Hitler. Mouais, ce passage m'a moyennement plu. Pour un album clairement anti militariste, ce passage m'est apparu comme accusant Augustin de n'avoir pas éviter la seconde guerre en épargnant un soldat pour lequel il a éprouvé de la compassion. Bizarre comme impression.
J'ai été nettement plus convaincue par le cd accompagnant la bd. Il est l'oeuvre de Dominique Grange, compagne de Tardi, et de Accordzéâm. Les textes sont sensibles, la voix de Dominique Grange est particulière mais pleine d'émotion, et les arrangements musicaux sont au top. Ma préféré reste la toute première du cd : Petits morts du mois d'août. A voir les photos présentes dans l'album, il y a un au moins un concert avec projection des images de Tardi en arrière plan. Cela m'aurait plu d'en voir un bout !
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Tardi l'a promis, cet album sera son dernier sur la grande boucherie de 14. Tant mieux. Et j'espère qu'il tiendra parole. Putain de guerre était remarquable, C'était la guerre des tranchées restera comme son chef d'oeuvre. Ce dernier assaut sera (pour moi en tout cas) l'album de trop.

Trop bavard, trop didactique, trop lourd. L'engagement antimilitariste relaté de la sorte m'apparaît totalement contreproductif. On suit le brancardier Augustin à travers le no man's land des tranchées. Il a perdu son binôme, il a dû étouffer son dernier « client » qui gueulait trop fort les tripes à l'air et risquait d'attirer l'attention des boches. Abandonnant son brancard, il marche, tranquille, les mains dans les poches et la clope au bec. En chemin il rencontre des tirailleurs sénégalais, un bataillon de « bantam », ces soldats anglais qui avaient la particularité de mesurer moins d'un mètre soixante, des ANZAC (australiens et néo-zélandais), des Sammies américains et des canadiens. En remontant seul vers l'arrière au milieu des cadavres, de la boue et de la puanteur, Augustin marche dans des villages en ruines. Il croise des russes, des portugais et une voix off nous explique qui sont ces gens, pourquoi et comment ils ont atterri au milieu de l'enfer, pourquoi ils sont, comme tout le monde, en route vers l'abattoir.

Le témoignage à charge ne souffre d'aucune nuance, il est tellement rabâché qu'il en devient limite insupportable. Oui cette guerre était une boucherie. Oui elle a engraissé les banquiers, les commerçants, les marchands d'armes et les capitaines d'industrie. Les salauds de gradés sont tous des crevures, les cul-terreux vivant dans les patelins servant de cantonnement profitent de la situation pour gonfler le prix du pinard et des produits de base. Et quand on fait un saut chez les allemands, c'est pour tomber sur l'officier Ernst, un homme persuadé de faire partie d'un « peuple supérieur, viril et sain, avide de force et de domination », un gars qui serait forcément devenu un nazi s'il n'avait pas pris une balle dans le buffet pendant un assaut. Et la voix off de nous rassurer : « Il valait donc mieux qu'il crève dans la boue d'une tranchée française ». Lamentablement caricatural…

Un album comme un catalogue d'horreurs et d'indignations, bourré de récitatifs longs comme le bras. Un album comme une leçon d'histoire que le prof vous hurlerait dans les oreilles pour être bien certain que vous n'allez rien perdre de ce qu'il a à vous dire. Zéro plaisir de lecture, un moment pénible à passer dont la forme m'a empêché de retenir ne serait-ce que l'essentiel parmi la foultitude d'informations dont on a voulu me bourrer le crâne. Un ratage total, en ce qui me concerne du moins. le livre s'accompagne d'un CD de chansons de Dominique Grange, la compagne du dessinateur. On nous prévient au départ que l'un ne va pas sans l'autre. Mais vu l'effet que m'a fait l'un, pas de danger que j'écoute l'autre.


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Cela faisait longtemps que je regardais cette BD avec méfiance. Je lis, je lis pas. Je me lance, j'ose pas. Tardi mon père adore alors il me poussait à le lire, mais moi sorti d'Adèle Blanc-sec et de Nestor Burma je trouve ça un peu glauque. le challenge BD 2017 m'a poussé à me lancer. Je ne regrette pas ma lecture, lire du Tardi pour une amatrice de BD c'est incontournable, mais on ne peux pas dire que ça soit une lecture légère.
A travers la déambulation d'un brancardier, Augustin, embourbé dans les combats de la Somme, nous découvrons la guerre des tranchées. Ce n'est pas vraiment une histoire, c'est surement le point qu'il m'a le plus gêné, mais une énumération des horreurs de la guerre, et des injustices, de l'inutilité de ces combats. Très verbeux ça manque d'empathie bien que l'on sente l'absurdité totale du conflit, des sacrifices terribles qui se sont joués entre 14-18.
Le dessin de Tardi fait la part "belle" à ces gueules cassées, ces yeux vides et creux de ceux qui ont vu l'horreur, à ces postures démantibulées des morts...
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J'ai eu la chance de découvrir la "matière" de cet album lors d'une représentation du spectacle "Le dernier assaut" en novembre 2017 au Mans. Ma critique est donc sur un champ plus large que la BD toute seule.
En effet, ce spectacle est composé d'extraits du texte de l'album, lus par Tardi lui-même, de projections de certaines planches et de l'interprétation des chants du CD (joint à la BD) en direct par Dominique Grange et Accordzeam - on trouve même les textes des chants à la fin du volume -. L'alliance des mots, des images et de la musique renforce la dénonciation de l'absurdité de la guerre, à travers quelques épisodes choisis.
Cette bêtise de la guerre est universelle et Tardi la représente dans tous les camps, que ce soit du côté français, allemand ou anglais : la même propagande, le même fossé entre les gradés et les soldats... Comme en écho, il y a les chansons antimilitaristes qui viennent aussi de différents pays.
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Sorti en même temps que le centenaire, mais surtout pas en honneur du centenaire – il y tient absolument –, voici le dernier assaut de Tardi contre cette putain de guerre.
Comme à son habitude, il n'y va pas avec le dos de la cuillère, et fait preuve d'un pacifisme et d'un antimilitarisme plus intransigeants que jamais.
"Comme à son habitude", oui, et c'est bien là qu'est tout le problème.
Parce qu' à l'ouest il n'y a pas grand chose de nouveau après l'uppercut "C'était la guerre des tranchées" (qui restera pour moi un must), et le plus didactique "Putain de guerre" qui gagnait en couleurs ce qu'il perdait en puissance évocatrice.
Là, on a toujours les couleurs, mais c'est plus didactique et démonstratif que jamais. Clairement, le brancardier Augustin n'est qu'un prétexte à une visite qui s'apparente à une tournée générale du musée des horreurs de toutes les ignominies de cette guerre, et elles furent nombreuses en effet.
Le ton est le même, le dessin se renouvelle peu, il a juste fait en sorte d'aller chercher quelques nouvelles anecdotes (les Bantam, les baïonnettes crantées, le tir dans le pied à travers la huche de pain...) au milieu d'autres qu'il répète presque mot à mot.
Pour autant, je n'ai pas envie d'être trop sévère, car quelqu'un qui découvrirait l'oeuvre de Tardi sur la guerre 14 par cet album en prendrait quand même plein la figure.
En fait, il est juste largement dispensable pour ceux qui ont déjà lu les deux autres, ce qui est mon cas comme vous l'avez compris.
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Toujours aussi exceptionnel dans l'ambiance restituée, avec un dessin terriblement adapté aux scènes de boucherie ... Mais un ouvrage de plus de Tardi sur cette période ... et un CD qui propose des chansons qui bien que d'actualité , sont "très datées" dans leur écriture et interprétation.
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Toujours aussi fort de lire un Tardi. On est plonge en pleine guerre mondiale. On suit Augustin un brancardier qui traverse l'horreur de cette guerre. le récit est fort bien ficelé. Les dessins bruts. Je n'ai pas joué le jeu en écoutant en plus le cd fournis avec la BD...après putain de guerre, je viens de terminer de le dernier assaut.
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