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Critique de nadejda


En quelques chapitres, Mikhaïl Tarkovski nous fait découvrir dans "Le temps gelé" (titre qui rappelle "Le temps scellé" de son oncle, le cinéaste Andreï Tarkovski) sa vie de chasseur-trappeur dans la taïga sibérienne, au sein du village de Bakhtar et au long du fleuve Ienisseï, au fil des saisons et des rencontres.
Une vie rude, belle et exigeante.
Il nous permet de faire connaissance avec des êtres singuliers qui l'ont accompagné au cours de ces quarante ans, des êtres précieux qui l'ont marqué : Petrovitch qui tente de s'éloigner de Bakhta mais ne peut, comme l'auteur lui-même, vivre longtemps sans y revenir, tiotia Nadia et sa jument Belka, Tolia, Vitka, Guenka, Gochka, Foma, Valia, Timofeï…

« Ce printemps, Gochka et Foma avaient posé leurs filets près de l'île Borodinski.
(…) Gochka avait fait griller à la broche un esturgeon, le gars avait accordé sa guitare et Valia s'était mise à chanter. Et tout autour, le fleuve immense et le printemps… Et les deux pêcheurs, aux mains crevassées, plongeaient le regard dans le feu, tandis que s'élevait au-dessus de l'eau immobile la voix pure de Valia. »

Ils sont comme lui partie intégrante d'une nature dont ils ne peuvent se séparer. Un choix de vie qui s'est fait parce qu'il venait du plus profond de leur être.
« Et il (Timofeï) imaginait qu'il irait chasser avec son fils, il lui montrerait ses lignes de trappe,, dans un an ou deux il lui donnerait une cabane, et à l'automne, sans faute, il dormirait avec lui dans la taïga — dans ce monde que l'on peut encore ordonner de ses propres mains. »

À chaque instant c'est une redécouverte, comme un voeu renouvelé d'appartenance et un hymne à l'amour pour cette terre où « …s'unissent en un souffle clair le sourire d'une fille, les mots précieux de tiotia Nadia, une musique qui remonte l'Ienisseï et, une fois que ce vent doux nous a transpercé l'âme, tout disparaît. Ce sont pourtant ces quelques instants qui vont par la suite guider nos vies comme des amers sur le fleuve immense. »

En guise de postface Mikhaïl Tarkovsky offre un chant de reconnaissance à Maria Ivanovna Vichniakova sa grand-mère qui, à l'origine, a su poser les repères qui ont guidé sa vie future comme autant d'amers qui « permettent aux bateaux de garder leur cap. »

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