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Citations sur Le temps gelé (15)

On vit, aveuglés par nos préoccupations sans rien remarquer autour et, tout à coup, par une belle journée d'automne où chaque buisson se distingue nettement sur la rive opposée et où les nuages frais ne font quasiment pas d'ombre, quelque chose se met en mouvement.Et s'unissent en un souffle clair le sourire d'une fille, les mots précieux de tiotia Nadia, une musique qui remonte l´Ienissei et, une fois que ce vent doux nous a transpercé l'âme, tout disparaît. Ce sont pourtant ces quelques instants qui vont par la suite guider nos vies, comme des amers sur le fleuve immense.
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Les filles se tournaient vers elle pour lui demander conseil dans leurs affaires sentimentales. Tiotia Nadia* leur faisait la leçon: « On n’est zamais si bien servies que par soi-même .Les hommes sont des siens zerrants. »

*Une vieille femme dans la taïga.
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Pourquoi la vie s’obstine-t-elle à nous envoyer ce à quoi l’on ne s’attend pas et qu’il fait si mal que l’on a plus la force de vivre, et que seul l’experience dit: » Tiens bon, ça passera »?
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Alors qu'il assouplissait les zibelines, il pensait à la taïga où, s'il arrive quelque chose, on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. Il pensait à ses cabanes vides et esseulées, au méandre de la rivière et à sa haute rive, à ses eaux libres qui fumaient, à ce qui était une semaine auparavant d'une importance vitale et qui aujourd'hui semblait relégué à l'arrière-fond de l'âme. Vivement que Vovka grandisse...
Et il imaginait qu'il irait chasser avec son fils, il lui montrerait ses lignes de trappe, dans un an ou deux il lui donnerait une cabane, et à l'automne, sans faute, il dormirait avec lui dans la taïga- dans ce monde que l'on peut encore ordonner de ses propres mains.
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Le bateau avançait doucement sur l'Ienisseï. La nuit était claire, les ponts vides et humides. Petrovitch se tenait à la proue, son veston claquait au vent. La silhouette ondulée de la rive, l'air frais de la nuit, la vitre bien astiquée du ciel et son ruban velouté de nuages qui flamboyaient au nord, tout semblait confluer dans ce vent moelleux qui sentait les feuilles de jeune saule et les merisiers en fleur. Petrovitch se tenait à l'avant, droit, maigre, et regardait s'approcher Bakhta. Le vent faisait flotter ses cheveux sur son crâne dégarni.
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Je m'assis sur un petit billot et sortis une cigarette. Devant moi l'Iennisseï s'étalait comme un plateau d'argent ciselé par le vent. Sur la rive opposée, au-delà de la barrière sombre des sapins, ondoyait la profondeur bleutée de la taïga qui était incroyablement automnale. J'ai toujours l'impression, je ne sais pourquoi, qu'ici l'automne n'apparaît pas sur place, mais qu'il vient d'ailleurs, sous la forme d'un air bleuté à la teneur particuliére, qui jaunit, flétrit, resserre tout, tandis que soudain, de pair avec une vigueur physique accrue, nous voyons sourdre en nous une étonnante réceptivité à la nature. Et soumis à cette calme volonté, nous avons envie de grimper. sur la plus haute falaise et de tomber à genoux, en regardant la mer lointaine de l'Ienisseï,....
Et longtemps s'inscrira en nous le chatoiement funèbre des rives, d'un jaune strié de vert sombre, et la fissure de feu traversant un nuage gris basalte bouchant le nord, jusqu'à ce que dans la fraîcheur d'un petit matin, un coup sourd de rame résonnant dans le brouillard ne donne des ailes au premier poème. p 36-37
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Ma grand-mère m'a aidé à me construire en m'ouvrant trois portes : la nature russe, la littérature russe, la foi orthodoxe.
(...) Ma grand-mère m'a fait visiter la région de Moscou, l'Oka, la Volga, la région de Kalouga d'où elle était originaire. Nous avons passé un été au monastère d'Optina Poustyn, et elle en a profité pour me mettre entre les mains (j'avais une dizaine d'années) "Les frères Karamazov", dont l'action se déroulait dans ces lieux.
Peu de temps auparavant, nous avions vécu dans un village au Nord de l'Oka et tous les soirs avant de dormir, elle me lisait "Guerre et Paix". C'est par ces deux livres qu'enfant, j'ai découvert la littérature russe. Je n'oublierai jamais la détermination avec laquelle ma grand-mère, sans tergiverser, m'a plongé directement dans ces grandes oeuvres. p 110-111
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J'ai toujours l'impression, je ne sais pourquoi, qu'ici l'automne n'apparaît pas sur place, mais qu'il vient d'ailleurs, sous la forme d'un air bleuté à la teneur particulière, qui jaunit, flétrit, resserre tout, tandis que soudain, de pair avec une vigueur accrue, nous voyons sourdre en nous une étonnante réceptivité à la nature.
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Tout ce que j'écris, qu'il s'agisse de prose ou de poésie, je le dois à l'Ienisseï, le grand fleuve sibérien au bord duquel je vis depuis près de quarante ans.
(...) Quand j'étais petit, j'ai vécu entouré de livres, et en venant sur l'Ienisseï j'ai accompli mon rêve d'enfant. J'avais la tête pleine de toutes les histoires que j'avais lues sur la taïga et les hommes et les bêtes qui la peuplent, sur les explorareurs de ces contrées inhospitalières et, bien entendu, sur les trappeurs qui chassaient la zibeline. L'isolement, la beauté des rivières, des montagnes et de la forêt, particulièrement intense en hiver, la vie extraordinaire et indépendante des chasseurs-trappeurs professionnels, tout cela m'a fasciné. C'est ainsi que j'ai trouvé un métier, au coeur. de la Sibérie, et que j'y ai fait ma vie pour toujours.
Dans une cabane, le silence et la solitude invitent à la réflexion. J'ai beaucoup lu, étudié, je me suis intéressé à nos traditions. Le destin a aussi voulu que je rencontre des gens merveilleux. J'ai eu envie comme eux de rassembler mes forces, et d'écrire pour raconter ces hommes d'aujourd'hui.
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Dans une cabane le silence et la solitude invitent à la réflexion.
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