Elle ne pouvait plus cacher ce qu'elle ressentait : le profond chagrin que rien, rien n'avait marché.
Une seconde plus tard, elle se tourna entièrement vers la caméra, et toutes les pensées d'Emma s'envolèrent. Pour la première fois, on voyait clairement l'enfant dans ses bras. Un petit bloc compact et solide, un éclat de cheveux. La tête d’Emma se redressa brutalement, elle eut l'impression d’être soulevée de la chaise. Son corps le sut avant elle. Elle était debout, pointant l'écran.
- C'est lui, s'écria-t-elle. C'est Ritchie.
Ce fut l'image qu'elle revit de lui le plus souvent, au cours des semaines suivantes. Debout dans l'encadrement, avec son petit sourire plein de quenottes, sa frange coupée de travers, sa veste polaire bleue avec l'éléphant jovial sur le devant. Il n'avait rien de particulier, rien qu'elle n'ait déjà vu mille fois auparavant.
Quand on veut quelque chose de toutes ses forces, on arrive à s'en convaincre soi-même.
Le plafond d’Emma et Joanne état si bas qu’elles le touchaient presque en étant assises, et la seule vue sur laquelle donnaient leurs fenêtres à barreaux étaient les pieds des passants. Il faisait encore plus sombre que d’habitude ce soir-là, à cause de la pluie.
- A quoi sert la beauté ? murmura Emma. Maman adorait la mer. Surtout le soir. Elle adorait les couchers de soleil en Cornouailles.
- La beauté est un mythe, déclara Oliver. La mer et le soleil ne sont pas beaux. Simplement on est programmé pour penser qu’ils le sont parce qu’ils représentent l’eau et la chaleur. Notre carburant pour vivre.
La beauté est un mythe. La mer et le soleil, ne sont pas beaux. Simplement on est programmé pour pensé qu'ils le sont parce qu'ils représentent l'eau et la chaleur. Notre carburant pour vivre.
Quand on veut quelque chose de toutes ses forces, on arrive à s'en convaincre soi-même.