AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ClarenceM


La lecture de la pensée des anciens comporte des poncifs, que celle-là vienne de la Grèce ou de l'Extrême Orient. Souvent c'est la place de l'homme dans le monde qui est à la base de la réflexion et le comblement de ses désirs primaires, qui conduit par la nature des choses, à s'astreindre à une discipline honnête mais peu engageante.
L'originalité de la pensée héritée de la Chine antique consiste à donner une place prépondérante au vide, à l'inaction, et finalement à la non pensée. Ce que ce recueil de textes nous propose, sous la forme de courtes paraboles ou de dialogues imagés entre un maître et ses disciples, est d'accepter et laisser faire, ou de ne pas intervenir sur le cours des évènements. Ne pas prendre parti, ne pas s'affirmer mais suivre le mouvement en l'accompagnant avec souplesse : tel est l'enseignement de Tchouang Tseu.
A peu de chose près contemporain des penseurs de la Grèce antique, il développe pourtant un concept nouveau en s'attachant à décrire une chose indicible, innommable, qui est le Tout mais qui n'est rien en vérité, qui nous entoure mais que nous ne pouvons voir : le Tao. Comme le concept du temps chez Saint Augustin, à peine essayons nous d'en parler que celui-ci nous échappe. Mais alors comment en parler? Voici un des délicieux paradoxes qui nous est exposé ici.
Après, à la manière de l'enseignement des stoïques qui ne vaut que par la pratique que l'on en fait, le vrai bénéfice de ces préceptes reste à rechercher dans notre quotidien. Maintenant je laisse la mouche voltiger autour de moi lorsque je tourne les pages de Tchouang Tseu et je ne cherche plus à lui ôter la vie. Un vrai plus.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}