AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Déversoir (123)

Le pied du lit
  
  
  
  
Une chèvre trébuche au pied du lit.
Tous les moutons avaient déjà été comptés.
Un soulier trouve son pied, l’autre emprunté par un bélier.
L’autre soulier, pas le pied.
Que vous bêliez serait un luxe, dit le berger à ses moutons
   déjà comptés.
Le sommeil ainsi travaillait à dessiner l’astre intérieur
   qui habitait la tête du rêveur :
Chèvre, moutons bêlants, bélier.
Et un soulier autour d’un pied.
À ajouter au premier.
Pied.

Celui du lit.


p.45
Commenter  J’apprécie          130
"Pensez à un nom

Laissez un nom commun vous venir à l’esprit. Écrivez-le.

Qu’il vous plaise ou non. Qu’il vous trahisse ou non. Écrivez-le.

Il est presque certain qu’un adjectif vous passera alors par la tête – pour qualifier ce nom arrivé par hasard. Cet adjectif-là, écrivez-le aussi. À la suite du nom. Ne le refusez pas. Cette place lui revient. Il fait fi de toute cohérence, de toute grâce ? Il est grotesque, banal ? Qu’importe ! Écrivez-le."
Commenter  J’apprécie          130
«  Mes paumes poussent le ciel
Qu’en tombe un oiseau bleu
Dans une boîte vocale
J’ai fait mes armes
En suivant les éphémérides
Suivant le vent
J’ai fait mon lit
De l’érosion
Un oisillon
A mon réveil
Est là
Dans ma main droite
Mes paumes poussent le ciel
Qu’aille l’oisillon bleu » .
Commenter  J’apprécie          120
Nous ne parlions pas la même langue. La langue des yeux, toutefois, disait des choses très claires que je ne veux pas vous répéter.
Commenter  J’apprécie          110
Une chanson

Ça ne fera pas une chanson
Mais un collier pour ma femme
Et des pierres chaudes sur ses paupières
Quand elle dort

Ça ne fera pas un poème
Mais un papier caché dans sa poche
Quand elle ira au travail
Avec écrit dessus : je t'aime

Ça ne fera pas une chanson
Mais la joie de ses voûtes plantaires
Quand elle rentrera à la maison.
Commenter  J’apprécie          110
Va vers nulle part
L'horizon n'est pas loin

Va vers nulle part part
Tu connais le chemin
Commenter  J’apprécie          100
Ressac
  
  
  
  
J’ai plusieurs choses qui me traversent.
Dont toi par instant.

Tu es un million de pensées
qui sont comme des petits couteaux.
Commenter  J’apprécie          90
La poésie se portera mieux quand on cessera de l’assigner aux pages des livres – et je l’écris dans un livre. Elle est partout. Elle peut être partout. « Le monde est rempli de visions qui attendent des yeux. Les présences sont là, mais ce qui manque ce sont nos yeux. » C’est Christian Bobin qui le dit. La poésie est une attention, une délicate attention.
Commenter  J’apprécie          81
Le poète est cuit. Dans un gros pot de terre, il signe sa fin. Empreinte légère, au revoir, adieu. Dans la glaise sculptée. il murmure un peu. Hanté par les parfums profonds, son souvenir s'épuise avant d'arriver à la main qui signe. Au carrefour, il se fait au revoir de la main. C'est lui-même qu'il laisse. Ne m'en veux pas, dit-il au poète qui était là, en lui, et qu'il laisse sur le bord de la route. Ne m'en veux pas, mais c'est trop fatigant tes yeux à l'intérieur de mes yeux, ton avidité, tes alertes, ta détresse momentanée et permanente, tu m'épuises aussi, tu me tords. Je voudrais soulager ta peine, quand tu regardes à l'intérieur de moi, depuis mon intérieur. Je voudrais poser ma main sur ton front que tu t'endormes tranquillement au moins un jour, une nuit, mais tu as peur, toujours peur. De ne pas être à la hauteur. À la hauteur de l'homme, qui veut toujours se hisser au-dessus de lui-même. Je suis fatigué de ton désir, poète. Alors je te laisse là. Une empreinte, dans le pot de terre.
Commenter  J’apprécie          80
Sous le préau des après-midis pluvieuses on entend les enfants jouer aux Pokémons. On regarde ce monde étranger où nous avons vécu il y a très longtemps. Nous ne parlons plus la langue. Nous avons oublié cette langue.
Commenter  J’apprécie          80





    Autres livres de Arthur Teboul (1) Voir plus

    Lecteurs (345) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1229 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}