Tu as peur de la joie, car la joie dénude
Ils ne lisent pas le même journal
Mais ils mangent le même croissant
L'eau de la source où elle plonge la nuit est envoûtée. Je n'ose pas lui demander de l'y accompagner. Au matin, ce que je vois dans ses yeux de ce qu'elle a vu dans l'eau est si troublant que je ne lui demande rien. Elle sait quelque chose. Quelque chose de plus , c'est tout.
Alors, au moment de s'endormir, je lui dis simplement fais de beaux rêves.
Ce parfum dédommage
De l'absence d'une moitié
Ce qu’on s’autorise à espérer
Prend racine quelque part
On voulait réveiller les mots endormis. Pardon pour le dérangement.
Ce parfum dédommage
De l'absence d'une moitié
--- Soulagement ---
Un peu de mousse
Des champignons
Là sur la bouche
D’aération
Du faux plafond
Les yeux au ciel
Des cabinets
Me voilà seul
Abandonné
Une idée naît.
La poésie est un contre-pouvoir. Ce n'est pas anodin qu'elle soit un secret si bien gardé. Emparons-nous de ce feu.
Grandira la plaie d'amour qui nous fait faux bond. On ira la célébrer sur les boulevards, avec des bannières à son effigie. Il n'y aura rien à soigner sous les acclamations des badauds aux fenêtres. Ils seront nombreux. Nous irons ensuite dans le bois de Vincennes ou un autre bois, pour jeter quelques morceaux de la plaie, un peu durs, aux canards. On pourra s'asseoir sur la pelouse fraîchement coupée et disserter sur le sens des événements récents qui ont bouleversé le pays, la Vieille Europe tout entière. On croisera amoureusement le regard d'anciens ennemis, désormais que nous serons tous unis par les liens de la sororité et de la fraternité.
Promettrons-nous à des inconnus de leur coudre des écharpes pour l'hiver ? Enfilerons-nous des enveloppés affranchie pour nos réincarnations ?
Dans la foule désoeuvrée qui célébrera l'arrivée de la grande plaie heureuse et irriguée, quelqu'un aura un doute. On ne l'entendera pas murmurer.