Pris au cours de la phase judaïque, le Christianisme a pu se croire religion particulière d’un peuple. Plus tard, soumis aux conditions générales de la connaissance humaine, il a pu s’imaginer le Monde beaucoup trop petit autour de lui. Du moins, à peine constitué, a-t-il toujours tendu à englober dans ses constructions et ses conquêtes la totalité du système qu’il arrivait à se représenter. Personnalisme et universalisme.
Vivant au cœur du Christianisme, je pourrais être soupçonné de vouloir en introduire artificieusement une apologie. Or, ici encore, et autant qu’un homme peut séparer en lui divers plans de connaissance, ce n’est pas le croyant convaincu, c’est le naturaliste qui parle et qui demande à être entendu.
Le fait chrétien est devant nous. Il a sa place parmi les autres réalités du Monde.
Comment, par la substance de son Credo d’abord, par sa valeur d’existence ensuite, par son extraordinaire pouvoir de croissance enfin, il me semble apporter aux perspectives d’un Univers dominé par des énergies de nature personnelle la confirmation cruciale dont nous avons besoin : voilà ce que je voudrais montrer.
Parmi ceux qui auront essayé de lire jusqu’au bout ces pages, beaucoup fermeront le livre insatisfaits et songeurs, se demandant si je les ai promenés dans les faits, dans la métaphysique, ou dans le rêve.
La fin du monde : retournement interne en bloc, sur elle-même, de la noosphère, parvenue simultanément à l’extrême de sa complexité et de sa centration.
Depuis que l’Homme est apparu, la pression évolutive semble être tombée dans toutes les branches non-humaines de l’Arbre de la Vie.
A l’Entropie quelque chose échappe donc dans le Cosmos –et y échappe de plus en plus.
En vérité, je doute qu'il y ait pour l'être pensant de minute plus décisive que celle où, les écailles tombant de ses yeux, il découvre qu'il n'est pas un élement perdu dans les solitudes cosmiques, mais que c'est une volonté de vivre universelle qui converge et s'hominise en lui.
L'Homme, non pas centre statique du Monde -comme il s'est cru longtemps -, mais axe et flèche de l'Evolution, ce qui est bien plus beau.
L’Universel-Futur ne saurait être que de l’hyper-personnel, -dans le point Oméga.
D'un point de vue purement positiviste, l'Homme est le plus mystérieux et le plus déroutant des objets rencontrés par la Science. Et en fait nous devons l'avouer, la Science ne lui a pas encore trouvé une place dans ses représentations de l'Univers......L'Homme, tel que la science réussit aujourd'hui à le reconstituer, est un animal comme les autres....
Je serai compris quand j'aurai été dépassé.