Écoute la ville tomber

Il s'agit d'un livre de la Rentrée Littéraire de Janvier 2018, mes collègues m'ont demandées de lire au moins un ou deux livres de la Rentrée Littéraire et après un tour de table de nos nouveautés, j'ai choisi celui-ci.

On fait très rapidement connaissance avec Harry, Becky et Léon fuyant Londres, sans que nous, lecteur, sachons pourquoi. Nous découvrons petit à petit leur histoire personnel, d'où ils viennent, comment ils ont grandi et comment ils en sont arrivés là, tous les trois, ensemble, fuyant Londres.

Kate Tempest nous dépeint ici plusieurs familles modestes de Londres, ayant chacune ses difficultés, ses rêves, ses ambitions, ses histoires. Elle décrit avec justesse la vie de ces différentes personnes et les événements qui font ce qu'ils sont et les choix qu'ils ont prisent au fur et à mesure. Et ces récits de vies amènent Harry, Becky et Léon à fuir Londres.

Un roman prenant du début à la fin qui nous fait découvrir un Londres assez modeste, voire très pauvre que nous n'avons pas l'habitude de voir et des personnages ayant ce besoin de vivre absolument.

Un bon roman mais donnant une vision de Londres pas forcément très bonne, pour moi qui adore cette ville.
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L'Angleterre, celle qu Tatcher, avec ton « there is no alternative », a laissé derrière elle. Les quartiers populaires doivent bien en trouver pourtant, des alternatives, pour survivre dans le marasme ultra-libéral voulu par la dame de fer.

Comment préserver le souffle vital quand tout autour de vous semble ériger des barrières ? Compliqué. Alors on vivote, on deal, on prend des boulots à la journée, on accepte de danser derrière des « artistes » sans talents, produits culturels fabriqués à la chaîne.

Et on maintient son humanité, vaille que vaille, la tête à fleur d'eau.

Les personnages de Kate Tempest sont de cette trempe. Ils et elles se cognent aux murs mais persévèrent dans cette quête, la recherche de la flamme qui pourrait réenchanter leur monde.

D'une écriture rythmée et incroyablement percutante , l'auteure nous raconte ce qui conduit Becky, Harry et Leon à fuir. Une année de leur vie, une immersion dans le quotidien de cette génération perdue. Avec humanité, d'une plume sensible et acérée, Kate Tempest nous offre des personnages riches, véritablement incarnés, des dialogues combatifs, des pages poétiques qui se tournent sans même que l'on s'en rende compte.

Un livre à mon sens foncièrement politique que j'ai, à plusieurs reprises durant ma lecture, imaginé filmé par Ken Loach.

Un grand roman.
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Bon ben WOW.
Une poésie superbe (ouai bon je regrette de ne pas l'avoir lu en anglais pour ne pas en perdre dans la traduction, mais c'était tout beau quand même !), Une construction hyper chouette avec un ptit prologue qui te dit "voilà, à un moment, les persos ils en seront là", et hop tu te lances dans leurs histoires, et puis y a pleins d'ellipses et tu apprends à connaître tous les personnages annexes, comme si on était dans une pensée arborescente tu vois. Et Kae te ramène toujours a ta trame, même si tout devient trame, rien n'a de sens sans le tout.
Une vraiment belle écriture, des pensées que l'on peut ressentir, que l'on peut s'approprier.
Ah et oui aussi, tu vois tout le temps la ville bouger, c'est absolument pas doux plan-plan. Ça n'arrête pas de se déplacer dans l'espace et le temps. Moi des fois, ça me perd ça, mais là pas du tout du tout, une bouleversante lecture.

Becky, une danseuse qui attend la reconnaissance qu'elle mérite ; Harry, une dealeuse rêvant d'amour ; Pete, son frère, perdu dans l'alcool et la drague, à la recherche d'un travail ; et Leon, l'associé, le gros bras et le meilleur ami d'Harry. Tous cherchent cette étincelle dans la vie, le bonheur, la joie de vivre, alors qu'autour d'eux la société s'effondre petit à petit.

Voila une histoire contemporaine se déroulant à Londres dans des quartiers "mal famés" .
L'écriture et particulièrement poétique, moderne. Il faut s'accrocher dès le départ pour ne pas perdre le fil de l'histoire et des personnages.
On commence par la fin, donc nous avons envie de comprendre les raisons de cette fuite.... Très vite les longs passages descriptifs, les les méandres de l'écriture et des principaux personnages m'ont égarés.
J'ai trouvé l'intrigue longue, sans rebondissements. Il faut attendre le dernier tiers du livre pour se prendre "au jeu" et être happé par l'histoire.
De plus la fin m'à fortement déçue, elle est sous entendue. C'est peut être à nous de l'imaginer.....Dommage, on reste en suspend, sur notre faim qui à été si longue à venir.....
Je n'aimes pas trop les roman qui n'ont pas de fin.

Scène d'intro : Harry, Leon, Becky quittent Londres de nuit, à toute allure et avec dans le coffre une valise pleine d'argent. Comment en sont-ils arrivés là ? C'est ce que raconte la suite du roman de Kate Tempest, rappeuse, dramaturge et poétesse anglaise d'une trentaine d'années. La plume de son roman est aussi acérée que celle des textes de son album "Let them eat chaos" sorti en 2016, les mots aussi percutants. Car l'ambiance d'"Écoute la ville tomber" est celle du roman noir, des rêves qu'on continue à poursuivre mais qu'on n'atteindra jamais, d'un destin qui se moque bien des personnages. Les 3 personnages principaux : Harry petite bonne femme garçon manqué qui vend de la drogue, Leon son ami de toujours qui surveille ses arrières et l'envoûtante Becky, qui rêve de vivre enfin de la danse et qui en attendant arrondis les fins de mois en tant que serveuse et masseuse ; sont originaux et attachants malgré leurs activités peu recommandables. Autour d'eux gravite la famille, dont Kate Tempest dresse des portraits qui laissent entendre que ce qui arrive maintenant à notre trio a démarré bien avant eux et qu'ils jouent une partie de poker avec le destin. Un roman bien écrit, où la tension va crescendo et dont les personnages ont de l'épaisseur et de la complexité.

Entre cynisme et espoir…
Oui c'est contradictoire, mais c'est ce qui me vient après la lecture de ce livre. Un cynisme positif, ça existe ?
Le roman est d'un réalisme sans lamentation, d'une banalité pleine d'émotion. Oui c'est encore contradictoire, mais ça prouve la richesse de ce roman, la complexité de ses personnages et la finesse de l'écriture de Kae Tempest.

Ce livre m'a replongée dans la lecture que j'avais pu délaisser depuis un moment (ça arrive). J'en suis ravie !

Un roman glauque avec des personnages tous plus noirs les uns que les autres, à croire que Londres n'est qu'un cloaque infame. Des descriptions de personnages à tout bout de champ et très longues, y compris pour des personnages secondaires, ce qui fait qu'on s'y perd complètement, des dialogues hachés et souvent pour ne rien dire, des détails inutiles longuement décrits pour rendre l'ambiance encore plus noire mais qui, en fin de compte, perturbent encore plus la lecture.... et une fin qui n'en est pas une... Bref, pour moi, c'est totalement raté et presque illisible par moment. Je suis allé jusqu'au bout mais vraiment sans plaisir. Il y a nettement mieux dans ce type de roman.

Une intrigue à l'ancienne, fort bien maîtrisée. On débute par une fuite entre trois personnages aux liens obscurs, même si on les devine proches. Sont-ils seulement unis par l'urgence ou quelque chose de plus ancien (j'allais écrire "de plus profond", mais l'urgence n'est pas nécessairement un lien superficiel) ? Nous apprendrons ensuite ce qui les a menés là... le récit est construit comme un entonnoir, dans lequel se précipitent inexorablement les destins des personnages, pathétiques et touchants, rarement sublimes. Je suis tombée amoureuse de Becky, j'ai aimé Harry, Leon m'a séduite et intriguée. J'aurais voulu coller des baffes à Pete... mais on ne peut pas aimer ce genre de roman si on n'a pas un peu d'affection pour les ratés, les tarés, les pauvres types... un beau roman !

Un style personnel remarquable, une plume très imagée. A quand l'adaptation au cinéma ?