Gaspard avait appris, notamment de son grand-père qui était un homme doux et sage, que la haine et la rancune sont les sentiments humains parmi les plus dangereux. Ils agissent comme des parasites de l'âme. Ils rendent fou celui qui les nourrit. Ils sont comme des bombes à retardement sur lesquelles on s'assoit en croyant bêtement que c'est l'autre, l'ennemi à abattre, qui sera détruit.
Heureusement, pour lutter contre sa propre anxiété, Gaspard avait ses méthodes, qu'il avait lues dans l'un ou l'autre des magazines scientifiques auxquels il était abonné. La méthode du docteur Coué, recommandée pour renforcer la confiance en soi, était sa préférée. Elle consistait à répéter en boucle des pensées positives ou des formules apaisantes.
Le hasard de la vie fait que nos enfants croisent parfois sur leur chemin des personnes qui vont être la cause de leurs métamorphose intérieure. Ils ne seront plus ce qu'ils devaient être, et seront porteurs à vie de cicatrices invisibles laissées par ces gens-là.
La vie peut parfois être un enfer.
Gaspard avait appris, notamment de son grand-père qui était un homme doux et sage, que la haine et la rancune sont les sentiments humains parmi les les plus dangereux. Ils agissent comme des parasites de l'âme.
Le garçon s'interrompit pour fixer son interlocuteur, chez lequel il crut lire de la tristesse. Puis il sentit que c'était plutôt du découragement, celui d'un homme réalisant qu'il a perdu son temps.
- Je ne voulais pas que ça arrive, se défendit Anthony en posant les mains sur son torse. Je vous jure que je ne le voulais pas.
Un jour son oncle, avait mis un nom sur ce trait de caractère: réfléchi. Gaspard avait un tempérament "réfléchi".
- Qu'est-ce-que ça m'a fait la première fois que je l'ai tapé? Rien. Mais lui, ça l'a secoué, je peux vous le dire. Il en a pleuré comme un mioche. D'ailleurs, je ne m'y attendais pas.
Convaincu de son impuissance et de l’impossibilité de trouver une solution, il éprouva pour la première fois un tel malaise qu’il lui sembla que son plexus était comme broyé par une main de fer... jusqu’à la nausée. C’était cela qu’on appelait l’angoisse.
Si certaines mères se fâchent à l'heure du coucher pour que leur enfant lâche la télé ou l'ordinateur, la sienne c'était pour qu'il ferme le livre ou renonce à compter le nombre de vers luisant dans la pelouse.
Gaspard dormait de plus en plus mal. Mais le plus difficile pour lui était de combattre ces nausées qui désormais l'assaillaient systématiquement à l'approche du collège.