AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastasia-B


Heautontimoroumenos (Le Bourreau de Soi-Même en français) est une pièce pas spécialement comique, à l'image du restant de la production de Térence, mais plutôt une critique sociale avec certains clins d'oeil qui peuvent porter à sourire. On est loin du burlesque de Plaute, par exemple.

La critique sociale qui est adressée ici l'est à l'égard des pères trop sévères avec leurs enfants et qui oublient un peu trop facilement qu'ils ont, eux aussi, été adolescents ou jeunes un jour, et que, eux aussi, ont commis des imprudences ou des folies, mais qu'ils n'en sont pas pour autant des cas désespérés.

C'est étonnant de constater combien cette problématique a traversé vingt-deux siècles sans jamais se faner ni ternir. Peut-être bien qu'elle touche à l'universel, à l'incompressible décalage temporel entre le moment où l'on a un fils qui entre dans l'âge adulte et le moment où l'on entrait soi-même dans l'âge adulte.

Les changements qui se sont opérés en nous créent forcément une tension qui se cristallise dans les relations parent-enfant, mais qui semblent bien être une dissonance propre à l'adulte, entre le lui de maintenant et le lui de sa jeunesse.

Cette pièce, sans être particulièrement captivante, est tout de même intéressante pour nous parler des relations sociales d'alors, très misogynes, ainsi que de la relation esclave-maître, pas aussi tyrannique et déséquilibrée qu'on peut se la figurer de nos jours et qui ne semble pas si différente des relations maître-serviteur de l'Ancien Régime.

Ensuite, ce tome nous propose la pièce Phormion. Écoutez bien : Phormion. Ce nom ne vous dis rien ? C'est pourtant une pièce que vous connaissez plus ou moins, dans ses grandes lignes. Elle a été remaniée et remise au goût d'alors par un auteur français classique. Allez, faites un effort, vous voyez de qui je veux parler. Non ? Molière, ça vous dit quelque chose tout de même. Les Fourberies de Scapin aussi, sans doute.

Et bien Scapin est né ici. D'ailleurs il est né bien plus loin que ça encore puisque Térence lui-même propose déjà un remake d'une pièce grecque d'Apollodore de Carystos intitulée, le Plaignant.

Pour être tout à fait précise, le rôle de fourbe bienveillant est ici partagé entre Phormion et l'esclave Géta, les deux concourant à faire en sorte que les fils puissent épouser les femmes qu'ils ont choisi en dépit de l'avis contraire de leurs pères respectifs.

Les deux fils en question sont Antiphon et Phédria, deux cousins, dont les pères, Démiphon et Chrémès, sont frères. Il est bien entendu question de magouille, d'amour, d'argent et même d'adultère, mais tout se finit toujours bien et les pères sont souvent les dindons de la farce, quoique, jusqu'à un certain point seulement.

Je vous laisse le soin d'en juger par vous-même car en ceci comme en plein d'autres choses, le mieux est encore de s'y atteler personnellement attendu que ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
Commenter  J’apprécie          610



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}