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Critique de Henri-l-oiseleur


Dans la foulée du livre sibérien de Tesson, j'ai abordé "Sur les chemins noirs" avec des idées, des désirs, bref ce que l'on nomme un "horizon d'attente" modelés par le récit des forêts de Sibérie. D'autre part, depuis les voyages à pied de Rousseau, de Stevenson ("Voyage dans les Cévennes avec un âne") ou même de Werner Herzog ("Sur le chemin des glaces"), la littérature du voyage à pied par les chemins contribue, elle aussi, à forger chez le lecteur certaines autres attentes, que le'ouvrage de Tesson déçoit dans une large mesure. D'une part, son livre est mince : c'est moins le journal d'un voyage qu'un recueil de pensées, même si Tesson se livre quand même à quelques descriptions de ce qu'il voit. Pas assez à mon goût : on voit mal les paysages, et à quoi bon aller à pied si l'on ne montre pas les paysages ? D'autre part, le voyage à pied, surtout dans son état, mérite mieux que quelques observations en passant : j'aurais aimé qu'il parle davantage des luttes et de la guérison de son corps, jour après jour, et non allusivement comme il fait : c'est le pacte autobiographique. Enfin, même s'il est indéniable que Tesson soigne son style, il ne le fait pas sans quelque maladresse : déjà dans le livre sibérien, des cascades de métaphores soigneusement placées aux endroits frappants du texte semblaient là pour le seul effet, sans vraie nécessité. Il m'est arrivé parfois de trouver que l'auteur "faisait littéraire" avec ses métaphores, un peu gratuitement. J'en conclus qu'une relecture de ce livre s'impose dans quelques années, quand j'aurai oublié "Dans les forêts de Sibérie".
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