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Critique de polarjazz


Je "fréquente" Sylvain Tesson depuis quelques mois maintenant. Et j'ai toujours cette sensation d'inconfort. Sans doute parce qu'il me bouscule, moi, une femme des villes. La ruralité, je la côtoyais enfant, lorsque j'accompagnais ma tante à la ferme chercher le lait au pie de la vache.
Sur les chemins noirs est un récit de vie. Celui de Sylvain Tesson après sa chute d'un toit où il s'est sérieusement esquinté. Lui qui était toujours en vadrouille, cette immobilité forcée a été un coup de semonce. Pour conjurer le sort et reprendre en main son destin, il décide de traverser la France rurale, du Sud au Nord, de la Gare de Tende, près de la frontière italienne, en passant par le massif central, jusqu'à la pointe du Cotentin. Sur certaines sections, il est rejoint par des proches. Ainsi, sur les chemins noirs, il se décrasse l'esprit, le corps. J'ai pris plaisir à lire les pages consacrées à l'Aubrac, région que j'ai traversée en trois jours de pluie et de froid en septembre sur le GR 65. J'étais partie à l'aventure et sans préparation sur le Camino Frances. Me restera en mémoire, les vaches à la robe fauve qui vous suivent du regard, placidement, quand vous escaladez les barrières de vastes étendues à l'herbe rase. Là-bas, il y a très peu de panneaux de signalisation. Dépaysement garanti.
Dans ce récit, Sylvain Tesson est le témoin de la disparition d'un mode de vie et de culture. La modernisation de l'agriculture pour la rendre plus rentable et l'investissement des pouvoirs publics, dans l'aménagement du territoire, le transport ferroviaire, dans le numérique et la digitalisation des process. éloignent les populations de la terre. "Il y avait eu trop de tout, soudain. Trop de production, trop de mouvement, trop d'énergies."
Mais, une révolution est-elle encore possible ? Un revirement issu de la société civile ?
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