AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Funrider


Plus que le film sorti récemment (incarné par Jean Dujardin) c'est dans les mots de Sylvain Tesson que je souhaitais me plonger. Une prose fluide colorée de références à ses aventures passées principales en Asie, et parsemée de références d'auteurs, philosophes, et autres musiciens.

Les chemins noirs de notre beau pays ne nous emmènent pas dans des territoires reculés où l'on vit dans des conditions extrêmes, mais dans les interstices de nos campagnes. Aux confins de l'urbanisation des villes et de la densité informationnelle qui nous assaille chaque jour. Ce qu'on y vit de plus extrême est parfois la non couverture du réseau 4G. Et pourtant il suffit de faire quelques heures de marche pour se retrouver sur des places de villages dépeuplées, où survivent une génération de campagnards retraités, que seuls les chaussures de marche des touristes en quête de dépaysement urbain viennent fouler l'été.

Mais ce récit de voyage n'est pas un essai sur la désertification des campagnes françaises. Même si c'est précisément ces coins de désert qu'est venu chercher l'auteur aventurier. A la suite de son accident, pour reprendre « tranquillement » ses escapades, et limité de toutes façons par son état physique Sylvain Tesson a voulu s'égarer dans les campagnes françaises, sur les chemins noirs, ces tracés qui n'existent pas sur les cartes, qui sont plutôt des sentiers informels, qu'empruntent les animaux sauvages.

Les compagnons de voyage de Sylvain Tesson tel que Thomas Goisque, qui ont partagé ses excursions à travers le monde (surtout en eurasie) le retrouvent et l'accompagnement quelques jours sur ces chemins noirs. Ils partagent des souvenirs. C'est en fait un livre très personnel, un récit de voyage écrit d'abord pour lui-même, que l'auteur nous partage. Mais au-delà des réflexions personnelles et philosophiques de l'auteur on retrouve dans ce récit tout ce qui fait l'aventure au sens propre : partir à l'inconnu avec uniquement un tracé approximatif sur une carte topographique, vivre des rencontres plus ou moins incongrues avec les habitants des territoires traversés, vivre la solitude de se retrouver avec soi-même face à la nature.

Car finalement partir à l'aventure c'est un peu aller à la rencontre de soi-même.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}