AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de OverTheMoonWithBooks


Si comme moi votre enfance a été marquée par les vieux films hollywoodiens des années 1940 , 1950, comme l' ivanhoé de Richard Thorpe avec la sulfureuse Elizabeth Taylor en Rebecca, vous comprendrez sans doute pourquoi ce titre m'a interpellée.
Ces classiques hollywoodiens ont cela de pédagogique qu'ils m'ont permis de connaître l'histoire d'ivanhoe sans l'avoir lu et Thackeray sans l'avoir lu. Il était donc temps d'y remédier, et ce court roman me paraissait être parfait pour commencer l'exploration de cet auteur britannique.

Il est vrai qu'il faut aimer l'humour (exercice déjà difficile en littérature), et avoir quand même un minimum de références.

C'est avant tout un exercice de style auquel s'est livré Thackeray avec ce pastiche dans lequel il imagine comment le roman de Sir Walter Scott aurait pu finir. Une véritable fan fiction avant l'heure ! Et l'exercice a été exécuté avec brio !
Dans son épopée, ivanhoé s'ennuie dans son morne quotidien dans un château du Nord de l'Angleterre avec sa femme si dévote. Mais ouf ! le départ en croisade est un bon prétexte pour lui échapper et retrouver la Juive qui occupe ses pensées (un blasphème pour cette société qui voit un retour à la dévotion). le romancier ne lésine pas sur les jeux avec les codes du roman de chevalerie en vogue au XIXème siècle, les répétitions, les juxtapositions, l'outrance y compris dans des scènes solennelles qui en deviennent ridicules. Ce qui est brillant dans ce roman c'est que Thackeray reprend les grands thèmes et motifs de ce type de romans (l'orientalisme, la morale chrétienne, l'amour courtois, les exploits guerriers, etc) mais se les réapproprie pour mieux leur tordre le cou. Ainsi, le portrait du Roi Richard "Coeur de Lion" est plus fidèle aux chroniques du 12ème siècle, et il n'a rien d'une figure idéalisée...c'est un Plantagenet parmi d'autres, obsédé par la guerre. Ainsi, tout en ne se prenant pas au sérieux en apparence , on le voit à travers les nombreuses interjections au lecteurs, aux références à d'autres romanciers prolifiques du XIXème comme Dumas, ou les hyperboles, à aucun moment le lecteur ne remet en cause l'érudition de son auteur.

C'est aussi un texte que j'ai trouvé très moderne pour l'époque car il donne une place judicieuse aux personnages féminins. Dans la version originale, le titre est d'ailleurs "Rebecca and Rowena", la femme dont ivanhoé rêve et celle qu'il a épousé. Mais "l'étrangère" fait preuve d'un esprit peu commun pour un personnage du XIXème, sans être malicieuse ou manipulatrice.

De quoi me donner envie de lire d'autres romans de William Thackeray.
Commenter  J’apprécie          170



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}