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Critique de SergentPoivre


[Pour info : j'ai également publié cette critique sur la page du tome 1 de Pendennis.]

Pendennis (ou, pour citer son titre complet, Histoire de Pendennis, ses joies, ses malheurs, ses amis et son pire ennemi) n'est pas tout à fait La Foire aux Vanités (le plus grand roman anglais du 19e siècle ?) mais on y retrouve bien des qualités similaires, à commencer par une rare intelligence et une bonne dose d'humour (un humour dont on se sait s'il est tempéré ou exacerbé par l'absence d'illusions de l'auteur envers la société de son époque et l'humanité en général).
Dans Pendennis, comme déjà dans La Foire aux Vanités, William Makepeace Thackeray s'attache, pour le plus grand amusement du lecteur, à mettre en valeur les vices de forme d'une société victorienne entièrement tournée vers l'argent ou les honneurs et les limites et les déficiences des individus qui la composent (vanité, égoïsme, snobisme, hypocrisie, etc.) et qui, par conséquent, sont responsables de sa défectuosité. Mais il ne s'agit pas seulement d'une réjouissante satire : Pendennis est également un roman d'apprentissage plein de tendresse et de sages réflexions sur l'honneur, l'honnêteté, la loyauté, la tolérance ou la générosité (soyez cependant assurés que Thackeray, bien que sa morale soit indubitablement d'inspiration chrétienne, est à la fois bien trop caustique et indulgent pour servir de la moraline à deux shillings à ses lecteurs) ainsi qu'un des plus ambitieux, des plus aboutis et, donc, des plus remarquables romans panoramiques sur l'Angleterre des décennies 1830-1840 (quelle richesse de personnages, de contextes, d'anecdotes et de destins !)

D'aucuns qualifient ce roman (et l'oeuvre de Thackeray en général) de "Dickens pour adultes". Cela n'a certainement rien de péjoratif envers Dickens. Il ne s'agit pas de suggérer que Dickens s'adresse à un public de mômes (rien ne serait plus faux) et que Thackeray écrit à destination des grands. Il s'agit plutôt, c'est en tous cas comme ça que je le comprends, de faire ressortir la différence profonde entre ces deux auteurs pareillement généreux et spirituels : Dickens est fantasque et Thackeray, flegmatique. L'un vous rajeunit et l'autre vous grandit.
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