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Citations sur Orages (16)

« Vous croyez au diable ?
– Qu’est-ce que vous me voulez à la fin ? » lançai-je paniquée.
J’étais partagée entre l’envie de crier pour appeler au secours et la nécessité de garder mon calme pour obliger ce salaud à trouver une autre partenaire que moi pour son petit jeu sadique. Sans sourciller, il insista :
« Je vous demande seulement si vous croyez au diable.
– Je ne crois même pas en Dieu !
– En Dieu je ne sais pas, mais au diable, vous devriez !
– À bon ! Et pourquoi ? Vous croyez être sa réincarnation parce que vous agressez les femmes seules dans les cafés ou sur les parkings ? »
Il se mit à rire et lâcha mon poignet. Je saisis l’occasion d’ouvrir la portière d’une main tremblante. Tandis que je me glissai sur le siège conducteur, il en profita pour bloquer la portière.
« Je ne suis la réincarnation de personne, mais un mal sournois gangrène ce village et il adore les jeunes filles comme votre gamine.
– Espèce d’ordure ! Si je te vois tourner autour de ma fille ou si je te croise à nouveau, j’appelle les flics ! T’as compris ?
– Les flics ? rigola-t-il. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu faire pour Élodie Mollier, les flics ? »
J’étais tétanisée. Il s’en aperçut et me toisa menaçant.
« Pourtant, je l’avais prévenue elle aussi, susurra-t-il. Elle aussi se croyait protégée par tous les saints de Sauveur, mais elle aussi n’est jamais repartie de ce village. Alors, une dernière fois, prenez votre fille et tirez-vous d’ici avant qu’il ne soit trop tard ! »
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Je le raccompagnai au portillon et m’apprêtai à lui dire au revoir quand une vieille femme voûtée surgit de derrière la haie qui séparait le parc du chemin menant à la ferme. De rares cheveux blancs courraient sur son crâne luisant, parsemé de taches de vieillesse. L’absence de dents faisait ressembler sa bouche à un énorme trou noir. Elle claudiquait vers moi en criant frénétiquement :
« Tous ! Ils lui ont tous tourné le dos ! »
Elle saisit mon bras avec une force insoupçonnable pour son âge.
« Tu m’entends ? hurla-t-elle. Le malheur pour tous ! »
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Dans l’obscurité, les hauts murs de pierre grise étaient giflés par des rideaux de pluie qui s’abattaient avec violence, poussés par la force du vent, donnant un air sinistre à la demeure. L’allée menait à un porche d’entrée près duquel trônait une ancienne faucheuse. Elle se composait de deux grandes roues reliées par un essieu sur lequel étaient installés un siège et un bras d’attelage. À la verticale de la machine était plantée une immense barre de coupe. Lorsque la foudre tomba, l’ombre de cette barre aux dents acérées se découpa dans un halo de lumière blanchâtre, accentuant encore cette atmosphère de désolation. Un frisson me parcourut le corps.
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Il faut toujours faire planer une menace sur une communauté. La peur d'un ennemi insidieux la rend plus docile et prête à n'importe quel compromis.
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Puis le 02 septembre 1939, le pire arriva lorsque l’ordre de mobilisation générale fut placardé sur le mur de la mairie. Le lendemain la France déclarait la guerre à l’Allemagne. Comme une grande partie des hommes du village, Jules rejoignit la gare de Vesontin pour participer à une guerre qui promettait d’être courte. Jules n’était pas de cet avis.
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Mon silence me rendait complice du joug que les hommes imposaient aux femmes. Pour eux, elles ne représentaient qu’un objet parmi d’autres. Ils pouvaient impunément les monnayer, les échanger, les frapper, les violer.
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Depuis son enfance, elle comprenait qu’elle ne pouvait pas avoir tout ce que ses camarades possédaient. Elle était toujours contente de ce qu’elle avait et comprenait les sacrifices que cela impliquait. Ses critiques n’avaient jamais porté sur l’argent qui manquait souvent à la maison. Ce qu’elle me reprochait, c’était le peu de temps que je lui consacrais et mes amants à répétition tous aussi nuls les uns que les autres.
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Comme un pêcheur face à son confesseur, il éprouvait le besoin de soulager sa conscience, mais redoutait les conséquences de ses paroles.
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Se faire insulter, suivre et menacer n’a jamais rassuré personne. Mais vous n’êtes pas seule. Je vais en toucher deux mots à Fred également. Il en parlera à ses clients. On va veiller sur vous et votre fille. Surtout garder mon numéro sur vous !
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La vie était dure dès le berceau. Les enfants entraient dans la vie adulte dès l’âge de treize ou quatorze ans. On apprenait sur le tas et dans la douleur comme tous les faibles. Moi aussi, j’avais commencé comme ça, mais j’avais eu la chance d’être « une fille de maison ». Comprenez que je travaillais dans la ferme de mes parents contrairement aux servantes de ferme qui travaillaient pour un patron tout puissant. Je pensais à ces filles à qui mon père ne voulait pas que je parle. Elles étaient analphabètes et isolées, traitées comme des esclaves. Des proies faciles dans ce monde masculin.
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