Citations sur Un frère de trop (19)
Les garçons lui tournent autour depuis que ses quinze ans lui ont donné un corps de femme. Mais elle les laisse tourner et, s’ils se font trop entreprenants, elle fuit. Marie-Caroline aime sa liberté, ses livres et le cinéma, surtout les films de Claude Lelouch, François Truffaut et Eric Rohmer, cette Nouvelle Vague qui n’est plus nouvelle mais qui sait filmer les femmes et l’Amour. Marie-Caroline est une romantique qui épousera un prince charmant, si tant est que le Vieux lui accorde sa bénédiction !
Pierre-Hugues relâche le poignet du passeur, comme s’il s’agissait d’un pestiféré. Comme si ce cadavre allait lui porter la poisse alors que cet homme, au contraire, lui a sauvé la vie. Doit-il l’en remercier ou l’en blâmer?
Car finalement, sa vie, il se demande à quoi bon la poursuivre dans de telles conditions. Quand vos proches vous rejettent l’un après l’autre, quand ils vous en veulent au point de vous renier, voire de vouloir votre mort.
Quand vous vous sentez inutile, haïssable et sale.
Vous leur donneriez presque raison au point que le suicide vous apparaisse comme une alternative tout à
fait logique et agréable.
Un article attira plus particulièrement notre attention : c’était la reproduction du procès-verbal de la gendarmerie de Théoule-sur-Mer, signé du brigadier-chef Petrucci qui avait été le premier à auditionner Charles ainsi que Marie-Caroline et Édouard, les deux rescapés du naufrage de cette nuit de juillet 1986.
On y apprenait que le voilier avait été, un temps, placé sous scellés au port de Théoule, afin qu’y soient effectuées toutes les constatations d’usage dans un cas
de naufrage en mer ayant entraîné la disparition d’un membre d’équipage ou d’un passager.
Trente ans après, son "ls aîné semblait rester, sinon une préoccupation, du moins un poids dans la vie de Charles : il y avait l’avant et l’après 1986. L’année où tout semblait avoir basculé.
Colombe était absorbée par ses trouvailles.
Elle n’entendit pas le petit bruit métallique.
D’autant qu’elle était absorbée par la série fantastique.
Soudain, elle sursauta.
Quelqu’un tentait d’ouvrir la porte du pavillon.
Son cœur bondit quand elle comprit qu’on triturait la serrure.
J’étudiai mentalement l’idée de travailler comme «nègre», car c’était de cela qu’il s’agissait en fin de compte: d’une part, rester anonyme, ne pas jouir de voir son nom en haut d’un ouvrage publié, mais d’autre part l’opportunité de toucher rapidement une somme qui mettrait du beurre dans les épinards.
Lorsque j’ai débarqué sur la Côte d’Azur, en ce début de l’été 2016, j’étais loin de m’imaginer à quel point ma carrière et ma vie personnelle allaient s’en trouver bouleversées. Je n’étais alors qu’un modeste journaliste...
À l’automne 1986, un promeneur parcourant la côte rocheuse des calanques de Cassis à la recherche de délicieux oursins à se mettre sous la dent, fait une macabre découverte...
Les garde-côtes sont alertés et récupèrent, au fond d’une petite crique quasiment inaccessible par la terre, un corps en état de décomposition très avancée. Ils diffusent l’information à l’ensemble des forces de police et de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Languedoc-Roussillon.
Quand le brigadier-chef Petrucci prend connaissance de la note, il se rend au plus vite à l’Institut médico-légal de Marseille où le cadavre a été déposé.
Quelque chose lui dit qu’il tient peut-être là une piste à
suivre parmi ses dossiers en souffrance.
C’est un déchirement pour Lucie de quitter le lieu où s’est noyé son "ls aîné : elle comprend soudain que jamais elle ne pourra revoir son petit Pierre-Hugues, que son corps ne lui sera jamais rendu afin qu’elle puisse le pleurer. Elle doit admettre que, souvent, les disparus en mer restent à jamais perdus pour leur famille, échoués sur une côte lointaine et isolée, retenus au fond par des roches acérées ou dévorés par la faune sous-marine...
Quelle horrible vision pour une mère!
Charles reste digne malgré le chagrin et continue d’assumer ses obligations professionnelles, se rendant au siège de sa holding, au cœur du Vieux-Nice. Business is business, comme il l’entend souvent dire par ses homologues américains.