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Critique de sweetie


Comme Joël Bégin l'avait fait avec son roman Plessis, Mathieu Thomas revisite l'Histoire en la pimentant d'un fait marquant qui ne s'est jamais produit en réalité, celui de la rencontre, en septembre 1831, d'Alexis de Tocqueville et de Gustave de Beaumont avec l'illustre Louis-Joseph Papineau, chef du Parti canadien à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, bien avant qu'il ne devienne le leader des Patriotes lors de la rébellion de 1837-1838.
Construit en deux parties distinctes mais qui résonnent entre elles, le récit s'ancre tout d'abord en 2012 à Montréal, alors que les marches citoyennes du printemps érable précèdent l'élection provinciale qui mettra hors du pouvoir le Parti libéral du Québec, gangrené par une corruption à tous les niveaux. Une bascule du temps nous entraîne ensuite en 1865, au coeur des débats animant la population canadienne-française autour du projet de Confédération des colonies anglaises (Haut-Canada, Bas-Canada, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse).
Mathieu Thomas offre, avec cette fiction très bien documentée mais qui laisse la part belle à l'imagination, un constat fort révélateur des blessures et des déchirements existant encore au sein de la nation québécoise : la lente et implacable anglicisation de la ville de Montréal, la survie du français en Amérique du Nord, les hauts et les bas du mouvement indépendantiste au Québec, en plus de soulever les remous d'un passé historique tumultueux, celui de la conquête et de la colonisation.
Un portrait fort du Québec d'aujourd'hui et d'hier s'adressant à tous, mais particulièrement aux plus jeunes pour qui l'Histoire n'est pas importante et à tous ceux qui ont l'oubli facile.

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